31 mars 2015

DES HAUTS ET DES BAS

La saison de triathlon approche à grands pas et avec elle l'objectif principal de l'année. C'est avec fébrilité et néanmoins émotion que j'ai entamé la prépa spécifique ironman depuis quelques semaines et comme dans toute prépa, il y a des hauts et des bas, des moments forts et des moments de doute.







Premier moment de doute : 


LE TRAIL DU VIGNOBLE NANTAIS - 22 kms nocturne - 28 février 2015


La queue de cheval blonde c'est ouam !

Après avoir ingurgité des côtes et des descentes à n'en plus finir me voilà fin prête en cette dernière nuit de février pour braver la pluie et le froid nantais. Et pourtant force est de constater que je souffre du syndrôme du GÉPOENVIE aussi appeler syndrome de la marmotte. Comme une marmotte j'ai envie d'hiberner et de rester au chaud. L'appel du lit est fort séduisante alors que dehors bat la pluie, la gadoue et le froid. En plus il y a Marie et Chrystèle à la maison (qui feront le trail diurne du lendemain) et de bavardage en papotage, je dois me faire violence pour décoller mes fesses de la maison. En plus il y a Tugdual qui vient juste de rentrer de sa semaine de voyage et qui ne viendra pas courir avec moi, et même que j'ai envie de rester à la maison avec lui parce qu'il m'a manqué. En plus on est rentré d'une semaine à la montagne et j'ai des douleurs sur des muscles improbables et inconnus au bataillon et en plus la boue elle est trop molle pour moi...

À la bourre et en panique, j'arrive à choper mon dossard à quelques minutes du départ et tandis que la fanfare entame pour la seconde fois le thème "Les sardines" de ce grand poète contemporain qu'est Patrick Sébastien, mon coeur est à la maison et mes jambes à Briacé. Comme un automate j'allume la frontale et c'est parti pour 22 bornes de noir, de pluie, de gadoue, de froid. Dès ce moment tout va aller très vite puisque je vais monter et descendre les bosses qui s'offrent à moi sans me soucier de ma gestion de course. Au 5ème kilomètre une légère douleur à l'ischio droit se manifeste mais comme il fait froid et humide, je n'y prête pas attention. Au 6ème et 7ème, la douleur se confirme mais est gérable. Au 8ème, elle commence sérieusement à pincer. Mais qu'est-ce qui m'arrive bordel ? J'ai jamais de douleur à cet endroit ! Au 9ème dans une descente c'est la grosse douleur qui arrive et me force à m'écarter du parcours pour tâter et étirer l'engin. Ça passe pas, c'est dur comme du béton et ça tiraille. Comme une évidence, je m'extrais de la course avant même d'en avoir vraiment pris la décision. Je retourne au départ en marchant et boitillant et rend mon dossard. Pourtant c'est sans amertume que je ne termine pas, tout simplement parce que le plaisir a oublié de se présenter ce soir là.

RÉSULTAT : DNF

Finalement ce n'est pas mécontente que je rentre à la maison, mais quand même un peu inquiète pour la suite de la prépa. Tout rentrera dans l'ordre au bout de 8-10 jours après repos, massage, cataplasme et ostéo, la grosse contracture rendra les armes.

Premier moment fort :

LA COURSE NATURE ENTRE DOMAINES ET ÉTANGS - 21,5 kms diurne - 29 mars 2015

L'épisode TVN a très vite été rangé aux oubliettes et j'ai recommencé sérieusement le vélo. Une météo clémente et l'arrivée du soleil a ravivé la flamme de l'envie et m'a fait engranger un bon petit paquet de kilomètres. Quand la météo s'est déglinguée à nouveau, c'était trop tard, le virus m'avait repris. Je commence à avoir des semaines d'entraînement assez conséquentes et cette course nature sera placée sous le signe de ma sortie longue du week-end. Le jeudi je vois Yvonnick pour un peu de VMA longue et lui dit que je ne ferai sûrement pas d'étincelles, vu le programme qu'il m'a concocté.
Ce dossard n'étant pas un objectif, il me conseille alors de partir tout doucement et d'essayer d'accélérer à mi-parcours si je le sens. On fractionne, je me sens bien, vraiment bien, ça va être chouette de ne pas courir seule dimanche.

Après la course
Ce matin-là c'est bruine, fort vent, froid et brioche qui nous attendent. À la base, ce semi c'est Tugdual qui voulait le faire parce qu'on n'avait pas pu faire celui d'Orvault. Sauf que là ce n'est plus une course sur route mais encore un trail. Personnellement je n'aime pas trop les trails parce qu'on ne peut pas caler d'allure métronome. Il faut faire avec les difficultés du parcours, ce qui force à casser le rythme et c'est ce qui fatigue le plus mon organisme.

250 participants au départ, je me retourne vers Tugdual : "bon ben je crois qu'on va vite se retrouver seuls au monde". Ce qu'il me confirme par un clin d'oeil. On se place tout derrière et c'est parti pour une ballade bucolique dans Missillac. On discute un peu en courant, on s'extasie sur la beauté du parcours qui nous fait longer un étang, nous fait serpenter dans les bois. Nous sommes dans les derniers et c'est décontractés du string que nous gambadons de concert.

Au 6ème kilomètre se profile devant nous un beau ruban de bitume et je me sens dans une forme olympique. Envie flagrante de dérouler les jambes et de m'amuser. Je file à la même allure que sur les fractions du jeudi et mon souffle circule aisément pour une fois. Le vent de face ne me gêne pas, il faut juste que je tienne ma casquette pour qu'elle ne s'envole pas. C'est tellement grisant que j'en oublie les recommandations d'Yvonnick et prend tout le plaisir que je peux, me fiant aux sensations. Les kilomètres défilent au son des vibrations de ma montre, le parcours est plaisant et sans grosses difficultés. Je passe le 10ème kilomètre en 59 minutes. À ce train là la sortie va vite être bouclée mais je m'attends quand même à ce que le retour de bâton m'arrive en pleine face avant la fin.

Comme à l'habitude la seconde partie du parcours est bien plus technique et fatigante. Je commence à connaître l'esprit taquin des organisateurs de trail et m'y attendais. Nous traversons des champs spongieux, qui dégorgent de flottent. Nous grimpons quelques belles montées. Puis arrive un sous-bois vallonnée, un peu casse-gueule. Par moment j'ai comme l'impression d'avaler les kilomètres, que mes pieds ne touchent plus le sol et surtout j'ai une folle envie de danser (ça va bien là-haut des fois). Nous longeons un étang sur une monotrace chahuteuse ; un pied un peu plus sur la gauche et c'est le plouf frigorifique assuré. Je remonte pas mal de monde depuis le 6ème et ça fait du bien au moral. Je me sens toujours en forme, pas de coup de mou, pas de baisse d'envie. Je cours tout du long, ne marche jamais et je me sens... oserais-je l'avouer ? Je me sens puissante (ça y est le mot est lâché). Moi + puissante dans la même phrase, ça fait quand même tout bizarre de l'écrire. Je double encore et encore, relance après les côtes et les passages délicats. Je double la dernière femme devant à 800 mètres de l'arrivée et termine vraiment satisfaite de cette sortie longue un peu bizarre.

J'attends avec impatience qu'arrive Tugdual mais me refroidis très vite sous cette bruine incessante. C'est dans la voiture que je patienterais. Dix minutes plus tard il arrive enfin, lui aussi très content de ce joli parcours et pressé de se mettre au chaud.
C'est lorsque Tugdual m'enverra les résultats le lendemain que j'aurais la surprise du siècle : un petit podium dans ma catégorie.

RÉSULTAT : 2 h 12-  15ème femme / 25  -  198 / 228 au scratch - 3ème V1 




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