Mardi, 1 h 15 et 7 fractions de 1’/40’ - 40’/20’ - 20’/20’ :
J’appréhende un peu car c’est la dernière semaine intensive de mon plan et là où je me trouve actuellement, il m’est difficile de faire du travail de qualité.
Le programme est le suivant : le matin nous irons aux marché aux épices à Pointe à Pitre et l’après-midi nous irons du côté des plages de Ste Anne.
J’espère trouver du côté de Ste Anne des terrains plus plats sur lesquels nous nous entraînerons ce soir à la fraîche, comme les locaux.
J’ai remarqué dès le premier jour que les coureurs à pied guadeloupéens allaient s’entraîner au coucher du soleil et non le matin comme nous.
J’ai remarqué aussi qu’à l’heure où le soleil se couche, il est bien plus agréable de se promener et donc de courir.
J’espère juste ne pas me faire attaquer par les moustiques qui affectionnent eux aussi tout particulièrement cette heure de sortie.
Mais armée de mon 5/5 Tropic, j’ai bon espoir.
Malheureusement ou heureusement pour les capeurs que nous sommes, le temps est maussade aujourd’hui et on dirait bien que la saison des pluies à pris un peu d’avance.
Nous décidons donc de commencer notre entraînement plus tôt que prévu et c’est à 15 h 00, heure locale que nous entamons cette séances en courant le long de la plage de Ste Anne.
Il fait lourd, très lourd. J’ai du mal à respirer. Tout l’air que j’inspire est moite et chaud et il entre sans être refroidi dans mes poumons, j’ai l’impression d’étouffer, je me sens mal.
Je prie pour que la pluie revienne vite car je peine et sens que partie ainsi je ne pourrais pas faire mes fractions.
Tugdual supporte beaucoup mieux ce temps que moi et ne semble pas trop affecté.
Nous courrons le long de la plage et empruntons même les chemins du club Med, qui sont bien protégés, larges, et sans voitures.
Nous retournons ensuite sur la grand route et cela fait 30 minutes que je rage de ne pouvoir profiter du plaisir de courir, toute concentrée que je suis pour ne pas m’asphyxier de cet air humide et tiède.
Soudain la pluie, d’abord timide, vient nous requinquer. Mes prières ont été entendues.
Puis la pluie grossie fortement, pour devenir cette pluie tropicale qui donne l’impression d’être sous une douche permanente.
Je suis plus à mon aise et nous avons trouver un petit chemin un peu moins fréquenté par la véhicules.
Ça y est j’arrive à respirer, je suis trempée mais heureuse de pouvoir retrouver de bonnes sensations.
Au bout de 45 min nous partons pour les accélérations prévues au plan.
Nous avons monté quelques petites bosses, mais qui n’ont rien à voir avec les côtes de dimanche dernier et cette mini-ascencion me parait une partie de plaisir.
Tugdual part comme une balle et je suis un peu étonnée, mais n’essaie pas de le suivre.
J’ai l’habitude de cette séance et sait qu’au bout de 3-4 fractions, ça devient beaucoup moins facile d’accélérer.
Je mesure et contrôle donc ma vitesse pour qu’elle reste constante sur chaque accélération.
Ça ne loupe pas, Tugdual dès la 4ème fois commence à ralentir et je finis par passer devant.
Je suis de plus en plus à l’aise sous cette pluie diluvienne.
J’ai parfois du mal à voir à 30 cm devant moi, mais je m’en fiche, je sais que sans cette pluie courir me serait impossible.
Je prends vraiment beaucoup de plaisir sur cette séance très ludique.
Je suis trempée jusqu’aux os, je n’arrête pas de courir dans des flaques de plusieurs centimètres. Mes running sont détrempée autant que mon short, mes chaussettes, mon tee-shirt et même ma culotte.
Le peu de vêtements que je porte, pèsent une tonne.
Nous avons fait une grosse boucle et nous voilà maintenant à nouveau dans les rues de Ste Anne. La circulation est dense et les passants, ainsi que les conducteurs nous regardent avec perplexité faire fi de toute cette eau, semblant ne même pas en avoir conscience et courir comme des dératés.
La séance se termine sur une petite récup d’1 minute et nous arrivons à la voiture.
Nous en profitons pour nous déchausser et partons vers la plage, seuls touristes encore vaillant pour aller se baigner dans la mer tiède et battue.
Il pleut d’énormes gouttes qui tombent drues toutes droites sur nos têtes.
Quand nous pénétrons dans l’eau, encore tout habillés, c’est magique.
L’eau turquoise est chaude comme une piscine et c’est vraiment très agréable de battre des jambes, massés par les vagues et les remous.
Mais j’en ai maintenant un peu marre d’être mouillée, ça fait quand même 1h 30 que je n’ai plus un poil de sec.
Je file à la voiture me sécher et me rhabiller à neuf.
Tugdual reste faire quelques longueurs et je l’attends patiemment au sec.
Vraiment cette journée à été merveilleuse…
Le matin le marché aux épices qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Mais le midi le déjeuner les pieds dans le sable à marquer pour moi la sensation d’être enfin véritablement en vacances.
La pluie n’a finalement pas eu raison de notre enthousiasme et a même fortement participé à notre bien être.
Et puis quel bonheur de s’arrêter à un coin de rue pour se faire préparer un ananas juteux et le déguster en marchant, encore tout tiède du soleil dont il est gorgé.
Nota : quand j’ai sortie mon 5/5 tropic, les moustiques étaient morts de rire.
Ils ne m’ont pas loupée et je suis dévorée de piqûres aux jambes.
Mais je pense avoir trouvé l’arme fatale : l’huile essentielle de citronnelle !!
Résultat :
6,7 kms à 8,7 kms/h en endurance à 141 bpm
5,6 kms en fractionné
12,3 kms en tout
730 kcal
Mercredi, sortie 1 heure en endurance :
Je pense que cette sortie va se muer en 2 heures d’excursion vers les chutes de Garbet.
Comme ça va grimper beaucoup, j’espère que ça compensera avantageusement la course à pied. Et puis c’est tout de même les vacances, donc un peu de fun ne fait pas de mal.
En fait les chutes de Garbet ne sont pas totalement ouvertes et l’excursion la plus sportive n’est pas accessible.
Nous voilà donc en route pour la deuxième chute qui est beaucoup moins haute et où nous croisons une multitudes de touristes.
Le parcours qui dure 25 min est bouclé en 17 minutes et franchement, rien de transcendant nous attend à l’arrivée.
Nous repartons et empruntons maintenant le chemin qui mène à la citerne.
Là c’est beaucoup plus escarpé. D’ailleurs il n’y a pas de chemin, nous crapahutons sur des cailloux plus ou moins stables et montons en nous aidant parfois de nos mains.
Ça glisse, c’est humide, j’ai la trouille de me vautrer.
A un moment, c’en est trop pour moi, je trouve que le chemin devient relativement trop dangereux pour mon niveau et mon équipement.
Nous rebroussons chemin et retournons au point de départ.
Garbet : 3 kms - 48 minutes
Nous nous dirigeons maintenant vers Trois Rivières, les routes sont escarpées et nous sommes bien contents d’avoir loué une voiture pour visiter un peu l’ïle.
Il est déjà midi et nous nous arrêtons à Grand Anse-Trois rivières, où nous avons trouvé des petits restos en bord de plage.
Il fait une chaleur à mourir et aujourd’hui il n’y a pas de pluie rafraîchissante.
Nous nous mettons en terrasse du resto «Les Cocotiers » , protégés par un large toit, mais même si le soleil ne cogne pas sur nos caboches, la chaleur quant à elle nous enveloppe et nous fait transpirer. C’est bien simple j’ai l’impression d’être dans un perpétuel hammam.
En milieu de repas je ne me sens vraiment pas bien du tout, j’ai mal au ventre, je n’arrive pas à manger, ni à boire.
La plage au sable noir en face me tente bien. J’ai vraiment besoin d’aller dans l’eau.
Nous courons sur le sable qui est brûlant (ben oui le noir ça concentre les rayons du soleil) et nous nous jetons dans les vagues mousseuses.
D’un coup, je me sens mieux. Bien que l’eau soit chaude, je sens que je n’ai plus de mal à respirer et je me sens moins oppressée.
Il y a d’énormes vagues et nous jouons un bon moment dans cette eau tumultueuse.
Après une légère douche, nous repartons en direction du musée de la banane.
Là on nous offre une Frécinette (que je ne mangerais pas car je me sens encore lourde) et la visite commence.
Nous apprenons de multiples choses au sujet de la banane. Saviez-vous que la banane la plus répandue n’est pas la banane dessert du type Cavendish que nous connaissons bien en métropole, mais la banane planteur qui est une race de banane à cuisiner (au goût c’est très proche de la pomme de terre).
Puis nous voilà mener et livrer à nous-mêmes au sein de la bananeraie où nous pouvons visiter à notre rythme et découvrir toutes les espèces qu’elle abrite.
Auparavant cette plantation ne faisait que du café, mais après le cyclone de 1928, tout a été détruit et pour faire un plant de café il faut 6-8 ans. La culture de la banane s’est donc imposée car il ne faut qu’un an pour pouvoir récolter.
D’ailleurs la bananeraie renferme aussi bons nombre de caféiers et autres arbres tel que Goyaviers, Papayiers, avocatiers, mandariniers etc.
Ça monte, ça descend, nous sommes à 350 mètres de hauteur et nous surplombons la vallée. Le paysage est magnifique, on se croirait dans une jungle préhistorique.
Nous marchons pendant 40 minutes et c’est vraiment sportif car ça grimpe, ça grimpe, ça grimpe.
Cette région ne connait pas la demi-mesure, c’est soit ça monte, soit ça descend, mais jamais ça n’est plat.
Nous repartons avec d’autres bananes offertes par la gentille dame de l‘accueil, appelées Bautéa - les bananes, pas la dame.
Je n’ai pas encore goûté, car toujours pas faim et je me sens toujours balourde dans mon ventre.
Vraiment cette excursion là nous a beaucoup plus emballés que celle de Garbet.
Sûrement le côté sauvage de la plantation et le fait qu’on n’y ait rencontré aucun touriste.
Voilà cette journée qui s’achève et nous repartons vers Deshaies.
Nous décidons de continuer en faisant le tour de Basse Terre.
A un moment Tugdual se trompe de route et nous nous retrouvons en direction de Vieux Fort où nous sommes confrontés à la côte la plus pentue du monde.
J’ai peur et lui demande de faire demi-tour. J’ai vraiment la trouille que la voiture passe tête par-dessus cul et que nous roule roule-boulions tout en bas.
Car cette côte est comme l’ascension verticale de la montagne.
Tu penseras lecteur que je ne suis vraiment pas téméraire, et tu auras raison car le vertige a toujours été une de mes faiblesses.
Nous revoilà à nouveau sur une route un peu plus civilisée et je respire à nouveau.
Nous profitons du couché de soleil en traversant de petits villages côtiers charmants.
Les couleurs à ce moment de la journée sont vraiment particulièrement féériques.
La lumière du soleil couchant nimbe d’étincelles les vaguelettes en contrebas et la montagne au loin se détache de façon particulière, donnant une profondeur de champs que mon appareil numérique a bien du mal à capturer.
Nous voilà à Malendure où nous apercevons en bord de route un barbecue géant qui fume comme tous les enfers.
Nous nous arrêtons pour y acheter le meilleur poulet grillé jamais goûté.
Des saveurs d’épices et de viande fumée ajoutées à la couleur brûnatre luisante de ce met, nous ravive les papilles (enfin celles de Tugdual, car moi je suis toujours en diète).
Nous en profitons aussi pour reprendre des noix de coco et un ananas.
Vraiment l’ananas quel fruit merveilleux - sucré, doux, juteux, désaltérant- je ne pourrais plus m’en passer tout le long de ce séjour.
Nous goûterons aussi à Basse Terre du lait de coco de noix « jeunes ».
Elles sont encore vertes car non-séchées et la chair est mucilagineuse au lieu d‘être dure.
Résultat : 1 h 25 de marche sportive (ça compense 1 h de cap ? Je ne sais pas mais en tout cas le soir je suis ben claquée)
Jeudi, 40 min endurance et 18’ - 16’ - 14’ à 160 bpm.
Nous partons en direction de St François voir le marché fortement recommandé sur le guide du routard.
Le marché est en effet sympathique, bien que celui de St Anne me paraisse encore plus coloré et attrayant.
Il fait chaud très chaud mais pour le moment il ne fait pas humide et je m’aperçois que je me sens mieux ainsi.
Nous achetons les cartes postales destinées à nos familles et cherchons une plage pour nous baigner.
Nous baigner est le seul moyen que nous avons trouver pour maintenir notre énergie relativement à flot.
A force de lutter contre la chaleur, nous accusons régulièrement d’énormes coup de fatigue et de baisse de régime.
La mer est heureusement présente pour nous octroyer ses bienfaits.
Le hic est que nous nous perdons et arrivons près des clubs et autres plages privés bordés d’un golf tous plus prétentieux les uns que les autres.
Vraiment j’exècre ce genre de tourisme qui n’est que frime, m’as-tu-vu et snobisme à outrance.
Nous rebroussons chemin sous une pluie battante mais rafraîchissante et retournons à notre voiture.
Nous trouvons enfin des petites gargotes en bord de mer, mais ce sont des plages réservées au jet-skis et aux bateaux à moteur.
Comme il est hors de question que je me baigne dans une eau saturée d’hydrocarbures, je pose mon veto et demande instamment à Tugdual de remonter dans la voiture et de quitter ce patelin vaniteux.
Nous remontons pour aller sur Ste Anne et nous trouvons enfin la vraie plage de St François.
Quelle déception, elle est moche et tout aussi présomptueuse que la ville qui l’abrite.
Mais nous avons vraiment très envie de nous baigner, donc nous garons la voiture et partons nous plonger avec délices dans les flots turquoises.
Il est maintenant l’heure de déjeuner, et Tugdual émet l’idée d’aller au Moule, petite station balnéaire proche de l’endroit où nous sommes.
Quelle bonne idée, il a eu. Le Moule est le village guadeloupéen le plus joli que j’ai trouvé jusqu’à présent.
Fait de petites cabanes de pêcheurs, d’une grande place magnifique, pleins de petites boutiques pittoresques avec un parc superbe.
Nous déjeunons dans une cahute en bord de plage tenue par un couple métro-créole très sympathique.
A 16 h 30 nous partons pour l’entraînement.
Je ne suis pas très motivée car j’ai vraiment chaud et je me sens vaseuse de courir par cette chaleur.
Je me dis que le plaisir viendra en courant comme d’habitude.
Nous partons pour l’endurance et Tugdual me parle sans cesse, je n’arrive pas à lui répondre. Bien que mes pulses soient correctes, je peine vraiment beaucoup et je n’ai pas peur de le dire : je souffre.
Je ne regarde plus le paysage que nous traversons et qui est pourtant magnifique et essaie de me concentrer sur mes foulées pour chasser la douleur, le manque d’oxygène, la pénibilité de l’exercice.
Mais ça va de plus en plus mal, je commence à avoir mal au ventre et des nausées mêlées à des douleurs intestinales me prennent. Elles s’amplifient de plus en plus et au bout de 30 minutes je n’en peux plus.
Je stoppe et fait signe à Tugdual que c’est fini pour moi.
Victime d’un coup de chaleur, je n’arrive plus à courir.
La douleur passera tant bien que mal au bout d’une heure et nous retournons à la voiture en marchant.
Ma bouche est desséchée et j’ai du mal à boire sans avoir envie de vomir.
Mon ventre est gonflé et tout froid, je me sens vraiment pas bien.
J’aurais pu continuer à courir un peu je pense, mais je crois que je n’aurais pas été en mesure de revenir ensuite. En tout cas le fractionné était hors de question.
Je suis vraiment déçue de ne pas finir cet entraînement, mais je n’ai pas eu le temps de m’acclimater à cette chaleur et fournir un tel effort est presque impossible pour moi actuellement.
J’angoisse en pensant au marathon et en me disant que je suis en train de tout foirer.
Mais malgré toute l’envie que j’ai de finir ce premier marathon, je n’ai pas la force de re-courir.
Je me dis qu’une fois en métropole, je bidoullerai le plan sur la semaine 8 pour rattraper cette séance.
En fait la semaine prochaine devait être la phase d’assimilation, c’est-à-dire une semaine un peu plus light.
Je vais donc partir du principe que la semaine 7 est la phase light et que la semaine 8 sera de qualité.
Une fois revenu sous un climat un peu plus tempéré, je pense que je n’aurais pas de mal, ou en tout cas, moins de mal à effectuer correctement mes séances spécifiques.
Résultat :
30 min et 5 kms à 135 bpm
1 h 00 de marche et 4 kms
Soit 9 kms en tout (pas fameux)
Le lendemain vendredi 16 avril, j’ai encore le ventre un peu douloureux et bien que nous passons notre journée à glander à la plage je me sens toujours aussi lourde et gonflée après les repas.
Mes pauvres crudités du midi mettront toute la journée à malmener mon estomac.
La chaleur m’empêche de digérer convenablement et ralentie mon métabolisme.
Je suis claquée…
Je ne suis bien que dans l’eau où je me sens enfin légère.
Malgré tout, nous passons une excellente journée et rentrons cuits comme des tourteaux.
Bien qu’ayant passé la plupart du temps dans l’eau, nous avons bronzé très rapidement et avons rattrapé en quelques heures les séances d’UV délaissées jusqu’à présent.
Demain samedi 17 avril, dernier jour de notre lune de miel, je ferais attention à ne plus m’exposer pour ne pas brûler.
Nota : notre premier voyage était prévu en février mais l’explosion du Mont-Sérrat avait empêché l’aboutissement de ce projet et nous avait fait reculer notre lune de miel en avril.
Nous venons d’apprendre que maintenant les aéroport du Nord de L’Europe étaient fermés car un volcan en Islande crache à son tour des poussières toxiques.
Je ne sais pas si nous pourrons rentrer comme prévu en métropole et je trouve que le hasard et/ou Hephaïstos sont particulièrement facétieux avec nous sur ce coup là.
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Ce que je craignais est arrivé, l’aéroport de Nantes est fermé jusqu’à lundi minimum.
Ce qui pose problème car je devais récupérer mes enfants dimanche soir et que le chat est tout seul depuis une semaine avec son stock de croquettes.
En plus que va devenir mon entraînement et où allons nous dormir ce soir et les nuits prochaines ?
Je vais passer la journée à établir un plan d’action pour tous ces soucis et je prie pour que ça aille mieux rapidement.
Mes enfants me manquaient déjà cette semaine, mais là le fait de se sentir coincée me fait penser à eux encore plus assidûment.
Si je dois rester encore ce week-end et début de semaine prochaine, j’irais courir ce soir - au moins ça aura le mérite de me vider un peu la tête.
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Il a plu toute la journée de samedi ce qui a bien rafraichit l’atmosphère.
Nous avons passé notre matinée à chercher des solutions pour les enfants, à envoyer des mails à droite et à gauche pour prévenir de notre péripétie.
Nous avons aussi cherché une laverie automatique car nous n’avons plus de linge propre et avons passé notre temps à chercher de la monnaie et à attendre notre linge qui tourne dans le tambour.
Bizarrement j’aime bien ce genre d’escapade. Chercher des solutions pour contrer un problème me plait toujours.
Le midi nous retournons déjeuner sur la plage de grande Anse et j’ai tellement peur de ne pas pouvoir digérer que je choisis avec candeur un poulet grillé boukané et des crudités pour être sûre que ce soit léger.
Erreur, je m’aperçois très vite que le mot allégé en cuisine créole est un terme inusité.
En fait lorsque la viande ou le poisson sont grillés, les antillais rajoutent systématiquement de la sauce chien avec plus ou moins d’huile selon les cuisiniers.
De plus chaque grillade est systématiquement marinée dans l’huile.
Même les court-bouillons de poisson sont plein d’huile.
Enfin quoi de mieux pour accompagner toute cette huile ?
Des accras (friture) ou des bokits (sandwichs frits).
Attention, je ne critique pas le goût de ces mets qui sont succulents, bourrés d‘épices parfumés et au visuel envoûtant.
Cependant, je comprends mieux le tour de taille des habitants de cette île et pourquoi mon estomac crie à l’aide.
Une chose m’étonne aussi beaucoup, c’est que systématiquement ils rajoutent du sucre dans tous les jus de fruits (qu’ils soient frais ou industriels).
D’ailleurs sur le marché nous avons pris un jus de fruits pressé et la dame était toute déçue lorsque nous lui avons demandé de ne pas rajouter de sucre.
Leurs fruits sont déjà gorgés de soleil et de sucre et se suffisent largement à eux-même…. Y sont fous ces créoles.
Comme il nous est impossible de rentrer en métropole pour le moment, nous décidons de partir courir et de refaire la séance de jeudi.
Vers 17 h 00, à la fraîche nous partons directement de l’hôtel et comme ça monte pas mal tout autour, dans un sens comme dans un autre, nous programmons de faire des boucles au sein de Deshaies.
Il y a déjà 3 kms de plat et descente vers le centre ville et ensuite nous furetons dans tous les coins avides de kilomètres à mettre sous nos semelles.
Il pleut sur nous comme mardi dernier et j’avoue que ça me va très bien ainsi.
Je fais un peu d’asthme à l’effort et la chaleur humide est très pénible à gérer du côté souffle lorsqu’il ne pleut pas.
Au bout de 40 minutes nous accélérons pour les premiers 18 minutes de fraction.
Nous sommes en pleine côte, mais le cœur y est.
Le poulet boukané de ce midi me fait profiter régulièrement de petits « revivals » pas très sympathiques mais mon estomac tient le coup, ma tête aussi.
Je veux finir cette séance et aussi me laver des soucis de la journée.
Les moustiques nous ont encore eu un peu plus tôt dans la journée (malgré la citronnelle, les répulsifs et les vêtements longs) et ça me démange de partout.
Les moustiques antillais sont sournois car ils ne viennent jamais voleter autour de vos oreilles et vous ne savez donc pas s’ils sont près de vous ou pas.
En revanche, ils affectionnent tout particulièrement vos chevilles, vos coups de pieds et vos talons.
Les 18 minutes s’achèvent et je suis morte. Faire des côtes en accélérant c’est tuant.
Nous voilà maintenant sur le retour pour 16 minute de fraction - les pulses montent bien et c’est à la fois du travail de côte et du travail de vitesse (dur-dur).
La nuit est bien tombée maintenant et les voitures sont dangereuses dans la région.
Être piéton en Guadeloupe, de nuit est une aventure quelque peu périlleuse.
Les conducteurs ne ralentissent jamais, même lorsqu’un piéton traverse devant eux (j’ai même eu l’impression qu’ils accéléraient un peu).
Nous avons émis deux théories avec Tugdual au sujet de Gwada :
1- plus la région est pauvre, moins le piéton a de droits
2- plus le tour de taille des habitants est large, plus les animaux sont maigres.
(il traîne une multitude de chiens et de chats tous plus faméliques les uns que les autres. On ne voit que leur yeux et leur grande oreilles émergés de leur fourrure.
Je n’ai jamais vu de chat aussi affûtés que ceux-là : sûrement qu’ils font eux aussi du travail de côte)
Nous sommes tout près de l’hôtel et empruntons maintenant un chemin qui monte, monte, monte.
Je m’accroche et veut finir ma fraction avec les honneurs.
Je repense à Dean Karneazes dont je lis le livre « ultramarathon man » en ce moment.
Et me dis que si lui peu courir en plein désert jusqu’à faire fondre ses chaussures, je peux quant à moi faire ma séance spécifiques sous les tropiques sans me plaindre.
Tugdual m’indique que c’est trop dangereux maintenant de courir car la pluie battante, et la nuit ne sont pas les amis des piétons dans cette région.
Il souhaite que nous rentrions et ne fassions pas les dernières 14 minutes.
OK, il a raison, je ne m’obstine pas mais par contre j’accélère allégrement pour rallier notre bungalow ce qui me fera une fraction de 4 minutes au lieu de 14 (c’est toujours ça de pris).
Résultat :
1 h 20 - 13 kms - 149 bpm moyen et 167 bpm max.
740 kcal
(suis contente)
Vive la douche Guadeloupéenne qui m'a permise de faire une séance d'enfer.