4 sept. 2011

TRIAHTLON QUIBERON - PLUS C'EST LONG, PLUS C'EST BON

Je me remets tout juste de ce premier DO afin de vous livrer les détails de la course qui sont encore tout croustillants.



Avant de partir je pose ma peinture de guerre (cils et khôl waterproof) et me coiffe en mode warrior (2 tresses d'indienne). La veille j'ai appliqué du vernis "Barbie pouf" sur mes mains et mes pieds.
Je ne serais sûrement pas la plus rapide mais au moins je serais la plus coquette.
C'est geste habituels me font me sentir bien, me mettent en confiance et m'apaisent et en plus ça fait marrer Tugdual.

Nous sommes arrivés le matin, juste à temps pour voir le sprint et encourager Stéphane R.
Malheureusement pour les compétiteurs du matin, une méchante pluie est venue s'inviter et ne leur a pas permis de profiter pleinement des paysages somptueux de cette presqu'Ile (et en plus y a eu une chute).

Moi je m'inquiète un peu pour l'après-midi car il fait froid et ce n'est pas très rigolo de passer 3 heures dans l'humidité.

Je ne stresse pas particulièrement pour ce triathlon car j'ai pris pas mal d'assurance en natation depuis 2 mois (j'ai beaucoup nagé en mer, et me suis entraînée à viser des bouées) et puis les 430 kms de vélo effectués en Italie dans une circulation monstrueuse avec des routes merdiques m'ont remis les idées au clair concernant ma bête à 2 roues.

Objectif du jour : finir ce DO sans casse et aux alentours de 3 heures
(je vise 3 h - 3 h 15)

Nous déjeunons d'1 baguette et d'une part de flan chacun ; ce sont des aliments que je digère très bien et qui vont m'apporter des sucres lents.

Le soleil est maintenant de la partie et nous fait découvrir une plage magnifique de sable blanc et de mer turquoise transparente (on dirait du pur cristal).

Dans le parc règne une ambiance décontractée et j'ai l'impression que plus la course est longue, plus les gens sont placides. Ou alors c'est parce que les triathlètes sont tellement rompus à ce genre d'effort, qu'ils ne s'angoissent pas plus qu'à l'entraînement.

Du coup, ça me va très bien, et bien que concentrée, je suis plutôt sereine.
J'aurais juste un léger moment de stress à l'échauffement (velo-cap) que je remarque par un signe qui ne me trompe pas : une légère suée à l'odeur acide.

Stéphane R. qui est maintenant spectateur me souhaite bon courage et me demande si j'en ai pour 3 heures environ. je rétorque que 3 heures ça serait très très bien et que j'espère surtout ressortir vivante de l'eau.

Après un briefing où personne ne va rien entendre (à cause du vent et de la mauvaise sono), nous nous dirigeons vers la plage. Ah si ! nous entendons que le drafting est sévèrement puni cette année (sûrement à cause des abus de 2010) et qu'il n'y aura pas de pénalité, mais une disqualification immédiate (tant mieux !).

Je me mets à l'eau de suite pour m'habituer et je fais bien car la température me coupe le souffle dès que je rentre la tête et le visage dans la mer. Je fais 2 mouvements et je ressors encore à bout de souffle. Au bout de quelques secondes je peux enfin nager correctement et il est déjà temps de rejoindre la ligne de départ.

Tugdual est là avec moi en tant qu'accompagnateur-coach-épouxaimant et prend le départ avec moi.
Pan, tout le monde court dans l'eau et j'y vais molto mollo (s'agit de ne pas démarrer avec un point de côté à courir comme une andouille dans la flotte). et puis je me mets dans ma bulle, fait fi des congénères qui font de la mousse à n'en plus finir et pose ma nage.

A la bouée ça bouchonne, j'essaie de continuer à crawler et Tugdual (qui réussit je ne sais comment à rester pile en face de moi tout du long) me dit de brasser car c'est le merdier.
Ah oui, ça marche, je pousse tout le monde, c'est à dire que je les écarte de mes bras et mes jambes comme des cadavres qui flottent à la surface et je passe la bouée.

Je repose mon crawl et suis les trainées des gens de devant, je ne vois que multitude de bulles sous l'eau. Quand je prends ma respiration, le soleil me fait un clin d'oeil et fait briller les gouttelettes sur mes lunettes. L'eau est irisée, c'est magique.

Sortie à l'australienne, pas si essoufflant que ça, mais je trottine et ne cours pas vraiment.
Par contre moralement ça me met un coup, car je n'ai plus du tout envie de retourner à l'eau.

Pour couronner le tout, je bois la tasse et me prend des claques par les vagues qui ont forci.
Tugdual (toujours pile devant) me dit de respirer uniquement à droite (ah oui ça fonctionne mieux comme ça). Et hop une fois la bouée passée, ça file tout droit tout seul.
Sauf que quelqu'un essaie consciencieusement d'aller sur la gauche et me fait dévier.

ça m'agace prodigieusement car je sais que le bon chemin est de l'autre côté. Hop je me relève, attrape le gars (ou la fille, je ne sais pas) et le vire à gauche avec mes deux mains, pour reprendre ma trajectoire optimale. ça l'a surpris car il s'arrête 2 secondes pour me regarder (ben va à gauche mon gars, moi je te laisse). Dans ma tête : "Get outa my way"

Hop 2ème bouée et hop on sort de l'eau. J'ai l'impression que ça fait 40 minutes que je nage et me sens un peu destabilisée car je pensais mettre 37 minutes. Je commence à retirer ma combine dans l'eau en m'asseyant au bord (j'ai décidé de la retirer complètement pour ne pas l'abimer sur le bitume), quand Tugdual me dit "TOP - 26 minutes".

Quoi ???? j'ai fait 10 minutes de moins (voir 11) ! Oh lala je me dépêche d'enlever ma dernière cheville de la combine...mais ça passe pas...Bondieu de Bondieu ça passe pas...Jusqu'à ce que je me souvienne qu'il y a la puce à cet endroit et qu'il faut que je m'y prenne autrement.
Ouf ça y est je suis extirpée du machin.

Je trottine pour remonter la plage, puis l'escalier jusqu'au parc.
Essuyage de pieds sur la serviette, je pose mon casque, mon porte dossard, enfile mes pompes et zou c'est parti.

Là je me dis, tu restes en dedans et tu en gardes sous le pied pour la cap (j'applique les conseil de Stéphane Garcia - merci au passage).
Je souhaite faire 1h30 pour 40 kms. Tugdual reste derrière moi ce coup-ci (il a paramétré sa Garmin pour me servir de pacer).

Je me faufile au départ, en évitant un mec qui godille et qui n'arrive pas à enfiler sa pédale.

et puis je me mets dans ma bulle et pédale. La première moitié est chaotique car le revêtement est bien bousillé par endroit mais cependant bien balisé au sol par de la peinture fluo (merci les organisateurs).

Je suis prudente dans les virages (trop prudente, mais je suis nulle en virage) et ne m'affole pas dans les bosses. J'essaie de garder la même cadence de pédalage dans les côtes et sur le plat.

Bien sûr je me fais remonter par pas mal de gars et c'est là que je me dis que ma nat a du n'être pas si mal que ça pour que de gros costauds surgissent comme ça derrière moi.
Parce que je n'ai pas l'impression de faiblir sur mon vélo, je suis à 30 kms/h de moyenne, et eux me passent avec une aisance déconcertante.

Sur la côte sauvage je découvre des paysages somptueux, magnifiques et les boucles de bitumes me laissent apercevoir les cyclistes devant. Dans ma tête : "Raise your glass"


Ici le bitume est magique, je glisse et file sans effort. J'arrive à tenir des 35 kms/h sur quelques portions, fait des pointes à 39 km/h mais vois mes efforts anéantis dans les bosses qui me figent à 15-17 à l'heure.

Faut dire que le vent est de la partie et nous oblige à lutter plus ardemment.

Quand j'arrive dans Quiberon, les spectateurs amassés en nombre me donne une énergie incroyable, je me démène comme un diable et grille une fille devant moi (je suis à 34 kms/h).

2ème tour et je me sens encore plus en confiance, j'attends la côte sauvage avec impatience.
40 minutes de passées, je fais un rapide calcule : "c'est pas vrai !!! je peux le faire en 1h20!!!".

Tugdual remonte à ma hauteur et me félicite de mon allure et ma gestion de course.
Je suis à 28 de moyenne (d'après sa Garmin) et il parait que ma cadence de pédalage est idéale.

Ah oui tient, la cadence de pédalage, je l'ai oublié celle-là. Bof je fais au feeling.

Dans les villages, j'entends les gens encourager Tugdual pour qu'il me rattrape. Ils ont l'impression qu'il lutte pour revenir sur moi car il fait des exercices de pédalage sur gros braquet.
Moi j'ai envie qu'il porte un tee-shirt : "J'ACCOMPAGNE MA FEMME" parce que ça me mine qu'on ne puisse pas le voir à son meilleur niveau.

Et puis y a aussi les féministes et les enfants qui m'acclament quand je passe à leur hauteur (ALLEZ LES FILLES !!!) et que je salue avec des "coucou" de la main et de grands sourires.


Les cuisses chauffent un peu mais c'est surtout les reins et les abdos qui bossent durs - je sens que je tape dans les casseroles (musculairement).

2 mecs me doublent encore en côte mais sont bien moins puissant que ceux du début.
Sur le plat, je me mets un peu en retrait pour ne pas drafter mais voyant qu'ils n'avancent plus, je les enrhume un bon coup.

Je me mets bien à plat sur mon vélo, les mains en bas du guidon pour contrer un maximum le vent et relance en bec de selle dès que les virages sont passés.
Parfois je me mets en danseuse pour détendre les muscles du dos et des jambes car ça se durcit beaucoup de ce côté là.

à 6 kms de l'arrivée, je mouline pour désengorger mes cuisses qui chauffent dur.
Dans ma tête : "Man down"

Je pose mon vélo en 1h21 et prend le temps de respirer, m'étirer un peu et enfiler mes chaussures et ma ceinture porte-gourdes.

La partie la plus difficile m'attend.

Je souhaite tenir 5'20 du km en démarrant à 5'30 la première boucle et en accélérant sur la 2ème.
Au bout de 100 mètres Tugdual me dit que nous sommes à 4'25 et qu'il faut peut-être ralentir.
Ah ben oui, je suis en train de me griller. J'ai du mal à avoir des sensations de cap après le vélo, je pars toujours trop rapidement sans m'en rendre compte.

Nous ralentissons à 5'20, puis 5'30 et j'ai une pointe de côté. Au second ravitaillement, je marche sur quelques mètres et positionne ma ceinture au point douloureux puis serre à mort.

700 mètres plus tard, le point s'estompe et je peux ré-accélérer un peu.
Je me dis que la 1ère boucle n'est pas achevée et que ça va être dur de tenir mon objectif dans ces conditions.

Mais miraculeusement au début du 2ème tour, je retrouve mes sensations et me sens bien.
J'accélère, allonge la foulée et reste tonique.
Dans ma tête : "Love on my mind"

à 2,5 kms de l'arrivée, ça commence à exploser autour de nous. Je remonte pas mal de bonhommes et même si ça me demande un effort d'accélérer pour les dépasser, je préfère ne pas rester dans leurs pattes sous peine de calquer ma foulée sur la leur et de me flinguer aussi.

Tugdual me signale juste que les 10 kms font en fait 10,3 (selon sa Garmin) et qu'il faut que je considère cette distance.

J'attends la petite bosse avant le casino, le vent souffle encore et encore, mais je me protège derrière Tugdual (et là pour le coup je drafte à mort, mes pieds pratiquement sous les semelles de Tugdual) et puis à 1,5 kms de l'arrivée, j'accélère franchement (d'ailleurs Tugdual ne cause plus).

Les derniers 50 mètres sont une bosse, mais quand je vois le panneaux afficher 2h49m11sec, je pète un coup d'accélérateur car je peux passer sous les 2h50.

Au final 2h49m20s pour faire ce premier DO
Je suis 332 ème au scratch et à 55min du premier.

natation avec T1 : 30 min 59 sec (310ème) - 27'46 finalement de crawl au lieu des 26 annoncées.
vélo avec T2 : 1h22m57sec (-31 places) - 38,73 kms au compteur (28,5 kms/h)
cap : 55 min 34 sec (+ 9 places) - 10,3 kms au compteur (5'22 du km)

Les résultats Garmin :
- Nat: http://goo.gl/L63sz
- T1 : http://goo.gl/bKj54
- Velo : http://goo.gl/Qxk6R
- T2 : http://goo.gl/MKkns
- CaP : http://goo.gl/2PeLh



Demain c'est notre anniversaire de mariage
et ce beau triathlon tout chaud format DO
c'est Tugdual qui me l'a servit sur un plateau
La Ste Rosalie à Quiberon, ça "déménage".

3 commentaires:

Nathou a dit…

Bravo bravo bravo!!! tu en as fait du chemin en natation et vélo depuis que tu as commencé, c'est admirable:))

Virginie_l a dit…

c'est rigolo car étant donné que Tugdual a eu une progression fulgurante ces dernières semaines, j'ai pas l'impression d'avoir fait de progrès :-)

Nathou a dit…

oh mais ça c'est parce que tu es super amoureuse;-)