20 mars 2012

UN STAGE BIEN ARROSE

C'est la première fois de ma vie que je m'inscris à un stage sportif.
Notre club en propose un tous les ans et c'est pour Tugdual et moi l'occasion de pratiquer de façon intensive vélo et course à pied en l'espace d'un week-end.

Le site du stage est idiliquement situé au Pouliguen, petite commune de bord de mer, enclavée entre La Baule, Mesquer et la Turballe.
Il attend avec impatience 62 triathlètes surmotivés et qui font partis du même club à savoir le TCN.





Il en manque 3 ou 4 mais bon faut bien faire des photos



Du lundi au vendredi, Tugdual et moi ne cessons de parler du stage, de la météo estivale qu'il nous est accordée et nous nous réjouissons mutuellement.

Quelle erreur !!

Jour 1 - Samedi 17 mars

Au programme : 2 heures de vélo le matin (dont 1 heure de bosses) + 2 heures de vélo l'après midi (dont 18 kms de CLM) avant un enchaînement de 30 min de footing.

Round 1
A mon avis, il aurait été plus judicieux de commencer la construction de l'arche de Noë car c'est le déluge.

Imaginez vous sur un vélo, à monter puis descendre la même bosse pendant 1 heure, arrosé par un jet d'eau qui doit déverser au bas mot, au moins 700 litres à la seconde.

Voir nos tronches grimaçantes qui se tordent et se plissent pour éviter les gouttes et voir la route, le comique de la situation ne m'échappe pas, j'ai la banane dans les bosses et les chocottes dans les descentes.

"ça freine pas !!!" me crie Nancy
"je saiiiiiiiissss !!! vas-y par à coup, youpela un crou dans la route !" réponds-je

Nos pieds pataugent dans les godasses, nos cuissards sont gorgés comme des éponge, bientôt nous devrons esquisser quelques coups de crawl pour continuer à avancer.

1h50 plus tard nous voilà de retour, maculés de sable, de bouillasse et trempés comme des soupes.

Après un bon bain et un repas gastronomique (tartine à la moutarde et haricots verts pour moi). c'est l'heure de ré-enfourcher nos fiers destriers.

Round 2

Il pleut toujours et parfois même, sans que j'eus cru ça possible, la pluie s'intensifie et gronde au dehors.

C'est reparti pour 1h50, j'avoue que la partie CLM m'a bien fait plaisir car elle m'a aussi bien réchauffée.
Quelques faux-plats ont faillis avoir ma peau, ainsi que quelques voitures.
Il est difficile de voir devant soi...

Mais bondieu de bondieu, je suis tellement énervée d'être mouillée, de puer, et d'avoir froid que je ne lâche pas le morceau et m'offre un joli 30,5 kms/h de moyenne sur 17 kms.

Finalement ce petit stage sous la pluie me fait progresser....dans ma crainte de rouler sous l'eau, de prendre des ronds-points et des descentes mouillées et tout ça en groupe.
C'est un peu fatigoyant pour mes petits nerfes mais j'ai pas le choix faut que je suive.

J'avoue que si ce n'est le froid qui me pénètre, je ne fais même plus attention à l'humidité.
Je pense bien un peu à ma combine restée au fond du placard et me dit qu'elle me siérait à merveille à l'instant.

Et hop nous revoilà au centre, je pose mon vélo et extirpe avec difficulté mes doigts des mitaines toutes poisseuses.
Je ne sens plus mes orteils, je pèse 5 kilos de plus, bref tout va bien pour aller courir.

Je pars avec Tugdual, Franck et Rénald pour un petit footing souple.

Sauf que Tugdual n'a pas lu le road book et part comme à fond les ballons.

Les 2 autres le suivent et je me retrouve seule face aux éléments, à la mer et mon destin dans ce paysage wagnérien (j'aime bien quand c'est tragique !).

c'est pô grave, je vais à mon rythme...rythme qui ralentit, et ralentit et ralentit de plus en plus.
C'est bien simple je ne peux plus soulever mes genoux. Mes cuisses sont tétanisées et durcies par le vélo ainsi que le froid humide.
Au bout de 28 minutes j'arrête et me mets à marcher car une douleur désagréable est apparue en bas de ma cuisse.
je pense que l'humidité a eu raison de ma condition, je préfère ne pas risquer la blessure car mes muscles ne semblent plus élastiques, il me paraissent durs comme du béton et le béton ça absorbe beaucoup moins les chocs.

Royan, si tu m'entends, ben... y a du boulot !

La pluie m'a mis le moral à plat, je me dis que demain ça va être dur de s'y remettre sous ces conditions...

Diner du soir : repas blanc et prémâché, on se croirait à l'hospice  - hachis Parmentier de poisson : je lancerais bien une bataille de purée avec les mômes d'à côté mais je n'ai pas le temps de me retourner que déjà les gars ont liquidé le plat-
ben remettez moi donc quelques tartines à la moutarde siouplait parce que moi le hachis ça descend jamais plus loin que la gorge et après ça repart dans l'autre sens.

J'ai l'impression d'être beurrée comme un petit Lu, je ne suis plus étanche :-)

Jour 2 - Dimanche 18 mars
30 min de footing à jeun - 7 kms de la Brière le matin
Sortie longue souple en vélo l'après-midi

Round 1
Je déclare forfait au footing à jeun et aux 7 kms de la Brière.
Ma cuisse est encore endolorie et je préfère rester prudente et reste au chaud avec grand plaisir.

Et aussi je préfère me reposer, car je suis claquée - je m'octroie une grasse matinée jusque 8 heures : le pied !
Le soleil est de retour....timide entre quelques gouttes de pluie et de grisaille, mais c'est tellement mieux que les trombes d'eau diluviennes de la veille.

Je regarde les copains s'agiter en tout sens pour s'échauffer avant la compète, sans aucune envie de les rejoindre.

En revanche je m'approche du départ du semi, le soleil chauffe dans un ciel azur, et la musique monte crescendo. A quelques secondes du pétard de départ, il n'y a pas que le soleil qui chauffe crescendo, il y a les larmes d'une Virginie qui montent lentement mais sûrement sur le rebord de ses yeux.
L'émotion me serre la gorge, pfff, je renifle... et ravale mes larmes, mon coeur est tout pincé, des bouffées d'émotions me serrent la gorge, je prendrais presque le départ avec eux.

Ce semi opère une attraction incroyable sur moi, je ne sais pas l'expliquer. Il est magique tout simplement. Et comment expliquer autrement le fait qu'il se déroule toujours sous un soleil magnifique alors que quelques minutes auparavant, il faisait gris et humide ?

Les copains et copines ne vont pas tarder à arriver du 7 kms, je me poste avec Jean-Pierre et Vanessa pour les prendre en photo.

ça me ravigote un peu de les voir et me passe le blues du semi.

Le moral est revenu avec le beau temps, ça va être chouette de terminer sur une note un peu plus bleue que gris souris.

Déjeuner : salade composée et couscous - Ah enfin de la verdure !!! et après...tartines à la moutarde MAIS accompagnées de semoule - c'est dimanche soyons fous.

Pendant la sieste post-déjeuner, nous discutons matos avec quelques copains et j'apprendrais plein de choses au sujet de la longueur des manivelles de vélo, ou des tailles de cadre. Choses que je vais normalement totalement oublier dans quelques jours, puisque je n'ai nullement envie de modifier mon vélo et que j'ai une confiance aveugle en mon vélociste pour le choix de tout ça.

C'est comme pour ma voiture, rien à faire de savoir si c'est un moteur à X soupapes, à X chevaux, Turbo diesel ou non. Du moment que ça roule et que ça me casse pas les pieds en panne à répétition, je suis la plus heureuse.

Round 2

Je dis à Manu que ça va chier des bulles carrées parce que là j'ai mangé au moins 2 cuillères de semoule et comparativement aux haricots verts de la veille, ça va péter le feu mon Colonel.
oulala ce que je suis fatiguée :-)

Des groupes naturels se forment pour rouler péperre.
le début est compliqué pour moi, je n'arrive plus à pousser sur les cuisses et je gicle sur le moindre faux plat ou bossounette.

Mais après quelques minutes, la forme revient. Je prends même un relais dans une bosse et nous finissons par rejoindre le premier groupe qui s'était arrêté un peu avant.

Je fais demi-tour pour les rejoindre car il y a Tugdual avec eux et que je me dis qu'il est plus judicieux de finir ensemble vu qu'on repart ensemble (enfin normalement si j'ai bien tout suivi).

Ce groupe roule plus fort, mais ça me va pour le moment. J'ai du mal de toute façon à être constante dans mes allures de vélo, ça me fait du bien d'aller vite puis doucement.

à un stop, le groupe se scinde à nouveau et je me retranche avec ceux de derrière pour rouler cool.

La forme est là, mais la lassitude s'installe aussi. Je commence à avoir sérieusement mal aux trapèzes et aux fesses, le plaisir m'abandonne, je n'ai qu'une envie : rentrer.
Manu me pousse pour coller au groupe
moi : "ça va, t'inquiètes pas, je peux suivre c'est juste que j'ai pas envie là"
lui : "mouais t'as l'air claquée, t'as la mêche toute collée"
moi : "t'as raison, je crois que je commence à boiter de l'arrière-train" :-)

Vient la partie des marais salants, qui est un de mes plus beaux souvenirs.
La route serpente, nous voyons loin devant, le vent dans le dos, je me paie le culot de faire un peu de CLM et je tourne les jambes comme une petite folle, j'ai une sensation de liberté incroyable loin des contraintes de la pluie.
Au bout de 11 kms, j'arrive près du chemin de fer et j'attends les autres qui ne sont pas loin derrière.

Nous repartons et finissons ensemble et je pose mon vélo ravie.

Le stage est terminé... Après quelques rangements nous pouvons reprendre la route.

Tugdual n'a pas cessé de dire qu'il était content. Content du sport, content du site, content des gens, content du soleil, content de la bouffe (en vrai c'est un Télétubie et je l'aime aussi pour ça) :-)

Pô - Tug
De mon côté, même si j'ai souffert, je suis ravie d'avoir pu approfondir certains liens avec des personnes du club (Nancy, Marina, Sandie, Laurianne, Seb, Rénald, Thierry, Franck, David et j'en oublie...) et aussi d'avoir progressé sur les techniques de vélo (les ronds points mouillés en groupe, t'as pas le choix faut pencher !).

Maintenant, place au repos pour que l'envie revienne encore plus forte.

PS : bizarrement je n'ai pas mal aux jambes mais boudiou ce que j'ai mal aux bras (meuh non je ne suis pas crispée sur le vélo quand il pleut).

7 commentaires:

nathou a dit…

Sympa ce stage, un peu commando le samedi quand même!!!
heureusement qu'il y avait des tartines à la moutarde ;o)

Virginie_l a dit…

Amora : mon hobby, ma passion :-)

lo a dit…

C'est donc toi qui a fini tous les pots de moutarde, j'ai voulu en mettre sur la semoule le dimanche ;)
Je ne dois pas être difficile non plus, j'ai trouvé la bouffe "pas mauvaise" comme on dit en Normandie. Sinon c'était bien sympa ce stage !

Virginie_l a dit…

ah oui j'ai oublié de dire qu'on a failli être en rupture de moutarde... là ça aurait été le drame.

Tu as raison, je suis difficile en bouffe, voir chiante carrément.
Mais d'un autre côté je peux me contenter uniquement de pain et là il faut dire qu'il était super bon.

Rénald a dit…

Très très bien ton blog virginie,
Excellent, plein d'humour.

thepinkrunner a dit…

Un vrai stage commando ton truc, et comme si çà ne suffisait pas, il faut même manger de la moutarde, HONTEUX!!!

Ben là avec des stages comme çà, les courses vont te paraître toutes faciles non?

Virginie_l a dit…

Merci Rénald.
@Philippe : non les courses c'est toujours dur :-)