14 nov. 2009

UNE BONNE SEMAINE D'ENTRAINEMENT

Cette semaine, seulement 3 entraînements au programme - cause pas le temps-
Donc au lieu de faire 3 distances courtes et une longue sortie, j'ai fait 2 distances moyennes et une looongue sortie.

Ce qui donne :

Mercredi 11 novembre : 10 kms à deux sur une boucle que Tugdual m'a montrée. Ce parcours à l'avantage de partir de la maison et de sinuer tout autour (si on est fatigué, on peu couper à plusieurs endroits et rentrer chez soi avant la fin des 10 bornes).

Jeudi 12 novembre : 8,5 kms seule sur cette fameuse boucle où je me suis complètement paumée. Une bête histoire de mauvais virage à un moment et hop me voilà près d'un château, un peu dans la panique. Je tourne encore 2 fois et j'arrive près d'une pancarte qui indique La chapelle Heulin. Tant pis je privilégie cette route qui s'adresse aux voitures et file chez moi.

Samedi 14 novembre : le fameux jour du challenge. Pour rappel : effectuer minimum 20 kms puis continuer jusqu'en n'en plus pouvoir. Nous voilà donc partis pour 2 tours de cette fameuse boucle. Auparavant je prépare des abricots secs, des quartier de pommes et clémentines que je dispose près de la fenêtre laissée entrouverte.

Il fait un vrai sale temps de novembre : du vent en rafale (60/70 kms/h) - de la pluie par intermittence. Mais il ne fait pas froid. Tugdual est moyennement motivé et m'annonce déjà, qu'on verra au bout d'un tour comment ça le fait. Je réponds, non non non, on fait 2 tours et on verra après. Le vent je connais, j'habitais en Bretagne près de la mer avant ; et quand il y a la tempête las-bas, ça souffle autrement plus fort ; ce qui ne m'empêchait pas de courir.
Je courrais oui, mais je courrais sur de plus courtes distances (ça j'avais oublié).

Nous voilà partis, déjà première constatation : mes foulées sont à peine audibles et mes pieds ne frappent plus le sol comme cet été, je me suis améliorée de ce côté là et ai réussi à virer pas mal de mouvements parasites, je suis donc un peu plus performante qu'il y a 6 mois.

Par chance le parcours passe souvent par des chemins bordés d'arbres qui nous protègent du vent. Malgré tout, il y a une portion sur 1 à 2 kms qui est en plein carrefour venteux. Et là ça se complique un peu. Je lutte tête baissée et épaules voûtées pour fendre le vent qui me bouscule en arrière. Je fais pratiquement du surplace et les feuilles mortes viennent me claquer la joue comme autant de camouflets.

Tugdual me fait signe de me protéger derrière lui, mais que nenni, je suis là pour affronter et 20 kms et les conditions météos (les courses n'ont pas toujours lieu par grand beau temps, donc je me dois d'essayer tout terrain, toute conditions). ça y est nous arrivons sur une portion à nouveau protégée. Je reprends mon souffle, car le vent est si fort que ça me le coupe par moment. Le bruit des rafales dans mes oreilles, est usant psychologiquement, j'ai l'impression d'être un fétu de paille, véritable jouet aux mains de la tempête.

Déjà 8 kms de parcourus et Tugdual me demande du ravitaillement, je lui tends le paquet de jelly bean que j'ai toujours avec moi et n'en prends pas, je n'ai pas faim, je n'ai pas mal, tout va bien.

Nous arrivons près de la fenêtre de la maison et faisons une pause d'une ou deux minutes pour boire et manger les fruits préparés.
C'est bon, ce goût sucré, ça redonne de l'énergie et nous repartons pour un tour. Je ne cesse de penser au prochain, celui qui comptera vraiment à mes yeux.

J'ai mis mes nouvelles mizuno et je sens largement la différence avec les vieilles. Plus étroites et plus dynamique. Je les ai pris une demi-pointure en dessous et c'est vraiment mieux.
Petite annecdote : le vendeur de chez Running me demande combien ont mes vieilles paires. Je dis 7 mois et 800 kms - il siffle d'admiration sur le temps d'entraînement. puis nous en arrivons à parler des foulées vertaviennes qu'il a courues lui aussi. Il me demande ma place et sûre de moi je lui annonce 147ème. (Il faut dire que je n'ai aucune mémoire des places, car je suis toujours dans les derniers et que du coup ça me passe complètement au dessus. En revanche je suis imbattable sur mes temps). Il re-siffle d'admiration teintée de respect. Cela m'interpelle tout de même et dans la voiture je me souviens comme si un boomerang m'avait heurté la tête que je viens de lui donner mon numéro de dossard au lieu de mon placement. Bon promis quand j'y retourne je lui avoue la méprise (ça va le rassurer, car il avait l'air tout déconfit de constater que j'étais très loin devant lui).

Trêve de digression, où en étais-je du récit ? ah oui le ravitaillement.
Donc deuxième boucle enclenchée, et voilà déjà 12-13 kms que nous courrons, je commence à ressentir des douleurs au ventre ; douleurs qui commencent un peu trop à devenir familières sur de longues sorties. J'essaie de ne pas y penser mais au 15 ème kilomètres cela devient insoutenable, je ralentis car les spasmes me scient presque en deux.
Je fais signe à Tugdual et me dirige vers les fourrés pour une pause d'une minute.
Nous repartons de plus belle, mon ventre est comme un creux qui résonne de tout son écho à chaque foulée.
18ème kilomètres, j'ai mal aux hanches et aux pied (pas des douleurs de frottement, mais mal aux muscles des pieds), j'ai faim et je demande un peu de jelly à Tugdual, qui m'annonce qu'il a tout boulotté en douce.
Ah zut, là j'ai vraiment une grosse grosse dalle. De cette faim qui vous aspire de l'intérieur et forme comme un trou d'obus dans vos entrailles. J'ai même l'impression que le vent y passe à travers.

Tugdual m'annonce qu'il a très faim aussi et qu'il a mal aux jambes, qu'il ne continuera pas après cette boucle. Et moi, je ne suis pas assez motivée pour continuer seule. En course il y a le challenge de rattraper ceux de devant et de ne pas se faire dépasser par ceux de derrière. Mais là toute seule, avec ce mal de bide, de jambes et cette faim intense, je ne me sens pas d'y aller.
Le vent fini d'achever tout motivation.
20 kms et j'en ai marre, j'accélère pour en finir, et nous faisons les 300 derniers mètres à vive allure.
Heureux d'en avoir fini et de l'avoir fait aussi.

Au total : 20,3 kms en 2 h 11 soit du 9,3 km/h pour un cardio moyen de 140.
Plutôt contente de ma vitesse, au vu de la météo.
Je recommencerai avec un temps plus clément le challenge fixé à la base (j'espère atteindre les 25 kms, une prochaine fois).

bilan de la semaine : 38,800 kms (me revoilà sur des volumes un peu plus honorables)

Cet après-midi, je peux vous dire exactement où se situent mes jambes. J'ai localisé chaque muscles de mes cuisses, mollets et de mes pieds (aille, ouille) - (je n'avais même pas conscience d'avoir de muscles aux pieds auparavant, c'est vous dire).
Malgré tout, c'est ça qui est bon dans la course à pied, on se sent vraiment vivant après chaque entraînement.

Pour me récompenser et pour le goûter, je suis allée à Mezzo di Pasta, recharger mes batteries en ingurgitant des pâtes à la sauce arrabiata (chétais bon, mais chétais chaud).

Et dire qu'il y en a qui courre 20 bornes tous les jours....

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