13 janv. 2014

2013 EST MORTE VIVE 2014

Je ne vous infligerai pas le bilan de mes entraînements, tout le monde s'en fou moi y-compris.
Par contre un petit bilan émotionnel s'impose sur ce blog.

2013 a été une année quelques peu tumultueuse, à la fois extrêmement joyeuse et triste à pleurer, en passant par un poil d'angoisse.

Du côté joyeux je mets évidemment toute ma prépa Ironman, les compètes et bien sûr la finish line de Vichy.
Heureusement que ces émotions positives étaient décuplées car la fin 2013 a été dure à gérer.



En milieu d'année, lors d'une visite de contrôle pour mes seins, on m'annonce une masse pas franche du collier, qu'il ne faut pas tarder à opérer.
Mon sang ne fait qu'un tour, je revois les derniers instants de Maman, et je me dis, et je vous jure que c'est vrai : "ah mais non là tout de suite un cancer ? mais c'est pas possible, j'ai pas le temps je dois finir de préparer mon ironman !!"

Je négocie rapidos un délai avec le docteur qui me laisse le temps de franchir la ligne d'arrivée de Vichy sans venir m'embêter mais me fait promettre de revenir illico presto confier mon nibard droit au "chir" et ce, dès le mois de septembre.

Bon je ne vous la jouerais pas larmoyante, mais je suis passée par de sales moments, où la peur de mourir et mon expérience familiale de la maladie se sont mêlées pour me laisser vidée par l'angoisse.

Mais la prépa ironman a cela de magique, qu'elle vous vide tout aussi bien la tête pour la remplir de motivation, détermination, euphorie et énergie positive.
J'ai donc passé bon an mal an les derniers mois sans ne plus vraiment penser qu'il me fallait passer sur le billard.

Septembre tant attendu arrive, Vichy se passe on ne peut mieux et je suis sur mon petit nuage rose.
Mais très vite je redégringole car il faut se recentrer sur le 2nd objectif : l'opération et ce qui me fait le plus peur : l'anesthésie générale.
Je sais au plus profond de moi que je ne me réveillerai plus jamais de cette anesthésie et pars donc me faire opérer comme on part à l'abattoir, mais avec le sentiment d'avoir vécu pleinement chaque jour.

Pour compléter le tableau je tombe sur un anesthésiste con comme une valise sans poignée (ou alors c'est que vraiment j'avais un à priori) qui n'arrive pas à me piquer et me fait des réflexions juste avant l'intervention. Je n'ai qu'une envie : LUI PLANTER SA PUTAIN D'AIGUILLE DANS L'OEIL ET LUI ENVOYER MON GENOU DANS LES ROUBIGNOLES.....mais au lieu de ça, je le laisse me charcuter et attend patiemment qu'il s'en aille terrifier d'autres que moi pour pleurer en silence sous mon drap.

L'opération se passe bien (2 heures quand même), avec un petit moment de panique quand il (l'anesthésiste) envoie la sauce et me dis bye bye et que moi je pense au plus fort : PUTAIN ÇA MARCHE PAS, PUTAIN ÇA MARCHE PAS, PUTAIN ÇA M....trou noir.

et le réveil, le réveil....je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de me réveiller, je devais être la seule patiente du bloc à avoir la banane et j'ai pensé dans mon tréfond : JE SUIS VIVANTE PUTAINDEBORDELDEMERDE, JE SUIS VIVANTE !!!! arrrrrgh je vais dévomir...
(ah mais oui, c'est pour ça que le mec dans la cité de la peur vomi quand il est content donc).


Et puis la vie reprend son cours, boulot, repos, boulot et un jour d'octobre, je reçois la terrible nouvelle : Sabrina est morte....Ma Brinouille est morte quoi merde !
Alors Sabrina c'était mon mentor, mon modèle de sportive ; la fille qui a la pêche quoiqu'il arrive.
La fille qui même blessée trouve le moyen d'aller remuer le popotin sur le marathon de Paris pour encourager les copains. La fille que j'admire, celle qui me botte le cul dans ma tête, celle que j'emmène partout avec moi dans mes entraînements et mes compétitions.....Ma Brinouille.


Alors la colère s'abbât en moi, je lui en veux, je la déteste, je déteste cette fin d'année de merde.
Je déteste qu'il fasse nuit, froid et mouillé, je déteste ne plus recevoir ses textos, ne plus pouvoir chatter avec elle, je déteste qu'elle me prive d'elle.

Cerise sur le gâteau : j'apprends que mon poste sera supprimé en juin 2014 ! (à ce stade là je m'en fou si vous saviez).

Et puis il y a aussi tous ceux qui restent, qui sont là encore, mon Tugdual, mes enfants...mais le coeur n'y est plus en cet automne 2013.

Et puis il y a Yvonnick, qui nous coache Tug et moi, et qui réussit à me remettre dans les rails, comme ça sans le savoir, sans que moi même je m'en aperçoive.....
la forme revient, petit à petit, les premières compétitions de course à pied depuis mes 5 semaines de convalescence. Au début je me force à prendre les dossards mais rapidement j'y prends plaisir.


Et puis....les fêtes arrivent, j'ai 40 ans et pas de cancer, et puis et puis, la vie continue, parce qu'il le faut bien, parce que nous sommes vivants, parce que parce que....

Et puis 2014 arrive enfin et je me sens à nouveau capable, je me sens à nouveau forte, je me sens à nouveau l'envie de relever des défis.

Alors j'enterre avec joie 2013, même si Vichy fut l'un des moments forts de l'année, ça je le garde dans mon coeur bien au chaud et j'ouvre grand les bras sur 2014

5 commentaires:

Virginie_l a dit…

J'allais oublié de citer
Marie que j'ai appelé après la biopsie
Anne et Fred qui ont été d'un grand soutien
Nancy avec qui je me suis lancée sur Vichy

Tati a dit…

Voilà t'as réussi à me faire pleurer... J'ai vécu quelque chose de semblable en cette année 2013... à part Ironman bien sûr =D Bonne continuation Virginie, tu es une battante! Et puis je suis sûre que Sabrina n'aurait pas voulu qu'on baisse les bras.

Virginie_l a dit…

Merci Tati, mais faut pas pleurer voyons

christine daniel a dit…

je suis sur le cul quand je lis ton blog. c'est la première fois que je vais dessus. sur le cul parce que quand je vois ce que tu as traversé en 2013 et que tu arrives malgré tout a allier le sport, ton job et ta vie de femme, ben je dis "chapeau bas miss". comme tu le dis si bien 2013 est morte, vive 2014. bonne continuation a toi virginie. et tu sais ben 40 ans c'est vachement cool quand meme. gros bisous

Anonyme a dit…

Apres 20 ans de grimpe, je découvre le tri. Ton blog est une source de motivation. Bravo encore et bon courage pour 2014.
Mons