31 janv. 2010

MAINTENANT JE SUIS SURE

Aujourd'hui, nous nous étions promis une sortie de 28 kms.
La dernière sortie longue de ce genre m'avait laissé un goût amer et beaucoup de questions en suspens.

La dernière fois, nous avions fait 25 kms et j'avais trouvé cela très pénible, trop contente d'arrêter et n'avais éprouvé aucun bonheur, aucune joie, aucun plaisir.
ça n'avait été que souffrance sur pénibilité.

Alors ce matin, en prenant mon petit déjeuner des questions tournicotent dans ma tête.
Je n'ai pas très envie de me faire mal mais en même temps, il faut que je sache de quel bois je suis faite.

Suis-je du bois de celle qui peuvent finir un marathon sans trop de casse, ou suis-je de celle qui ne peuvent pas aller plus loin que le bout de la rue.

J'explique à Tugdual mon plan.
1- un parcours connu et balisé mentalement
2- pas de boucle : trop facile de n'en faire qu'une au lieu de deux
3- vitesse endurance et on ne part pas comme des balles.
4- je ne prends pas d'ipod - je cours à la sensation et on discute pour rester dans la FC cible.

Tout d'abord, le parcours :
Le plus simple du monde, c'est à dire un aller de 14 kms et le retour qui va bien avec.
On passe près de la maison de mon père située à 10 kms, donc au retour, on peut si besoin s'arrêter un peu et repartir (psychologiquement c'est un point fort).
Pas trop de bosses, seulement 3 qui sont certes assez prononcées, mais je me suis préparée mentalement et elles ne me font pas peur.

Nous partons sous un soleil radieux, pas une once de vent et même s'il fait froid, c'est plus rafraîchissant que désagréable.

D'ailleurs je tombe vite le bonnet et les gants et remonte même les manches.

La première partie est très agréable, je peine pas mal en côte et Tugdual me distance aisément - il a pris beaucoup de vitesse et de puissance ces derniers temps et son passé d'Ironman remonte doucement à la surface.
Mon passé de danseuse, quant à lui ne m'est d'aucune utilité pour le moment.

Il m'attends un peu sur le plat et je le rejoins doucement. Nous discutons tout du long et ma FC ne monte pas plus haut que 138. C'est tout bon, je fait du 6 min 30 au km, mais ce n'est pas le plus important.
Le plus important c'est de savoir, de mesurer ses capacités.

A 11 kms sur le pont de Thouaré, j'entends des cyclistes qui nous hèlent, je ne distingue pas clairement ce qu'ils disent.
Puis rapidement, ils sont à notre hauteur et j'entends maintenant hurler "ALLER TUG" repris en écho par le peloton.

Nous reconnaissons les gars du TCN et Quasy qui boucle la danse et nous fait un salut de la main et nous encourageant pour pouvoir ensuite manger plein de crêpes au Nuttela.

C'est chouette, ça me file la pêche, me donne envie d'y arriver.

A 14,5 kms de la maison, sur le chemin de Halage, nous décidons de faire demi-tour, mais auparavant quelques étirements sont de mise.

Nous reprenons et l'allure est dure à retrouver, mais nous y arrivons tout de même au bout de quelques mètres.

Nous dépassons le croisement qui mène chez mon père, mais décidons de continuer sans arrêt.
Je pense que je n'aurais pas réussi à repartir sinon.

J'ai fait attention cette fois de me nourrir dès le début de l'entraînement, j'ai déjà avalé une barre aux amandes au 10ème kilo et une pâte de fruit pendant les étirements.

Pas de fringale à l'horizon, pas de douleurs au tendon du fascia-lata non plus.

Alors que d'habitude au 17-18ème kilomètre, je commence à jongler de la hanche droite.
Pour le moment, elle me fout une paix royale.
Est-ce grâce au tapping que j'ai posé sur ma cuisse, près du genou ?
Est-ce parce que je me suis renforcée avec le fractionné et les derniers entraînements ?
En tout cas mon genoux aussi se comporte bien, je n'ai aucune sensation de raideur ou de faiblesse.

Bon je m'accroche, je sais qu'il nous reste encore 3 côtes et une longue descente.
Nous montons la première et c'est raide : la côte et mes jambes...

Puis viens la grosse descente au 24 ème kilomètre.
Depuis le semi de Dol, je me méfie des descentes, car elles peuvent aussi bien flinguer les jambes qu'une grosse bosse.

ça fait 2 h 30 que je cours et je sais que mon corps est fatigué, je le sens dans ma chair.
Le moindre faux pas et c'est la blessure.
Je commence la descente à pas menus, Je freine autant que possible, adopte une position presque assise, genoux fléchies.

Cela se passe bien, nous entamons la dernière côte, la plus dure.
Je ne vais pas bien vite : 8 min au km - mais je ne marche pas - hors de question de marcher.

je rejoins Tugdual sur le plat qui m'indique que c'est du plat jusqu'au bout.
Je suis surprise, je n'avais pas vu la première côte au retour.

Nous filons bon train, un peu plus vite même qu'au début.
Une pose pipi au 25 ème kilomètre qui me permet de souffler un peu.

Mais oulala que c'est dure de reprendre, les muscles sont tétanisés et les mollets durs.
Les chevilles et la voûte plantaire commencent eux-aussi à se plaindre.

25 kms c'est vraiment le moment où je sens que je puise dans les réserves.

Je fais fi des alarmes douloureuses et trottine vaillamment.

27ème kilomètre, miraculeusement je ne ressens plus de douleurs, il faut dire que j'ai accéléré, mes foulées sont plus proches maintenant de celle des allures d'entraînement de semaine.

Tugdual me dit qu'il est fatigué, je lui réponds de façon identique. Mais on se motive...
"Aller, on y est, aller".

Il me semble que Tugdual accélère ostensiblement, je cale mes pas sur les siens. Il est hors de question qu'il me distance. Je m'accroche à ses basket avec l'espoir et la volonté de tenir bon.

Je suis à sa hauteur et nous sommes à 5 min 46 du km, hmm c'est trop je ralentis, il me distance.

Mais j'aperçois le hameau de la Chapelle Heulin, et je sais qu'il ne reste plus que 1 km.

Je m'accroche, j'accélère, nous courrons côte à côte, nous accélérons, pour ne pas nous distancer l'un l'autre et pour en finir un peu plus vite.

Je me dis, il resterait 12-13 kms pour finir le marathon, en-es tu capable ?
Oui là maintenant, j'en suis capable. Je sais que je peux encore courir, je sais que j'aurais mal, je sais que je vais avoir des baisses d'énergie notoires, mais je sens que ma tête sera là, à veiller au grain.

Je sais que je visionnerai l'arrivée, comme j'ai visionné ma maison aujourd'hui, je sais que ça me donnera le sourire et l'énergie nécessaire pour y arriver.

29,6 kms et nous ralentissons nos foulées, je ne sais pas pourquoi, mais c'est impossible de stopper la course tout net.
Comme si le corps était en mode automatique.

Nous stoppons les polars et c'est comme lorsqu'on descend d'un manège, les repères mettent du temps à se stabiliser et la tête me tourne un peu.

Ma hanche se rappelle à mon bon souvenir, et je marche carré pour rentrer chez nous.

Je me précipite..., enfin je me traîne jusqu'au tapis et commence les étirements du fessiers qui me soulagent si bien de cette tension à la hanche (c'est là que mon passé de danseuse m'est d'une grande
utilité !)
Mes mollets sont comme gonflés à l'hélium, enfin c'est ce que je ressens.
Ils sont durs et sensibles, mes pieds et mes chevilles ne sont presque plus capables de me porter.

Je m'étire et je bois un litre d'eau d'une traite.
Je n'ai même pas faim.

Je suis fourbue mais tellement bien...

Maintenant je sais et je suis sûre.

Je décide de fêter l'événement en faisant de la récupération active.
Nous partons marcher dans Nantes pendant 2 kms (j'ai même mis mes talons, non mais, j'suis une gonzesse quand même !)
Et la douleur est partie rapidement après le déjeuner chez Mezzo.

Et le plus important : JE SAIS....

Bilan :
9,3 kms/h
29,6 kms (avec un dénivelé de 100 mètres qui rajoute 1 km au total si on le traduit en plat)
1 720 Kcal
Une pointe à 12,3 kms/h sur la fin. ;-)
FC moy : 141
FC max : 161
alimentation pendant la course :
1 barres aux amande au 10ème km, 1 pâte de fruit au 14 ème et
1 pâte aux amandes au 20ème.

petit déjeuner pris une heure avant : 3 tartines de pain de mie complet grillé, 3 verres de jus de raisins, 1 poignée d'amandes, une gorgée de lait chocolaté.
aucun problème gastrique ou intestinal (à garder en mémoire pour le matin du marathon)

Bilan semaine
4 sorties cap
49 kms
4 séances fitness
4 230 kcal



7 commentaires:

Elodie a dit…

Wahou ! Qu'est ce que j'aimerai courir comme ca ! En tout cas félicitations ! C'est pour quand le marathon ? bisous

Virginie_l a dit…

Le marathon c'est le 2 mai et maintenant j'ai hâte..

quasy a dit…

Enorme ce blog ! je viens de le découvrir !!!!
28km le 31/01, ce sera easy le 02/05 !
Biz

Virginie_l a dit…

Easy peut-être pas, mais en tout cas je le finirais nondediou

Anonyme a dit…

Chapeau pour cette sortie!!! Fais bien gaffe à la récup quand même:))

Nathou a dit…

Anonyme, c'est Nathou;)

Virginie_l a dit…

coucou Nathou, oui je fais gaffe à la récup, je ne cours que mercredi et pas longtemps, juste pour voir les sensations. Aujourd'hui, je picole, je picole, je picole (de l'eau) je te rassure. Mais ce qui est bien, c'est que je n'ai pas de douleurs (une petite gêne sur le tenseur du fascia-lata, là où j'ai mon syndrome de l'essuie-glace, mais rien de grave, car au fur et à mesure que le temps passe çà s'estompe.)