4 avr. 2012

C'EST EN FORGEANT QU'ON DEVIENT FORGERON

et c'est en vélotant qu'on devient véloce (ou pas).





Ce week-end, un entraînement hors du commun dans ma jeune carrière d'apprentie triathlète.
Complètement inattendu et donc complètement fait à l'arrache.

Jeudi et vendredi : repos total complet - je ne fais que dormir, je sens que j'en ai besoin et ma cuisse me remercie.

Samedi matin : prévu au programme, le ménage, vouimais Tugdual ne se sent pas d'aller rouler tout seul 2h30 et me propose de l'accompagner. Après une longue hésitation, me voilà avec mes chaussures clik et mon bidon à la main en mode BIP BIP.

Nous devons mouliner 90 tours par min et cela peu importe l'allure. Tugdual trouve que je roule trop vite et me fais ralentir. Il faut dire que nous devons rouler aussi l'après-midi avec le groupe D3 et faire du CLM et un enchaînement CÀP.

90 tours minute dès le matin, je trouve ça un peu raide. Mon coeur s'emballe et au bout d'1 heure j'ai déjà un coup de mou. Je me dis que c'est pas gagné pour l'après-midi, surtout connaissant les furieux et furieuses du groupe.

Pause déjeuner en mode Speedy Gonzalès. Le but : ingurgité un maximum de calorie en peu de temps.
Un sandwich bourré de tout ce qu'il y a dans le frigo, quelques amandes et une sieste de 10 min plus tard nous revoilà en route pour véloter.

Le père Grall me stresse à mort avec sa peur d'être en retard au rendez-vous.

Le groupe est prêt, nous aussi et c'est parti pour un aller en mode échauffement et un retour en contre la montre individuel.

j'ai déjà 60 kms dans les pattes et entame le CLM au kilomètre 85.

Je décide de ne pas trop pousser pour pouvoir quand même courir ensuite comme prévu et surtout comme je ne connais pas du tout le moment où le coup de bambou va m'assommer je préfère être prudente.

Très vite Nancy me grille à Mach 3, en position aéro sur ses barres, elle a quand même le temps de me dire qu'il faut que j'investisse et que c'est uniquement pour ça que je n'arrive pas à la suivre (ben voyons, et la marmotte etc..).

Ensuite quelques gars mais je m'accroche à mon 30 kms/h, en essayant de ne pas trop forcer sur les jambons.

Dans les travaux (feu rouge etc) du petit patelin que nous traversons, je perds du temps et me fait griller par Sandie qui a eu le reflexe, elle, de passer sur le trottoir.

Quelques minutes plus tard, Tugdual nous double (j'ai Sandie en visuel).
Bon là je me dis qu'il faut que je m'énerve un peu, Sandie est à portée et je vais tout faire pour la doubler.

Quelques bosses nous fatiguent un peu et j'arrive à la remonter, puis à la doubler.

Arrivée au dernier rond point, je suis bien obligée de l'attendre (elle n'est qu'à quelques mètres derrière moi) parce que je ne sais foutre pas quel chemin emprunter.

Elle me repasse devant et nous attaquons la dernière bosse. Dans un élan de rigolade, je passe sur la grosse plaque et monte en danseuse pour la doubler en lui criant "c'est dans les bosses qu'on double".
Sauf que je sais que c'est un coup d'esbroufe puisque je suis complètement cramée et que là d'un coup, mes cuisses fument et se raidissent.
Je rassois mon popotin et termine molto piano en moulinette, laissant la brave Sandie me re-re-doubler jusqu'au final un peu plus loin. (moyenne sur le CLM 30,8 kms/h)

Contente que le CLM soit fini, nous repartons tranquillement vers le stade de Procé.
Je pose mon vélo au km 113 de la journée.

Rodolphe veut nous faire faire 20 x 200 mètres départ 1'15. Mais la piste en tartan et ma cuisse encore incertaine, je préfère suivre Damien en mode endurance dans l'herbe, puis Gérald autour du parc.

Je suis surprise que mes jambes répondent encore aux sollicitations et bouclent mes 20 minutes de càp à une allure moyenne de 5'17 du kilomètre et sans vraiment forcer (si j'arrive à faire ça à Royan quelle chance !)

Dimanche : c'est la sortie groupe et je me dis que ça va me reposer de rouler protégée.
Sauf que j'ai complètement occulté le fait qu'il y a un vent à décorner tous les boeufs et que je suis réveillée depuis 2h30 du matin (en pleine forme mais beaucoup moins en forme à 6 h).

Le petit groupe par pour 87 kms et nous avons convenu la veille de bosser le relais avec les filles sur la dernière portion avant de rentrer.

Pendant à peu près 50 bornes on va se prendre le vent en pleine poire et j'avoue que ça m'use aussi bien moralement que physiquement.
Malgré le peloton, je n'arrive pas à récupérer.
Après Nort sur Erdre quand nous retournons vers Mauves, je craque complètement.
Un craquage comme je n'en ai encore jamais eu.

Et c'est là que cette entraînement va devenir intéressant dans les indications que je vais en retirer.

Craquage nerveux autant que mental, je n'arrive plus à appuyer sur les pédales. La tête refuse de donner des ordres, les jambes ne tournent plus. Je suis à une cadence de 50-55 tour par minute et le groupe file devant moi rapidement.

Tugdual vient à ma hauteur pour vérifier l'état de la bestiole blonde, puis repart dire au groupe de ne pas nous attendre.

ça m'agace prodigieusement car il ne sont qu'à 500 mètres devant et que j'ai dit aux filles que j'irais relayer avec elles.

Tugdual me parle, me pose des questions me dit que c'est pas la peine d'essayer de raccrocher les wagons, que c'est impossible de rattraper un groupe.
Je sais bien tout ça, mais là je n'ai qu'une envie : le mordre.

Je ne parle pas, toute mon énergie est concentrée à me botter les fesses.
Tugdual m'ordonne pourtant d'augmenter la cadence et de ne pas descendre en-dessous de 60 tours par minute.
C'est trop dur et finalement je préfère, même si cela demande un gros effort, viser les 80 tours minutes.

J'y arrive au fur et à mesure et ma vitesse remonte, je vois au loin que le groupe a ralenti, certains commencent à fatiguer aussi.
Je sens que c'est envisageable de revenir.

A ce moment, c'est comme une loupiote qui s'allume au dessus de moi. L'énergie me revient petit à petit et je remonte, remonte jusqu'à rentrer dans le groupe.

Là Pascal me dit "j'étais sûr que tu reviendrais" et Tug de rajouter "ouais, elle a un putain de caractère et n'écoute rien".

Ma seul hantise est de re-craquer, car cela m'a demandé beaucoup d'énergie de rattraper les gens.

Mais à ma grande surprise, un second souffle arrive. J'arrive à rester dedans. Je ne fais pas d'étincelles mais ça passe.

Certains se détachent à 36 kms/h devant, j'essaie de suivre mais ça ne passe pas, je ralentis et prends le train suivant.

Nous voilà dans la dernière bosse et je me paie même le culot d'arriver à doubler 2 personnes qui elles aussi sont mortes.

Bien évidemment au rond-point je me plante de direction et arrive la dernière sur le parking où tout le monde m'attend (quel boulet je fais !).

Enfin le plat et le vent favorable. Les gars sont énervés et partent comme des bombes.
C'est le moment pour nous, les filles, de bosser notre relais.

Nancy imperturbable n'a pas lâché de toute la sortie, Sandie est un peu entamée et moi je suis cramée.

Nous réussissons à bien rouler 33-34 kms/h en relais puis à Thouaré nous enquillons sur la Divatte pour continuer avec même une pointe à 37,5 kms/h.

Un papy s'accroche dans nos roues et lorsque nous tournons vers St Sebastien, nous double en criant "aller je prends le relais maintenant" (sont comiques ces papys :-D)

Les filles sont satisfaites et rassurées, car la technique du relais commence à rentrer.
Nous nous perdons un peu pour rentrer car St Seb est complètement fermé à cause des foulées.

Et je pose mon vélo au bout de 87 kms - contente d'en avoir terminé et le cou endolori.

TOTAL du week-end (et je n'en suis pas peu fière) : 200 kms de vélo et 4 kms de càp
ALIMENTATION : nutratletic boisson agrume (500 ml par sortie) et barre nutratletic (1) en récup post càp + 2 pâtes de fruits le dimanche

A noter : grosse faim sur la sortie du dimanche, dès le départ - sûrement à cause de la veille.
Prévoir de manger plus consistant et dès le départ.
et pis un mal de cul, ma bonne mère !!! : mais faut dire que j'ai omis de mettre de la crème - (suis téméraire étourdie.)

Prochaine étape : Duathlon St Jean de Monts - Equipe D3 - avec des furies prêtes à bouffer tout le monde et 1 boulet (moi) plein de bonne volonté

3 commentaires:

nat bernardin.supiot a dit…

ben dis dnc, ça decoiffe de te lire après ma grass'mat !!
j'en ai les céreales toutes retournées !!
Chapeau en tout cas !!
j'adore la niaque dont tu fais preuve ... et ton sens de l'humour qui rend tout ça si ... facile finalement !!
si si !!

Virginie_l a dit…

tu m'as fait bien rigolé avec tes céréales retournées.
j'ai pas toujours la niaque et je peux te dire que les 2 semaines qui ont suivies le semi-marathon d'Orvault j'étais pas étanche.
Mais ça revient petit à petit. Mainteant y a plus qu'à arrêter de faire la mariole pour garder un entrainement structuré jusqu'au bout.

Anonyme a dit…

Ah la niaque que tu as !! Moi qui suis toujours en train de douter, tu m'épates tjrs. Je suis certaine que vous allez cartonner dimanche !!

Allez les filles du TCN !!

Anne