Lundi : repos et même pas fitness. J'ai le moral dans les chaussettes à cause boulot et chéri. Bof rien de grave, mais du coup ça me coupe la niaque.
Heureusement, les copains sont là et me remontent le moral autour d'un déjeuner japonais près de Graslin.
Mardi : 1h15 en endurance.
J'ai les mollets qui chauffent dès le départ, sûrement des restes de dimanche. Je me sens comme au 30ème km mais en même temps je me sens super à l'aise.
ça se confirme au bout de 50 minutes, je ne fais même plus gaffe aux mollets.
Je me paie même le culot de faire plusieurs minutes à allure marathon ET en endurance.
Je crois bien que le pic de forme arrive à grand pas.
j'espère juste que ce n'est pas trop tôt.
Le coup des mollets durs, je vais quand même y faire attention en les massant consciencieusement ce soir et surtout en doublant les étirements de toute la chaîne musculaire postérieure.
Résultat : 1h 15 - 12 kms - 139 bpm - 9,6 kms/h
Mercredi : repos
Jeudi : 1h30 dont 3 x 14 min au seuil - 1'30 de récup entre chaque.
Il fait une tempête de tous les diables. De la pluie et du vent et des rafales de pluie et de vent.
Je reste un petit moment sur le pas de la porte, comme un chat qui aurait un ruisseau à traverser.
Tugdual passe sa tête par la porte et me demande ce que j'attends.
Ben j'attends l'eau chaude, parce que la douche pour le moment elle est ultra fraîche.
Bon tant pis, je me lance. J'ai prévu 3 couches de vêtements - 1ère couche avec le Odlo tout chaud, une seconde avec un tee-shirt technique et la troisième avec le coupe-vent du 19ème marathon de la Rochelle (ça y est je suis dans l'ambiance LR).
Je démarre calmement et là c'est la rencontre magique avec le dernier titre de Massive Attack. J'ai les poils des bras qui se redressent, c'est le coup de foudre musical.
Ce titre résume à lui tout seul toutes les émotions que fait resurgir la course à pied.
Ce mélange de bien-être, de désespoir et d'espérance, de quête, d'errance, de joie etc.
Je pense qu'il sera le thème de mon marathon. Je sais qu'à chaque fois que je l'écouterais je me rappellerais pourquoi je cours et que ça me filera la niaque illico presto.
Quelques kilomètres plus tard je m'aperçois que mon foot-pod m'a lâché et que je n'ai plus aucun repère pour mon allure. Sauf que je connais bien le parcours et sais où se trouve les kilomètres.
Je passe en 29 min 20 sec à 4,63 km de la maison et ça me fait très plaisir d'être un peu plus rapide en endurance (9,5 kms/h au lieu des 9,2 kms/h habituels).
Au bout de 44 minutes je commence mon premier lap.
Je me rends compte que j'ai totalement oublié de mettre mon tapping autour de la cuisse et d'appliquer du Voltarène.
Miraculeusement, je n'ai aucune douleur. Je me sens bien, si ce n'est ce vent de travers et/ou de face qui essaie de me faire reculer jusqu'à la maison.
J'ai l'impression de courir sur des nuages, je ne ressens aucun impact sous mes pieds.
2ème tour et je me fis aux pulses à défaut de connaître mon allure au km.
Je suis sur les bosses du parcours. J'ai pris ma boucle de 15 kms pour savoir à peu près où j'en suis. et le vent en pleine face me ramène toutes les eaux du ciel dans les yeux.
3ème tour et Shakira m'explique que je suis LOCA LOCA LOCA.
Je rentre trempée comme une soupe, la pluie a traversé les 3 couches de vêtement, je dégouline et plic-ploc de partout dans la maison.
Mise à part le vent, je me suis amusée comme une enfant qui découvre la pluie.
J'ai lu quelque part que la même distance effectuée sous la pluie donnait une plus grande satisfaction et que 10 kms sous la pluie valent au moins un semi (moralement s'entend) :-)
C'est pas faux. Se battre contre les éléments me rend plus forte, me donne une confiance incroyable pour l'avenir.
Babou avait raison, le pic de forme est bel et bien là.
Comment je le sais ? des signes qui ne trompent pas.
Une aisance à courir plus vite et surtout à récupérer en courant.
L'impression grisante d'être indestructible, invincible, sur-puissante et Insubmersible sur ce coup là.
Normalement c'est à ce moment précis qu'on devient complètement accro et totalement fou de la cap.
Résultat : 1h 29 - environ 16 kms (j'ai rajouté une boucle au parcours car je suis arrivée plus vite que prévu au bout des 15 kms) - 1 200 kcal - environ 10,8 kms/h au global
44 min - 7 kms - 9,5 kms/h - 141 bpm
1er tour - 168 bpm
2ème tour - 165 bpm
3ème tour - 166 bpm
fractions estimées à environ 5 min 00 du km (environ 12 kms/h)
Vendredi : cuisine bio-végétarienne et ménage - repos donc
Samedi : 1h00 en endurance
Je commence à déprimer avec le temps tout pourri que l'on a depuis 3 jours.
Je n'arrive pas à me lever pour aller à l'entraînement de natation du Club de Triathlon.
Chéri est tout déçu de s'y rendre seul.
Je me promets d'y aller pendant la semaine avant le marathon. La fameuse semaine où on court moins et où on psychote beaucoup.
Vers 13 h nous partons pour la sortie cap, sous un ouragan de vent et de pluie.
Nous restons en endurance tout du long et mes mollets et perroniers me tirent pas mal.
l'aller-retour Bretagne d'hier soir a encore laissé des séquelles - ça, plus la sortie de jeudi aussi faut dire.
La pluie fuse dans mes yeux comme des milliers d'aiguilles qui se fichent dans mes paupières et le vent rajoute à la difficulté de la course. J'ai l'impression de lutter contre une main géante invisible qui appuie sa paume contre mon front.
Tugdual me dit de me protéger derrière lui. Mais je préfère braver la tempête. je repense aux conseil de Kristof (le mari de Kécily) qui lui a expliqué que dame nature est là pour nous permettre de nous mesurer à plusieurs difficultés et nous entraîner de façon optimale.
Ce vent de face, cette pluie fine et perçante sont là pour renforcer ma volonté, et aiguiser ma puissance musculaire.
Si j'arrive au bout, je serais armée pour affronter le mur.
Résultat : 1 h 02 - 9,8 kms - soit 9,5 kms/h (avec tout ce vent, c'est fort honorable ma foi)
bpm 139 - 660 kcal.
Dimanche : 2 h dont 4 x 10 min à allure marathon - 1min de récup entre chaque
Pas supers motivés ce matin Tugdual et moi. J'ai mis le réveil en douce pour être debout vers 7 h 00 (il s'enclenche tout doucement et il n'y a que moi qui entend avec mon sommeil ultra léger).
Je me lève pour me préparer mais il fait encore nuit.
Quelques minutes plus tard, Tugdual se lève et ne se bouge pas beaucoup les fesses pour se préparer.
Il n'est pas super chaud pour partir dans la nuit. Je me laisse démotiver et convaincre de me recoucher pour regarder un "how I met your mother" (Barney : je t'adore).
9h00 : tatintin. Je sonne clairons et trompettes pour aller courir (pas motivée mais quand faut y aller, faut y aller et je suis bonne donneuse de coup de pompes aux C. Les miennes et celles des autres).
Je m'interroge sur cette démotivation et me rappelle que pour Nantes, j'avais une soif inextinguible d'entraînement et que j'étais chaude comme une barraque à frites à J-14.
Mais là : bof bof bof. Je ne suis plus très sûre de vouloir le faire.
ça m'inquiète parce que il faut avoir TRES envie de finir un marathon pour le finir effectivement.
Tugdual me dit que Nantes c'était une prépa de printemps et donc que la météo était plus clémente (c'est vrai qu'il pleut et vente depuis 3 jours) et que l'ensoleillement était plus long aussi.
D'après lui, je ferais une déprime automnale apparement.
Bref, hier j'ai fait gaffe à mon alimentation (riz, riz, riz et quelques fruits et légumineuses et du pain fait maison aussi).
Ce matin j'avale une petite poignée d'amandes et un verre de jus de raisin avant de partir.
Je m'habille à ma façon habituelle, c'est une sorte de cérémonial qui m'aide à rentrer dans ma bulle, à me concentrer, à me sentir bien.
et puis nous filons. j'emporte 1 gel Go SIS et 1 gel speed ox.
j'ai pour projet de prendre le GO par moitié au 5ème et 10ème km et le speed ox par petites bouchées à partir du 16ème.
J'ai bien pris soin de mettre ma ceinture porte-gourde autour de la taille (au lieu des hanches et bas-ventre) sans trop la serrer.
Je suis armée pour ce dernier test préparatif du marathon.
heureusement le vent est tombé et il ne tombe qu'une fine bruine : c'est le temps idéal pour courir, celui que j'espère avoir à la Rochelle.
Au bout de quelques minutes je m'aperçois que j'ai encore oublié d'enrubanner ma cuisse dans son tapping et de mettre du voltarène.
Tugdual me propose de rentrer mais je me dis que c'est un acte manqué et que du coup je dois pouvoir m'en passer (une sorte de message subliminal de mon genou qui me dit : "OK c'est bon, no soucy, je te suis).
Au 5ème comme prévu j'avale la moitié de gel et range l'autre près de ma gourde.
A la 50ème minute, je m'aperçois qu'aucun de mes indicateurs ne fonctionnent (GPS en rade, Foot pod mal étalonné) -
A ce moment précis, j'adopte la respiration du petit chien (ou de la femme enceinte qui accouche, c'est au choix) et je relâche la pression avant d'avoir envie de pousser le hurlement primaire. Mais je m'aperçois que j'ai perdu la moitié de gel restant en courant.
Bon ça va pas du tout là nondédiou !
Alors comme ça l'univers se ligue contre cet entraînement ? (pluie, vent, froid, plus de repères...) et bien il va voir l'Univers de quel bois je me chauffe !
10ème km je commence le speed ox. Le gel a bon goût et je bois beaucoup, tout va bien.
L'allure est bonne, environ 9,5 kms/h (Tugdual à son GPS, je suis sauvée).
Au bout d'1h15 on commence l'allure marathon (enfin) - je me sens mieux maintenant à cette allure qu'en endurance (ça tire moins musculairement à cette vitesse).
Je déroule mes pieds, j'ai un peu mal aux papattes depuis jeudi. la séance de jeudi a été très exigeante. Il a fallu lutter contre le vent, la pluie et j'ai fait des bosses aussi, donc là j'ai les jambes en vrac.
Pas grave, je m'amuse. Nous croisons un autre coureur et nous lui adressons un bonjour plutôt à l'aise dans notre souffle (woua c'te frime qu'on lui fait !).
Tugdual, bien sûr, me met 300 mètres dans la vue et moi je me fis à mes pulses pour rester à allure marathon.
Le coureur essaie de m'accrocher et je le sens souffler comme une loco et cracher aussi.
J'essaie d'en faire abstraction et finalement, il arrête de nous suivre et bifurque.
Les 10 minutes sont passées et Tugdual revient vers moi en souriant : "t'as vu comment on l'a enrhumé ?"
Je me marre car ça m'a fait plaisir aussi de sentir qu'il ne me remontait pas alors que je n'étais pas à fond.
Bon peut-être qu'il n'essayait pas non plus. Mais d'habitude c'est nous qui avons du mal à suivre les autres coureurs, alors pour une fois j'enjoy ;-)
C'est pas très joli de penser comme ça mais ça fait un bien fou au moral.
2ème, puis 3ème fraction - c'est de plus en plus facile. Sauf que je sens mes mollets et perroniers durs et le sol est très percutant sous mes pieds (séance de jeudi, séance de jeudi...)
Là, pendant la récup un voisin nous double en courant et nous dit bonjour (il a bonne allure).
4ème et dernière fraction : je vois mon Tugdual partir comme une fusée.
Celui-là, je vous jure, il faut qu'il essaie de l'accrocher et de le rattraper, quitte à se cramer les 2 poumons.
Moi je suis plus raisonnable et entêtée. Je reste dans ma cible et commence à sentir un creux dans l'estomac.
Mais au fait, je n'ai pas eu mal au ventre ! pas de crampes intestinales....YEEES, j'ai trouvé le bon compromis entre alimentation pré-course, alimentation pendant et position de la ceinture.
Enfin j'espère.
Et voilà dernière grosse sortie terminée et j'avoue que je n'ai pas vu le temps passer.
Et, ah OUI je n'ai pas mal au genou non plus : incroyable.
Résultat : 2 h 00 - 19,5 kms environ. 1 400 kcal
1 h 15 en endurance à environ 9,5 kms/h - bpm 138- environ 12 kms
4 fractions à allure marathon environ 5 min 40 du km - bpm 157 - 158 - 155 - 155
Bobologie : 0/10 - quelques courbatures depuis jeudi
total km courus : 57,3
total kms à velo : 0 km -hors de question de sortir le vélo de ce temps là
total km crawl : pas envie
Total abdos : 10 min, abdos toujours en place, pas de courbatures. Il faut croire que la cap fait bien bosser aussi les abdos.
Etirements : 1h 20 (+10 min de massage et 1 bain froid)
Nombre de Kcalories : 4 098
temps d'entraînement : 7 h 00
fatigue : morale et musculaire, mais légère.
J'ai honte de l'avouer mais j'attends la semaine de tappering presque avec impatience.
Feeling : mi-figue, mi-raisin. Mettons ça sur le compte de la météo.
15 commentaires:
On se verra peut-être à la Rochelle, pas au départ, mais après le regroupement ;)
Objectif identique de 4h00.
Ca fait bizarre de voir que tes sorties ressemblent en tout point aux miennes (aussi bien sur les sensations que sur la météo, j'habite entre angers et nantes).
4ème marathon pour moi et 4h14 pour le meilleur temps.
Tu verras, La Rochelle, c'est génial : super ambiance, y compris pasta party la veille.
je porterais le dossard 4219.
ça sera le second marathon pour moi et toujours autant de doutes.
J'ai bien l'impression qu'à chaque marathon, on recommence l'histoire car chaque course réserve son lot de surprises.
je croise les doigts pour que ce marathon ne me réserve que de bonnes surprises ;-)
@ dans 15 jours peut-être alors
Salut Virginie,
Je suis certain que tu peux faire environ 4H, voire 3H59 vu tes entraînements à condition de partir pile sur la bonne allure, voire un peu plus lentement sur les premiers kilomètres qui sont souvent décisifs pour ne pas galérer sur fin ("ce qui est pris n'est plus à prendre" est à oublier même si on se sent super bien).
Bien joué ! Il fallait un sacré mental cette semaine pour les entrainements, sans objectifs on serait bien resté au chaud... Enfin c'est passé et ca forge l'esprit pour la suite. Pas de douleurs à ce stade, ca s'annonce très bien pour toi, bonne fin de prépa
super semaine dis donc !
le tappering, ça veut dire que tu ralentis les entrainements ?
Pour ma part, 28 minutes de gagnées entre le 1er et le 2ème marathon : 4h44 à 4h16.
Je t'en souhaite autant et les 4h00 sont dans la poche !!
Luc - dossard 7902
Merci pour les encouragements.
@JP : tu me conseilles quelle allure plus lente au départ (et sur combien de kms ?) --> 5:50 ?
@Adeline : oui la semaine de tappering c'est la semaine de relâche avant le marathon.
la semaine 10 du plan prévoit 2 sorties (50 min et 40 min) avec un peu d'allure marathon pour ne pas oublier.
Et souvent cette semaine là, on déprime, on tourne en rond, on ne se sent pas bien, on a mal partout.
Je veux juste dire qu'il ne faut surtout pas partir plus vite que ton allure qui doit être 5'40"/km ? Effectivement tu peux partir sur 5'50" / 5'45" pendant 3 ou 4 km, puis accélérer légèrement, ça permet, même si ça la différence semble minime, de monter progressivement en température, la FC se stabilisera ensuite un peu plus bas qu'un partant direct sur l'allure cible, ce qui réduira les chances de foncer dans le mur sur la fin!
ah ben du coup tu me décomplexe JP.
Je me mettais la rate au court-bouillon en me disant que si je ne démarre pas directement à 5:40, je vais forcément me planter.
Alors que secrètement je préfère démarrer plus doucement (je suis un diesel).
Je vais suivre ce conseil avisé.
Plus la distance est longue, moins il faut hésiter à démarrer lentement.
Lâcher 1 ou 2 minutes sur les 10 premiers km peut se rattraper, par contre partir trop vite se paye très souvent en perdant 5 à 10 fois sur la 2ème partie de la course ce qu'on a gagné sur la 1ère!
Bon, moi qui voulait partir en 5'30 jusqu'au 30km, pour ensuite finir à l'arrache en 6'09 sur les 12 derniers km pour être sous les 4h00, je vais peut-être essayer de suivre ce conseil et partir également en 5'45.
Demain, sortie 1h30 et après Yapuka !!
Salut Virginie, c'est Manu, le "fou" qui va courir La Rochelle pieds nus :)
Je viens de lire ton blog, belle motivation dis-moi, j'aurais bien voulu être aussi motivé que toi. Ce n'a pas été le cas, je n'ai suivi aucun plan et couru au jour le jour 3-4 fois par semaine au lieu des 5-6 auxquelles j'avais pensé, mais bon, on va là-bas pour s'amuser, non ? :)
Bonne chance à toi, j'espère que l'on aura l'occasion de s'y croiser (il m'ont donné le dossard 9385).
@+
Salut Manu. Comme tu dis on va là-bas pour s'amuser.
On ne serait pas un peu maso des fois dis ?
Je me de dis quand même parfois, que je dois en avoir un grain pour aimer pratiquer ce sport ;-)
(va falloir que je me fasse un pense-bête avec vos n° de dossard, des fois que j'arrive à vous retrouver sur le parcours)
Oui, on doit être un peu maso... Quand je dis qu'on va là-bas pour s'amuser, c'est ma manière de "dédramatiser" la situation, je n'y crois pas vraiment :), bien sûr que je suis anxieux et pas du tout sur de bien terminer la course car je ne me sens pas en grande condition. Malgré cela, j'ai hâte de retrouver l'ambiance d'une grande course, les milliers de coureurs déterminés, les milliers de spectateurs curieux, vivement le 28 :)
on va être 10 000 coureurs c'est incroyable.
Je n'arrive pas encore à visualiser l'ambiance.
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