12 sept. 2010

ET UN TRIATHLON DECOUVERTE UN !

Bon je vous passe la genèse du pourquoi j'en suis arrivée au triathlon en 4 mois.

Une sombre histoire de tendinite capesque et un non moins sombre challenge inavoué et hypocritement lancé par mon mari, qui m'ont conduit par delà moults élucubrations de ma cervelle de moineau à vouloir savoir si j'en étais capable ; moi la phobique de l'eau qui nage comme une clé de 12 et qui n'a pas touché un vélo depuis ses 12 ans (c'est dire si ça remonte ! et si ça fait beaucoup de chiffres 12 !).

D'ailleurs faut que j'arrête avec le mode challenge, car même mon patron en use et en abuse et bien que je sache que c'est de la manipulation à peine cachée, je ne peux m'empêcher de me piquer au jeu et de prouver que "oui merdalor" j'en suis capable "nondedieu".

1 heure avant le départ, je rencontre Anne, une femme de triathlète (décidément Twister tu fais des émules) qui est toute tendue et super énervée par son premier tri.
Du coup, je me sens beaucoup plus sereine comparativement à elle, et nous nous plaçons côte côte dans le parc à vélo pour papoter de façon hystérique en attendant le départ.

J'arbore fièrement le numéro 36 sur mon épaule (youpi mon premier trip de triathlète : on est peu de chose tout de même) - un joli chiffre tout rond tracé au marqueur et qui est bien plus classe qu'un vulgaire dossard.
Mon numéro est tatoué sur ma peau, baby et ça veut dire beaucoup de chose.

Déjà, parce que 36 c'est aussi l'âge que j'aurais jusqu'au 8 décembre et du coup j'en suis sûre ça va me porter chance.

On nous briefe sur le parcours, j'ai pas tout compris mais c'est pas bien grave vu que je vais suivre le troupeau.

Puis on nous briefe dans la piscine qui est..... Immense (la mâchoire m'en tombe).
50 mètres de ligne, je n'ai jamais vécu ça, moi qui suis habituée à reprendre mon souffle tous les 25 mètres.

Nous partons par groupe de 2 toutes les 5 secondes. Anne est loin devant moi, vu que prudemment je me suis placée dans le dernier tiers car j'ai pas envie de me prendre des coups.

Arrive le tour des 2 concurrentes devant qui m'invectivent pour que je prenne leur place.
Zut je n'ai pas le temps de me poser un peu et pars tout schuss.

Je fais du crawl - 3 mouvements, je sors la tête et ainsi de suite. Puis très vite je perds mon souffle, je panique, je tamponne une fille devant.
Je relève la tête, je double, je reprends mon souffle quand je peux, je suis en asphyxie.
2ème moitié, je brasse, je crawl, je me noie, je repars et les derniers 50 mètres je souffle comme une loco en brassant tête hors de l'eau. J'ai doublé 5-6 filles.

Mais j'ai oublié de déclencher mon chrono et je ne sais pas du tout combien de temps j'ai mis à patauger ces 250 mètres.

Je sors et entame le long couloir bordé de deux jeux d'une dizaine de marches qui arrive dans la rue. Je cours et me trompe d'entrée - me voilà parmi les spectateurs.
Un organisateur me rattrape et me montre le chemin.

Zut, où est mon vélo ? ah ça y est je vois les enfants qui me font des grands signes et me le montre.
Je jette mon bonnet et mes lunettes et aussi mon pince-nez dans ma caisse. J'enfile mes chaussettes et mes chaussures (ça fait au moins 4 min de transition car je dois encore nouer mes lacets et mettre mon casque et le chemin entre la piscine et le parc fait bien 200 mètres), j'en profite pour reprendre un peu mon souffle.

J'ai avalé plein d'eau et ça me tourneboule l'estomac... Tant pis.

J'attrape mon vélo et cours vers la ligne où j'ai le droit de l'enfourcher.
Je me dis que les 8 kms, ça sera à fond ou ça ne sera pas.




Je pédale avec toute la puissance que j'ai et remonte des fils de filles qui étaient parties avant moi en natation.

2ème tour et je rattrape Anne qui file bon train aussi. A chaque fois que nous doublons nous crions "Attention" et "A droite" pour éviter de se faire renverser.

Je me rapproche d'elle et lui dit "VAS-Y ANNE GOGOGO" puis la dépasse à fond les manettes.
Saloperie de virage en épingle qui me font ralentir (nous faisons 4 boucles).
2 toutes petites bosses à l'aller et au retour que j'adore car elle me permettent de me relancer et je double, je double, je double.

J'arrive au bout des 4 tours en ayant maintenu une vitesse de près de 33 kms/h de moyenne.
je descends du vélo et cours en le tenant fermement. Aucun mal de jambes, aucune sensation de "mec bourré".

Anne au retour du vélo


Je pose mon vélo dans son parc et détache mon casque pour repartir le plus rapidement possible en cap.

Mais j'ai trop mal au ventre et un point de côté me cisaille en deux.
Qu'importe, j'en fait fi et ralentis un peu - dommage, mes jambes sont bonnes je pourrais aller beaucoup plus vite sans ce fichu mal de ventre.




Fin du premier kilomètre et Anne me rattrape, elle a l'air en super forme.
Je m'accroche un peu, mon lacet est défait, je m'en fiche mais bientôt je la laisse me dépasser car j'ai envie de vomir et le point de côté ressemble maintenant à un couteau planté en plein dans ma rate.

200 mètres avant la fin, ça y est : un énorme rot surgit du fond de mes entrailles (FREEWAY aurait dit les copains à l'époque où nous ingurgitions d'infâmes sodas de chez Lidl qui nous ont fait faire les plus énormes rôts de notre vie) - j'éructe ma mère, mon père, mon frère et mes soeurs d'un coup et je me sens légère comme gonflée à l'hélium.
Le point de côté déchire mes entrailles mais j'arrive à ré-accélérer un peu.

Evidement, en manque d'oxygène je repars vers le parc à vélo au lieu de passer sous l'arche d'arrivée.
Un autre organisateur me rattrape au vol et me remet dans les rails.

J'arrive toute étonnée de ne voir que 6 personnes (dont moi) au ravitaillement final sous l'arche.
On m'annonce 6ème, puis 8ème, bon bref dans les 10 premières.

Mais comment savoir étant donné que nous ne sommes pas parties toutes au même moment ?
Je me dis qu'en temps réel je suis 6ème, j'y crois et pis d'ailleurs même mon père me dis que je suis sûrement 5ème si on remet toutes les pendules à l'heure (bon je sais c'est mon papa qui m'aime beaucoup) - mais bon je prends les fleurs que l'on m'envoie (je me taille assez de costards très bien toute seule à longueur de temps, un peu d'huile dans les rouages, ne peut que faire du bien).

Mon papa, mon fiston aîné et moi qui me tiens encore les côtes de douleur.


En tout cas j'ai rempli le contrat :

natation : 6 minute en prévisionnel - comme je n'ai pas de chrono je dirais que j'ai mis 6 min
vélo : 15 minutes en prévi - 14 min 39 en réel (32,7 kms/h)
cap : 12 minutes en prévi - 10 min 50 en réel (11 kms/h)

Avec les transitions, environ 39 minutes en tout alors que je visais les 45 minutes (et 500 kcal en très peu de temps)

Plutôt contente au globale, sauf la partie cap qui m'a laissée un goût de "zut je pouvais faire mieux"

Un format un peu court pour moi qui suis plus à l'aise dans l'endurance et une grosse marge de progression en natation.

Je crois bien que je vais me prendre une licence pour 2011 du coup, parce que j'ai bien envie de me frotter à la distance sprint et surtout olympique.

nota total semaine :
7 h 45 d'entraînement y compris le triathlon
1 h 30 d'étirements
2h30 de cap
2h30 de vélo
45 min de fitness
30 min de natation
3 250 kcal hebdo

2 commentaires:

Nathou a dit…

Bravo à toi Virginie, tu es une vraie maintenant!!!

nomaka a dit…

Je suis admirative de tant de volonté, de détermination et de courage...Bravo!!!