Dernière compète d’entraînement et cerise sur le gâteau,
nous sommes une petite vingtaine du club à participer.
Au programme 3 kms de natation / 84 kms de vélo / 20 kms de
course à pied sur le site magnifique de Trémelin près d’Yffendic.
Depuis quelques jours, il se chuchotte que la natation sera
sans combinaison vu la température de l’eau et je peux vous dire que ça
psychotte dur dans les rangs.
Personnellement, je me dis que Vichy se fera peut-être à
l’Hawaïenne et que c’est peut-être aussi bien que ces 3 000 là se fasse à
l’identique.
Le seul truc qui me turlupine c’est que j’ai vite froid même
en nageant et que si l’eau est juste juste à 25-26 °C , je risque d’attraper
froid.
Le matin l’ambiance est bonne, et décontractée pendant la
préparation du matériel.
Parce que le but de la journée ce n’est pas tant la compétition
mais plutôt le super barbecue organisé par Jejeff en post-course.
Comme à l’habitude je planifie la course dans ma tête.
Mission : nager en mode IM sans fatigue + rouler en
mode IM allure entraînement pour s’échauffer + réussir à courir sans marcher
bondidebondla.
Les filles partent 5 minutes avant les garçons..nous sommes
9 y compris les relais.
Autant dire que ça ne bastonne pas et que les 2 élites
femmes partent comme des torpilleurs.
Le hic c’est que j’ai rien compris au parcours et que
finalement je me retrouve seule pour m’orienter. Il y a 50 000 bouées et
un parcours en M et je sais pas quoi viser après la seconde bouée. J’aperçois
au loin les premières et je les suis.
La bouée rouge est mon prochain objectif, je fonce droit
dessus et m’échoue sur un ilôt rocheux ultra coupant.
Là je vais m’exploser le dessus du pied et la main et essayer de passer
sur les fesses mais ouaille ça pique.
La bouée rouge passée, il se met à pleuvoir et on ne voit
plus rien tellement le ciel est bas.
Je demande au kayak quelle direction prendre et pose enfin
ma nage.
Depuis quelques jours, je peux à nouveau pousser un peu sur
mon appui gauche.
ça fait mal mais c'est supportable.
ça fait mal mais c'est supportable.
Je me fais remonter par les premiers garçons et nous nous
dirigeons vers le ponton pour la sortie à l’australienne et le second tour (qui
doit être plus rapide).
En arrivant sur le ponton, j’en vois qui se déshabille
( ??) – ils veulent abandonner ? ça leur a pas plu ?
Mais non en fait, la natation est écourtée car la bouée a bougé avec l’orage et le parcours ne fait plus3 000
mètres .
Mais non en fait, la natation est écourtée car la bouée a bougé avec l’orage et le parcours ne fait plus
C’est avec une certaine frustration mais une belle énergie
que je me dirige donc vers la tente de transition.
Quand je vois mes bras là comme-ça ben j'ai peur |
Là au milieu des premiers garçons, ça s’interroge, ça discute.
Je prends mon temps pour me changer et file au vélo.
Nous sommes en Bretagne, je m’attends à ce que le parcours
soit vallonné.
Nous partons sur 500 mètres de ligne droite et là une première
patate qui passe et toute de suite un mur qui s’hérisse devant nous.
Je vous avoue que ça surprend pas mal de monde car ce mur
est juste au détour du 1er virage en haut de la patate.
Je sers les dents et j’ai comme l’impression que mes
collègues de galère reculent.
Je peux vous assurer que ceux qui sont partis avec des roues
pleines et des CLM sont bien mal en point et zigzaguent dans tous les sens.
Je prends l’option de rester assise pour la montée car c’est
vraiment pas le moment de faire du lactique à moins d’un kilomètre du départ.
En haut de la patate, je deviens hystérique : une pente
vertigineuse et sinueuse se profile.
Une petite voix me crie : « déchausse mais
déchausse fait-le en marchant tu vas tomber et mourir »
Une autre petite voix hurle : « SURTOUT NE
DECHAUSSE PAS, si tu marches, tu ne remonteras pas sur le vélo »
J’ai limite envie de pleurer tellement je panique, et
finalement je passe cette pente en équilibre sur mon vélo et pratiquement à
l’arrêt.
Viennent ensuite 10-15 kms de montée, pas un col mais ça
monte quand même tout du long.
Après la tétanisation des cuisses dans cette foutue
descente, j’ai les jambes lourdes et le cœur qui bât la chamade.
Je m’essouffle et me dis que si c’est comme ça sur 84 kms,
ça va être la misère.
Mais finalement vient enfin la partie roulante, le bitume
est dégueulasse, il faut pédaler mais ça passe quand même bien mieux que ce que
nous venons de faire.
Les gars du TCN commencent à me rattraper et me doubler.
Jejeff me donne une petite tape dans le dos et Michel reste
même quelques secondes à ma hauteur pour discuter.
Il sait que je psychote dans les descentes et s’inquiète de
mon état :-D
Comme nous ne sommes que 130 participants sur ce half, je me
retrouve très vite toute seule.
Finalement ça me va très bien car du coup j’ai l’impression
d’être à l’entraînement et pas du tout la pression de la compétition.
C’est donc en mode Cool Raoul que je tourne les jambes sur
ces faux plats descendants et ces belles lignes plates.
A noter le faux plat montant près la forêt de Paimpont qui
refait un peu mal aux papattes.
Par moment je regarde mon allure quand ça roule tout
seul : je suis à 33 sans forcer, les mains sur les barres et je bouffe, je
bois, un vrai ravito ambulant la gonzesse.
C’est bien simple je pense qu’il n’y a pas un bénévole qui ne
m’a vue sans machouiller.
El Grandé Véludo |
la petite Ni Ni au loin - la seule avec un maillot manches longues (et j'ai pas eu chaud !) |
J’ai mis des laps de 26 kms sur ma montre car c’est la
vitesse à laquelle j’aimerais faire Vichy.
Donc tous les 26 kms ça sonne et je m’aperçois que plus les
kilomètres passent, plus je vais vite.
1er lap : 26.4 kms/h
2ème lap : 26, 5 kms/h
3ème lap : 28.5 kms/h
Je vais croiser des garçons en perdition dans les bosses et
qui hahannent et roulent des épaules pour relancer.
Un « terminator » à la voix rauque et casque aéro
m’encouragera d’un « Bravo Miss » vachement sexy.
Le vent ne nous épargnera pas non plus et ça me fait tout
bizarre de voir finalement que ça se passe bien. Vraiment je me sens bien.
Aucune baisse de moral, je me fais même un peu chier par
moment sur les parties roulantes car j’ai pris le parti de ne pas pousser et je
me dis que si ça se trouve Vichy ça va passer vite.
La fin du vélo sera épique. J’ai totalement déconnectée et
ai oublié qu’il fallait reprendre les grosses patates et descentes de furieux
du début pour retourner au parc.
Ça se passe mieux qu’au début car je ne suis pas autant
surprise mais je suis bien contente de poser le vélo sans être tombée.
Ce qui est rigolo c’est que tout du long de la course et à
chaque transition, j’ai la banane.
Franchement je passe un excellent moment.
Bon là on rigole plus parce que j’ai jamais réussi pour le
moment à ne pas marcher sur un half. Alors je prends le temps encore une fois
sous la tente de transition pour me changer et rassembler mes esprits.
2-3 autres personnes sont là aussi et je trouve ça super
convivial de se changer tous au même endroit, ça fait plaisir de voir du monde.
Je pars en me fixant une allure de 6’30 du km. Les premiers
hectomètres sont laborieux, les bosses de la fin ont fait des misères à mes
cuisses.
Allo le ventre ça va ? « oui oui, impec, dépêche
toi d’arrivé au ravito commence à faire soif »
Allo les jambes ? « … » allo ?
« …. »
Ah ouais les jambes sont mortes et je suis lente mais je
cours.
Au bout de quelques minutes, les jambes répondent
« youhou, on est là, t’inquiètes on gère »
Ok j’accélère parce que faut vraiment que je boive un coup.
La stratégie c’est de remplir mes gourdes au 1er
ravito et ensuite de prendre à boire à chaque ravito sans exception.
De 2 kms en 2 kms je vais me fixer cet objectif, arrivée en
forme et boire un mélange coca-eau (plus de high 5 dans mon giron, dommage mais
il faut s’habituer à prendre de tout).
Surtout pas de coca pur sinon je gerbe direct, mais par
petite gorgée et en avalant de l’eau tout de suite après ça passe (bon à
savoir).
Sur la 2ème boucle je vais doubler Guillemette
qui souffre de points de côté (elle m’avait déposée dans la première descente à
vélo).
Le parcours est super, tout à l’ombre, autour du lac et en
sous-bois. C’est plat, c’est doux, c’est confortable.
Je recroise les gars du club qui m’encourage.
Mon Tugdual au 1er tour qui me tapote les fesses
au ravito
Sébastien P. qui passe comme une fusée
Samuel à l’identique
Michel me demande sur quel tour je suis : « 3ème/4 »
- « TU LACHES RIEN !! »
« non, non » promets-je.
Franck puis Mickaël qui me lache « l’est où
Seb ??? il est devant ? » - « oui, oui juste
devant »
Oh bondidebondla, vla le Mickaël qui met le turbo et moi je
me marre intérieurement.
De mon côté je lâche rien effectivement, je vérifie mes
allures, pas trop vite, pas trop lent.
La vessie : « envie de pipi, please stop »
La tête « « alors là niet, tu vas attendre ma
cocotte, on ne me la fait pas le coup du je m’arrête pour pisser, c’est un truc
à marcher après »
Le 4ème tour commence à être fatiguant. Ce ne
sont pas les jambes qui ronchonnent mais je sens comme un coup de bambou sur
l’arrière du crane, l'impression d'avoir avalé un somnifère.
Une envie de m’allonger et de me détendre…
Mais je suis presque au bout, c’est pas maintenant qu’il
faut flancher.
J’ai passé quelques personnes, et à 2 kms de l’arrivée ça
commence à sentir l’écurie.
Et quand ça sent l’écurie, c’est plus fort que moi les
jambes se mettent en mode fofolles.
Je remonte un grand gars qui pioche et me regarde en biais
quand je le double.
Je fais un petit coucou à PP qui a encore un tour à courir
et je n’attends qu’une chose la pancarte « arrivée » à la
bifurcation.
Les jambes roulent et roulent encore plus vite et arrive le
tapis rouge, est-il encore possible d’accélérer ?
Ah ben oui dis-donc, je termine les derniers 200 mètres à 12 kms/h
(allure de mes 10 kms) et là le speaker me saute dessus pour recueillir mes
impressions.
Alors celle-là on ne me l’avait jamais faite, me vla
interviewer comme une athlète pro, ça me fait tout bizarre et j’ai certainement
dit pas mal de conneries, toute essoufflée, échevelée et rouge que j’étais.
Par contre une fois la ligne franchie, me voilà en mode
Robocop croisé Aglaé & Sidonie.
Les jambes ont fait le job, bravo les filles (chaque tour a
été couru pratiquement à la même allure, un vrai métronome).
J’ai pas marché, j’ai couru même on peut dire car la moyenne
sur les 20 kms est de 9.5 kms/h.
A noter : je me suis mise en mode jukebox tout du long
et 2 chansons ont tourné en boucle dans ma tête.
Sur le vélo : Roger Hodgson (un ancien de Supertramp) avec "In jeopardy"
sur la càp : Macklemore avec "Can't Hold Us (feat Ray Dalton)"
Sur le vélo : Roger Hodgson (un ancien de Supertramp) avec "In jeopardy"
sur la càp : Macklemore avec "Can't Hold Us (feat Ray Dalton)"
Je chante tout le temps à l’entraînement et c’est un truc
qui me permet de vider la peur et surtout de me concentrer sur autre chose que
la course.
J’ai aussi beaucoup apprécié les encouragements des filles du Trivéloce qui étaient sur le relais et m'ont fait des signes sur les 2 premiers tours de càp.
Résultat : très satisfaite de ma gestion de course
(pour une fois j’applique ce que je planifie et ça fonctionne) et je finis 3ème
Vétérante / 4 et 6ème femme sur 9 en 5h53.
Bon y a 2 élites en femme et la première est Loiiiiiiiiing
devant. Par contre je suis contente car la 2ème Vétérante n’est qu’à
3 minutes devant moi et la 4ème à plus d’une heure.
4 commentaires:
Salut,
Sympa ton récit et merci pour ton clin d'oeil!
On pensera bien à toi le 1er septembre!
Bon courage pour la fin de la prépa.
Steph du Trivéloce
Yep, sympa comme d'hab' le CR.
Tu m'as impressionnée par ton aisance en càp, franchement bravo!
Même sentiment que toi, j'ai vraiment passé un bon moment et ce malgré les surprises de cette première édition.
Bonne dernière ligne droite pour Vichy!
merci les filles...
au plaisir de vous revoir (Stéph ça sera plus facile que Guillemette je pense)
en tout cas c'est la première fois que je m'amuse autant sur un half
Bah, avec un tel half, je pense que tu as de quoi être sereine ma belle !!
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