30 nov. 2009

MARATHON DE LA ROCHELLE ET MANQUE DE SEL

J'ai accompagné mon mari sur ce marathon mythique, histoire de me donner bien envie pour mon futur.

Que dire ? Il a fait froid même très froid pour les spectateurs. Mais quelle ambiance, quelle chaleur dégagée par les coureurs et leur bonne humeur.

Les premiers dix kilomètres ont été faciles pour Tugdual, rien de plus normal à tout cela.
Mais passé le 23ème cela a été une autre histoire. Et commencer à rencontrer des problèmes si rapidement ne présage pas du meilleur pour la suite.

Très rapidement, il s'est aperçu qu'il lui manquait du sel. Et oui il transpire énormément, ce qui est problématique, pour l'hydratation et pour le maintien du taux de sel.

En effet une carence en sel apporte pas mal de désagréments tel que perte de connaissance, crampes, déshydratation, fatigue musculaire, hypotension, altération des fonctions du système nerveux. Car les ions du sel jouent un rôle dans la conduction de l'influx nerveux et la contraction des muscles, ainsi que la rétention de l'eau dans le corps.

Très rapidement Tugdual a eu la nausée, et sa cadence a fortement ralenti.
Arrivé au 40ème kilomètre, il s'est assit, incapable de faire aucun mouvement.

Malheureusement, les ravitaillement sur les courses française n'offrent que très rarement des produits salés. Et il n'a pas pu réguler son taux de sel assez rapidement.
Heureusement des camping-caristes lui ont porté assistance et sous ses suppliques, lui ont fait l'aumône d'une part généreuse de pizza.

Il s'est empressé de la lécher avec avidité (incapable d'en ingurgité un quelconque morceaux) et a réussi à terminer le marathon tant bien que mal.

les 50 dernières minutes lui ont été extrêmement pénibles, mais c'est tout heureux qu'il a réussi à terminer le marathon en 4 h 50 (temps prévu 4 h 15).

La prochaine fois, il se munira de tablette de sel et il va essayer aussi le bouillon de poulet en entraînement.

Pour ma part, je n'ai jamais été confrontée à ce problème et espère bien ne pas avoir à vivre une telle expérience.

En revanche, quelle émotion de voir finir les marathoniens. J'ai été particulièrement émue de voir quelques papa agrippés par leur enfant fiers comme Artaban, sourire d'une oreille à l'autre et qui couraient en leur tenant la main sur les 300 derniers mètres.

J'ai vu aussi une jeune femme, littéralement soutenu de chaque côté par ces coéquipiers et qui a fini en moins de 4 heures. Son visage grimaçant traduisait la souffrance endurée, ses jambes courraient de façon automatique et son courage ainsi que sa volonté de réussir étaient palpables.

Je l'avoue, ils m'ont émue aux larmes.

Hmm du coup, aujourd'hui j'étais énervée en repensant à cette course. Enervée positivement, et gonflée à bloc. J'ai chaussé mes runnings et j'ai couru 7 kms.
Je voulais garder une FC proche de 140 - j'ai réussi a être très constante en m'accordant un
6 min 15 du kilomètres et du coup ai réussi à maintenir 141 de bpm moyen.

Je suis contente de ne pas m'être laissée emporter par le grisement de la vitesse et d'avoir, en courant au feeling, réussi à caler la cadence que j'avais choisie.

26 nov. 2009

QUAND LA COURSE A PIED N'EST PLUS UN COMBAT

Normalement, je cours comme j'irai taper dans un punching-ball.
C'est à dire que je suis souvent très très tendue et que c'est cette "niac" qui me fait enchaîner les foulées, puis petit à petit je me fatigue et les nerfs se relâchent pour arriver en fin de séance à un état de béatitude dénué de toute notion de haine ou de tension.

En somme c'est un vrai combat intérieur que je mène.

Mais hier, il m'est arrivé un truc incroyable...
Mon fils aîné, m'avait mis les nerfs en pelote d'une force, mais d'une force ; que j'ai préféré chausser les runnings et aller courir plutôt que de continuer à lui faire apprendre ses devoirs.
Je crois que j'ai le fils le plus neuneu du monde en terme de devoir (mais je sais qu'il le fait exprès pour attirer mon attention). N'empêche que des fois je le collerais bien au mur tellement il m'agace.

Je me mets ce bon vieux "Groove Cutter" et aussi ce bon vieux "Prince" et je file sans but ne cherchant que la lumière des lampadaires de ma petite citée.
Je zigzague en tous sens dans les rues.
Et je m'aperçois très très vite, que je n'ai pas cette rage intérieure qui m'anime habituellement.
Je suis bien, en communion avec la nuit, mes foulées, mes sensations.

C'est presque une méditation. les kilomètres défilent et je me sens légère, légère comme une bulle de savon. Je vole plus que je ne cours (enfin c'est la sensation que j'ai bien sûr).

J'ai continué comme ça sur 7 kms et puis je suis rentrée, je ne voulais pas laisser les enfants tout seuls trop longtemps.
S'ils n'avaient pas été là, je crois bien que j'aurais couru comme ça pendant encore longtemps.

Je pense que c'est l'ambiance particulière que la pénombre dégage qui a favorisé cet état.
Au bout de 42 min je suis donc rentrée, calme comme un Bouddha, voir même et c'est étrange : reposée.

J'en suis encore tout interloquée dis donc !

distance : 7 kms
temps : 42 min 55
vitesse : 9,8 kms/h (j'ai ralenti pour que mon cardio ne monte pas)
FC moy : 144
FC max : 162

24 nov. 2009

LA CACOCHYME VOUS SALUE BIEN

Aujourd'hui, c'est mon dernier jour de congé maladie. Qui dit dernier jour, dit guérie !

Et cela fait deux jours que je n'ai plus de fièvre. Je suis vaillante et bien décidée à avaler du bitume.

Je rejoins Tugdual chez ses enfants dans Nantes. La grippe oblige, nous sommes contraints de faire foyer séparés. Son ex-femme est à Paris pour la semaine, il garde donc les petits à domicile et moi je garde les miens et le virus chez nous.

Il a pas l'air en super forme, tout blanc et mal de tête (hmm ça sent pas bon cette affaire, surtout qu'il cours le marathon de la Rochelle Dimanche). Nous espérons que ce soit le manque de sport et la mauvaise nuit passée qui en sont la cause.

Nous déjeunons frugalement d'un plat de coquillettes dont la succulence n'a d'égale que le prestige de l'enseigne de hard discount qui la distribue. C'est tout bonnement et absolument...... insipide. :-(

Toute ravigotée par ce repas de fête, je saute dans mes runnings et enfile mon total look "Kalenji" TADAAAAMM (la grande classe).

Pour plus de précaution (il ne faut pas attraper froid par dessus le marché) j'enfile une polaire et un col roulé en laine (on n'est jamais trop prudent).

Et nous voilà galopant au travers du parc du Grand Blottereau, discutant du débat passionnant de la veille au sujet de -je vous le donne en mille - la GRIPPE H1N1 et son vaccin (moi j'm'en fous maintenant je suis immunisée).

1er tour : frais comme des gardons....J'ai un peu mal derrière les cuisses.
Il faut dire qu'hier soir, j'ai pratiqué 16 min de vélo elliptique à fond et puis j'ai enchaîné sur des assouplissements, des abdos et du gainage- le tout pour le modique laps de temps de 1 h 18.
Le grand écart je le sens bien là, quand je cours.

Et puis je vire le pull en laine, parce que là, je suis en train de me transformer en cocotte minute. Je garde tout de même la polaire (pas assez de place autour de ma taille pour l'accrocher). Dans quelques minutes je sens que je vais siffler et tournoyer pour évacuer la vapeur.

milieu du 2nd tour : oulà, j'ai un coup de bambou qui me tombe derrière les étiquettes.
Mais qui m'agrippe les chevilles et me les retient sur chaque foulée ??
Mes jambes sont louuuuurdes, je m'enfonce dans le sol.
Le souffle est bon quand même c'est déjà ça.

fin du 2nd tour : nous rentrons à la maison qui est à quelques mètres.

Nous avons couru 5, 25 kms en 35 min - 9km/h - FC moy : 135 - FC max : 145.
A part quelques réminiscence de toux (dernier soubresauts du virus qui se meurt) ça m'a fait du bien de respirer l'air frais.

Bientôt je serais à nouveau d'attaque.

22 nov. 2009

COURIR AVEC LA GRIPPE A

Bon et bien, voilà je l'ai chopée cette saloperie.
Mes chers enfants me l'ont ramenée de l'école, j'ai résisté 3 jours, me croyant invincible, riant, téméraire, bravant la bête.

Et à l'aube du 3ème jour, la fièvre, la toux, la fatigue se sont abattues sur moi comme autant de corbeaux goulus sur une carcasse de cadavre fraîche.

Mais j'ai décidé qu'elle ne me clouera pas au fond du lit et que j'allais lui montrer de quel bois je me chauffe.

1er jour : heu là pas possible, j'ai 39°C, je sombre dans le canapé et accessoirement dans un semi-coma fébrile ou tous les mots, les paroles prennent un sens bizarroïde et où mes temps de réponse avoisinent ceux de Doc Gynéco.

2ème jour : heu là pas possible non plus, j'ai un petit 38°C toute la journée, rien de bien méchant, mais qui induit des douleurs musculaires et une fatigue encore plus grande.
Je tremblote et chevrote comme une mamie atteinte de parkinson et j'ai l'impression de porter une armure de 30 kilos qui m'empêche d'être prompt et agile sur chacun de mes mouvements.
Je n'ai plus une once de volonté, chaque geste quotidien est pesant et pénible.
Je ne m'alimente plus que de fruits, de yaourt et de pain (les seuls aliments qui ne nécessitent pas de préparation).

3ème jour : non de dieu de non de dieu, j'ai dit que je ne me laisserais pas faire.
J'en ai marre de me morfondre au fond de ma maison, je sens le renfermé, j'ai l'oeil morne, le cheveux terne, le moral en berne.
Les petits loups sont en pleine forme. Je décide de chausser mes runnings et d'aller en découdre avec "The H1N1 Virus".
Je vais lui montrer de quel bois je me chauffe !

D'abord première constatation, je suis surprise de me trouver légère et de ne pas peiner à soulever les jambes (faut dire que j'ai perdu un kilo depuis 2 jours) et puis je ne me sens pas si fatiguée en fait. les petits me suivent à vélo. Je prends même du plaisir à trottiner.
Bon faut dire que je ne vais pas super vite je fais du 8,8 kms/h. Mais le souffle est bon, les sensations aussi. FC max : 142 - FC moy : 130.

Je décide de ne pas trop malmener la bête (moi en l'occurence) et de me restreindre à
3 kilomètres seulement.

Je sens que la grippe quitte peu à peu mon corps - ben oui, elle n'a rien à faire chez moi, je suis plus forte qu'elle ( va donc voir ailleurs petite grippe, là tu n'es pas de taille à lutter, gna gna gna).

Je suis rentrée sans fatigue, contente d'avoir pris un grand bol d'air frais.

La seule douleur qui persiste c'est le mal de gorge, car j'ai tellement toussé, d'une toux sèche et irritante, que j'ai mis mon larynx à vif. Je n'ai plus de voix, je chuchote, plutôt que je parle.
Mais le reste va bien.

Bon, je suis pas au top de la forme, j'ai quand même des gros coup de barre et la température qui monte par moment, mais je tiens le bon bout.

Je me le promet, Mardi je suis sur pied !
En tout cas, la bonne nouvelle c'est que maintenant je suis immunisée contre cette saloperie de virus.

21 nov. 2009

J'SUIS MALADE - ZUT

J'SUIS MALADE - ZUT J'SUIS MALADE - ZUT J'SUIS MALADE - ZUT J'SUIS MALADE - ZUT J'SUIS MALADE - ZUT J'SUIS MALADE - ZUT J'SUIS MALADE - ZUT.

Pas d'entraînement ce week-end. J'avais prévu une longue sortie pour me vider la tête, mais la fièvre persistante me cloue chez moi.
C'est drôle, car je me sens relativement en forme, mais dès que je mets le nez dehors, je suis HS.

J'espère ne pas trop perdre pendant ce repos forcé et surtout ne pas mettre trop de temps à retrouver la forme.

3 ans que je n'avais pas été malade. Même pas un rhume - on finit par s'habituer.

18 nov. 2009

THE POSE RUNNING

Voici une video qui explique bien ce nouveau concept et que je mets en pratique depuis 6 mois.
Cela fonctionne bien et j'ai pris de la vitesse tout en diminuant les douleurs dorsales.


TOUT DOUCEMENT


"Tout Doucement
Envie de changer l'atmosphère, l'attitude
Tout Doucement
Besoin d'amour pour remplacer l'habitude..."

AAAAH que de profondeur, que de sens !! en un mot quel talent cette Bibie qui nous inondait de ses sanglots longs en 1985.

BEUARK (oh fait si vous voulez vous souvenir de toutes les casseroles musicales que votre enfance a supportées voici un lien fort sympathique où j'ai même retrouvé "Pit et Rick".
Mais si, ceux qui chantaient "La Fourmi veut pas donner son miam...miam".

Même minote à l'époque (j'avais 11 ans) , je détestais déjà le genre "slowsirupeuxquicolleauxdents".

Les années passants cela ne s'arrangea pas et l'heure des slows dans nos "boums" de collégiens et lycéens en mal de premières expériences amoureuses me filait des frissons de dégoût dans le dos.
Cette plage musicale imposée, était un vrai cauchemar. Dès les premières notes mielleuses, je déguerpissait en 4ème vitesse pour aller me réfugier dans les toilettes avec des cacahuettes dans les oreilles en guise de boules quies, priant pour que les couples se forment vite et que la danse puisse reprendre de plus belle.

En bref, j'aime pas quand ça ralenti, j'aime pas les sucreries-mièvres qui ont pour but de provoquer des sentiments romantico-melo-dramatiques à la "Arlequin : Champion de l'Amour".

Et pourtant, et pourtant....

J'ai l'impression parfois, que j'ai deux entités qui vivent en moi. L'une qui dirige ma tête et l'autre qui dirige mon corps. La plupart du temps, la seconde obéit à la première, mais parfois -et cela a été le cas aujourd'hui- l'entité-corps se rebelle et commet un putsch qui chasse l'entité-mental.

Illustration :

Hier j'ai couru 5, 5 kms après mon cours de fitness et ma foi je fus bien surprise de constater que les 20 kms enchaînés samedi dernier, n'avaient laissés aucune forme de traumatisme ou de fatigue. J'ai donc couru comme un petit lapin batifollant dans un champs de luzerne et de thym, le tout à 10,2 kms/h pour une FC moyenne de 147 et FC max :163.

Aujourd'hui, toute ravie et rassurée sur ma capacité d'endurance, je pars guillerette et motivée pour un petit 10 - 11 kms.
Mais là, quelle surprise ! mes jambes n'avancent pas. rien, pas de jus, comme la fois où ma vieille Super 5 faisait du 40 à l'heure, pied au plancher.
Et là j'ai repensé au 20 kms de samedi, et je me suis dit : c'est ton corps qui réclame un slow (quelle déception, de la part de ce corps qui trahit mes enclins naturels).

Il y a quelques temps, ce genre de baisse de régime me troublait et m'inquiétait.
Mais maintenant j'essaie de le prendre avec philosophie. Après tout, la mécanique a besoin parfois de se reposer aussi.
Donc j'ai écouté mes jambes têtues et pleurnicheuses et leur ai prodigué un peu "d'amour pour remplacer l'habitude..."
Ce qui a donné, une séance très cool (j'ai écouté des podcasts pour changer).
1 h 09 pour 10, 7 kms et 9,2 kms/h. FC max : 146 et FC moy : 130.

Mais je persiste à penser que les slows c'est rien que pour les tousmousdugenoux ou les midinettestoutsucretoutmiel.
Que voulez-vous je suis plus "Guitar Hero" que "Léa, passion vétérinaire".

14 nov. 2009

UNE BONNE SEMAINE D'ENTRAINEMENT

Cette semaine, seulement 3 entraînements au programme - cause pas le temps-
Donc au lieu de faire 3 distances courtes et une longue sortie, j'ai fait 2 distances moyennes et une looongue sortie.

Ce qui donne :

Mercredi 11 novembre : 10 kms à deux sur une boucle que Tugdual m'a montrée. Ce parcours à l'avantage de partir de la maison et de sinuer tout autour (si on est fatigué, on peu couper à plusieurs endroits et rentrer chez soi avant la fin des 10 bornes).

Jeudi 12 novembre : 8,5 kms seule sur cette fameuse boucle où je me suis complètement paumée. Une bête histoire de mauvais virage à un moment et hop me voilà près d'un château, un peu dans la panique. Je tourne encore 2 fois et j'arrive près d'une pancarte qui indique La chapelle Heulin. Tant pis je privilégie cette route qui s'adresse aux voitures et file chez moi.

Samedi 14 novembre : le fameux jour du challenge. Pour rappel : effectuer minimum 20 kms puis continuer jusqu'en n'en plus pouvoir. Nous voilà donc partis pour 2 tours de cette fameuse boucle. Auparavant je prépare des abricots secs, des quartier de pommes et clémentines que je dispose près de la fenêtre laissée entrouverte.

Il fait un vrai sale temps de novembre : du vent en rafale (60/70 kms/h) - de la pluie par intermittence. Mais il ne fait pas froid. Tugdual est moyennement motivé et m'annonce déjà, qu'on verra au bout d'un tour comment ça le fait. Je réponds, non non non, on fait 2 tours et on verra après. Le vent je connais, j'habitais en Bretagne près de la mer avant ; et quand il y a la tempête las-bas, ça souffle autrement plus fort ; ce qui ne m'empêchait pas de courir.
Je courrais oui, mais je courrais sur de plus courtes distances (ça j'avais oublié).

Nous voilà partis, déjà première constatation : mes foulées sont à peine audibles et mes pieds ne frappent plus le sol comme cet été, je me suis améliorée de ce côté là et ai réussi à virer pas mal de mouvements parasites, je suis donc un peu plus performante qu'il y a 6 mois.

Par chance le parcours passe souvent par des chemins bordés d'arbres qui nous protègent du vent. Malgré tout, il y a une portion sur 1 à 2 kms qui est en plein carrefour venteux. Et là ça se complique un peu. Je lutte tête baissée et épaules voûtées pour fendre le vent qui me bouscule en arrière. Je fais pratiquement du surplace et les feuilles mortes viennent me claquer la joue comme autant de camouflets.

Tugdual me fait signe de me protéger derrière lui, mais que nenni, je suis là pour affronter et 20 kms et les conditions météos (les courses n'ont pas toujours lieu par grand beau temps, donc je me dois d'essayer tout terrain, toute conditions). ça y est nous arrivons sur une portion à nouveau protégée. Je reprends mon souffle, car le vent est si fort que ça me le coupe par moment. Le bruit des rafales dans mes oreilles, est usant psychologiquement, j'ai l'impression d'être un fétu de paille, véritable jouet aux mains de la tempête.

Déjà 8 kms de parcourus et Tugdual me demande du ravitaillement, je lui tends le paquet de jelly bean que j'ai toujours avec moi et n'en prends pas, je n'ai pas faim, je n'ai pas mal, tout va bien.

Nous arrivons près de la fenêtre de la maison et faisons une pause d'une ou deux minutes pour boire et manger les fruits préparés.
C'est bon, ce goût sucré, ça redonne de l'énergie et nous repartons pour un tour. Je ne cesse de penser au prochain, celui qui comptera vraiment à mes yeux.

J'ai mis mes nouvelles mizuno et je sens largement la différence avec les vieilles. Plus étroites et plus dynamique. Je les ai pris une demi-pointure en dessous et c'est vraiment mieux.
Petite annecdote : le vendeur de chez Running me demande combien ont mes vieilles paires. Je dis 7 mois et 800 kms - il siffle d'admiration sur le temps d'entraînement. puis nous en arrivons à parler des foulées vertaviennes qu'il a courues lui aussi. Il me demande ma place et sûre de moi je lui annonce 147ème. (Il faut dire que je n'ai aucune mémoire des places, car je suis toujours dans les derniers et que du coup ça me passe complètement au dessus. En revanche je suis imbattable sur mes temps). Il re-siffle d'admiration teintée de respect. Cela m'interpelle tout de même et dans la voiture je me souviens comme si un boomerang m'avait heurté la tête que je viens de lui donner mon numéro de dossard au lieu de mon placement. Bon promis quand j'y retourne je lui avoue la méprise (ça va le rassurer, car il avait l'air tout déconfit de constater que j'étais très loin devant lui).

Trêve de digression, où en étais-je du récit ? ah oui le ravitaillement.
Donc deuxième boucle enclenchée, et voilà déjà 12-13 kms que nous courrons, je commence à ressentir des douleurs au ventre ; douleurs qui commencent un peu trop à devenir familières sur de longues sorties. J'essaie de ne pas y penser mais au 15 ème kilomètres cela devient insoutenable, je ralentis car les spasmes me scient presque en deux.
Je fais signe à Tugdual et me dirige vers les fourrés pour une pause d'une minute.
Nous repartons de plus belle, mon ventre est comme un creux qui résonne de tout son écho à chaque foulée.
18ème kilomètres, j'ai mal aux hanches et aux pied (pas des douleurs de frottement, mais mal aux muscles des pieds), j'ai faim et je demande un peu de jelly à Tugdual, qui m'annonce qu'il a tout boulotté en douce.
Ah zut, là j'ai vraiment une grosse grosse dalle. De cette faim qui vous aspire de l'intérieur et forme comme un trou d'obus dans vos entrailles. J'ai même l'impression que le vent y passe à travers.

Tugdual m'annonce qu'il a très faim aussi et qu'il a mal aux jambes, qu'il ne continuera pas après cette boucle. Et moi, je ne suis pas assez motivée pour continuer seule. En course il y a le challenge de rattraper ceux de devant et de ne pas se faire dépasser par ceux de derrière. Mais là toute seule, avec ce mal de bide, de jambes et cette faim intense, je ne me sens pas d'y aller.
Le vent fini d'achever tout motivation.
20 kms et j'en ai marre, j'accélère pour en finir, et nous faisons les 300 derniers mètres à vive allure.
Heureux d'en avoir fini et de l'avoir fait aussi.

Au total : 20,3 kms en 2 h 11 soit du 9,3 km/h pour un cardio moyen de 140.
Plutôt contente de ma vitesse, au vu de la météo.
Je recommencerai avec un temps plus clément le challenge fixé à la base (j'espère atteindre les 25 kms, une prochaine fois).

bilan de la semaine : 38,800 kms (me revoilà sur des volumes un peu plus honorables)

Cet après-midi, je peux vous dire exactement où se situent mes jambes. J'ai localisé chaque muscles de mes cuisses, mollets et de mes pieds (aille, ouille) - (je n'avais même pas conscience d'avoir de muscles aux pieds auparavant, c'est vous dire).
Malgré tout, c'est ça qui est bon dans la course à pied, on se sent vraiment vivant après chaque entraînement.

Pour me récompenser et pour le goûter, je suis allée à Mezzo di Pasta, recharger mes batteries en ingurgitant des pâtes à la sauce arrabiata (chétais bon, mais chétais chaud).

Et dire qu'il y en a qui courre 20 bornes tous les jours....

8 nov. 2009

COURIR EST-IL UNE DROGUE ?

Je dirais oui, tout simplement parce que la libération d'endorphines et leurs effets deviennent vite addictifs.

J'ai remarqué que lorsque je cours à la limite du seuil anaérobie pendant plusieurs minutes, il arrive un moment un peu magique où une onde, comme un frisson parcourt mon corps.
ça remonte de la cuisse jusque dans le dos et à ce moment très précis, je suis dans un état très proche de l'euphorie.

C'est une sensation très étrange, à la fois agréable et un poil douloureuse. C'est comme si les muscles rendaient leurs armes et arrêtaient de lutter contre l'effort demandé. Tout devient alors facile, chaque pas se fait plus léger, chaque foulée se fait sans effort, le souffle est fluide, les pulsations sont stables. Courir est alors la chose la plus naturelle du monde.

Cela n'arrive pas à chaque entraînement, mais quand c'est là, je me dis que ça vaut vraiment le coup d'être partie m'entraîner.

Pour le reste du temps, je me dis qu'il faut être quand même complètement maso, pour s'habiller en vêtements moulants et sortir sous la pluie, le froid et le vent pour courir tout seul comme un con pendant des bornes et des heures.

Et c'est là que le parallèle entre la dépendance et la course à pied est des plus flagrant.
Car chaque drogué vous dira qu'il souffre de sa dépendance mais qu'il ne peut s'empêcher d'agir de sorte de toujours trouver sa dose.
Et parfois je me fais l'effet d'une junkie, car je sors courir sans envie, juste pour le plaisir et l'espoir de ressentir à un moment donné cette onde, ce frissonnement. Et même si je ne l'ai pas à chaque coup, je sais qu'au bout d'un certain temps passer à avaler des kilomètres, je me sentirai bien. Plus de stress, plus de questionnement, plus rien que le bitume, mes foulées et mon souffle qui battent la cadence au rythme de la musique.

La course à pied me vide complètement la tête et m'aide à ranger tous les événements de la journée, de la semaine dans des petits compartiments de mon cerveau.

C'est un peu comme si je faisais le ménage, mais à l'intérieur de moi.

Mais pour que cela arrive, il n'y a pas trente six façons, il faut passer du temps à courir. Sur des sorties courtes ça ne fonctionne pas, il me faut au minimum 45 min pour ressentir les effets bénéfiques de l'effort sur mon bien-être.
Et c'est encore meilleur si je suis partie très très énervée (comme quand les enfants m'ont bien pris les nerfs).

Ce qu'il y a de comparable aussi avec une drogue, c'est l'après-course. Lorsque l'on est allé presque au bort de ses limites, qu'il ne reste que très peu d'énergie dans ses batterie et que l'on rentre chez soi rompue de fatigue.

A ce moment et pour plusieurs heures, j'erre dans un état second. Je flotte à l'intérieur de mon corps, et mes réflexes sont ralentis au maximum. Quand je tourne la tête, mes yeux mettent 1 seconde de plus pour suivre, mon corps est un chamallow resté trop longtemps près du feu de camps. C'est un ressenti très psychédélique. Plus rien n'a trop d'importance, tout se relativise, et surtout tout le monde est beau et gentil. Tout est calme et serein, c'est la zénitude des sens.

Je suis perpétuellement dans des états passionnés (c'est mon mode de fonctionnement), la vie m'apporte donc très régulièrement des émotions très fortes et donc assez hard à gérer.
Stress, chagrins, joie, énervement, tout prend très vite de l'ampleur et est démultiplié.

Alors, je préfère plutôt que de sniffer le tranxène par rail de 2,50 mètres, user le macadam en le parcourant en tout sens et par tous les temps.

Prochain challenge :
le 14 novembre - 20 kilomètres minimum.
au bout de ces 20 kilomètres et selon l'état de fatigue, continuer de courir jusqu'au bout de ses limites.
Un projet que j'ai depuis longtemps en tête, mais que je n'osais pas mettre en oeuvre.
Nous partirons Tugdual et moi (vaut mieux être deux) et j'espère ainsi prendre confiance dans ma capacité à endurer en vue du marathon.

1 nov. 2009

LES FOULEES VERTAVIENNES

Hier 1er novembre, un vrai temps de Toussaint nous accueille au réveil.
Trombe de pluie et vent en rafale.

Alors moi ce temps, m'enlève tout énergie et enthousiasme. Je n'ai qu'une envie rester glander sur le canapé.

Mais, voilà je me suis inscrite aux foulées vertaviennes qui ont lieu aujourd'hui.
Les foulées sont une courte distance (10 500 mètres) qui empruntent un parc et un bout de ville de Vertou.

Ce qu'il faut savoir c'est que samedi, je me suis trompée d'horaire pour le fitness, et me suis retrouvée par hasard au cours de Body Barre. Cours que je n'affectionne pas tout particulièrement, car plus orienté muscu.
Je fais contre mauvais sort, bonne figure et enchaîne squats, fentes, développé-couchés etc.

Me voilà donc le dimanche 1er novembre, percluse de contractures et de douleurs aux cuisses et aux fesses.
Je me dis que c'est pas gagné pour les foulées dans l'état où je me trouve.

15 h 30 le départ est lancé, c'est le premier week-end depuis 3 semaines que nous sommes sans enfants avec Tugdual, nous faisons donc cette course en amoureux.
Je pars en trombe pour doubler un maximum de personnes. Je laisse donc derrière moi quelques troupeaux de jeunes demoiselles qui courent les pieds en canard (en mon for intérieur je les appelles affectueusement les p'tites poules)

Puis je m'agglutine à un groupe qui va bon train.
J'ai démarré trop vite à mon goût, car je suis déjà à 170 de FC et je sens que ma poitrine brûle.
Nous cavalons presque à travers champs, car les chemins du parc sont boueux et parsemés d'énormes flaques de pluie.
Le temps se maintient au gris, bref le parcours est un peu "casse-gueule" et surtout très lourd.

C'est d'autant plus difficile de soulever les pieds. 2 bosses nous attendent, et encore une fois c'est là que je me réjouis de pouvoir doubler quelques coureurs qui souffrent en montée.
Puis après, viennent, 2 énormes descentes. Je réfléchis à peine et me lance à fond. Je ne sais plus très bien où j'ai lu qu'un coureur émérite conseillait de courir toutes les descentes à fond pour prendre un maximum d'avance. Je sais que je l'ai lu, je me fais confiance et j'allonge mes foulées. Quel bonheur de doubler encore du monde et de sentir le vent claquer sur mes joues et mes cheveux. Je me fais l'impression d'un cheval fou.

2ème tour et mon moral commence à baisser sérieusement, qu'est-ce que je morfle, je ne suis qu'une douleur. J'ai mal dans la poitrine, aux jambes, aux fesses et puis je me suis faite redoublées.

Mais Tugdual est là qui veille et me lance la cadence pour que je ne mollisse pas.
Je pense : il doit se dire "zut, elle flanche, elle va craquer". Et je dois dire que j'ai pensé fortement à prendre la tangente pour filer me coucher à la maison.
La seule motivation qui m'a poussé à ne pas fléchir, a été de visualiser la ligne d'arrivée et de me dire que finalement 10 kms ça se fait vite et que plus vite j'aurais fini, plus vite j'arrêterai de souffrir.

En plus mon GPS ne s'est pas déclenché au départ (à cause des nuages) et du coup je ne sais pas mes temps de passage. Je suis donc aveuglément Tugdual et me visualise comme une locomotive qui n'a pas d'autre choix que d'avancer sur ses rails.

Enfin la 3ème et dernière boucle, on s'est déjà fait dépassé par les premiers au second tour. ça me démoralise toujours de les voir courir, presque voler, alors que j'avais l'impression d'aller vite. Ils passent l'air de dire, tu crois que tu sais courir ?

Enfin bref, je me reconcentre sur ma course, dernier tour, c'est là que je dois tout donner.
la perspective de la fin, me rebooste, et je me sens plus en forme. A force d'avoir mal, je pense que le mal est devenu comme une habitude ; alors je n'y pense plus.

Nous redoublons les personnes qui nous avaient dépassés au 2ème tour. Notamment une femme en mini-short et couette qui coince dur dans une bosse ; et aussi un couple qui avait pourtant l'air d'être super fort.

Nous foulons le dernier petit pont de bois et je sais que la ligne est toute proche. à 200 mètres de l'arrivée, Tugdual pique un sprint, je ne me démonte pas et donne tout ce que j'ai. Nous courrons ensemble et en sprintant jusqu'au bout. Au passage nous dépassons un monsieur tout surpris de nous voir arriver comme des flèches.

Voilà les foulées sont terminées, je suis complètement épuisée, ma tête est dans le gaz. Je ne comprends pratiquement rien aux demandes des organisateurs (enlève ton dossard etc...)
J'arrive à peine à marcher et j'entends "aller, aller, faut avancer, plus vite". Comme un taureau qui va à l'abattoir, je longe le couloir de sortie. Remets mon dossard que j'ai arraché de ses épingle (impossible de les ouvrir, mes mains tremblent trop) et je m'extrait vers un coin avec moins de monde.

Au final : 56 min 52 sec pour 10,5 kms - soit du 11,14 kms/h. FC moyenne : 160 et FCmax : 170.
je suis un peu déçue car je pensais avoir fait du 12 kms/h au regard de la souffrance que j'ai eu.
Malgré tout, je m'étais fixé comme objectif un 58 min. C'est donc tout de même honorable comme temps pour moi.

En revanche, je sais maintenant que je préfère largement les longues distances que les courtes.
Sur les courtes, il faut être à fond tout le temps, il n'y a pas de gestion véritable de l'effort, pas de tactique de course.
La prochaine course sera donc un semi, peut-être dans 15 jours (mais là tout de suite je ne me sens pas super capable de finir - je marche comme un robot et mon corps n'est que souffrance).

Tugdual me lance goguenard, "je savais que tu voulais la p'tite à couettes, que tu étais vexée qu'elle t'ai dépassée facilement au premier tour".
Bon ben oui, je l'avoue, il me connaît bien mon mari, et je suis contente de l'avoir eue en effet.
:-D