1 juin 2010

10 KMS D'ORVAULT

Je passe brièvement sur l'entraînement de la semaine qui a compté 3 sorties : mardi - mercredi et jeudi.

Toujours aussi lente mais toujours aussi contente de courir.

Sauf que jeudi je fais 45 min d'endurance avec un genou gauche un peu bizarre comme engourdi et pars pour 3 x 10 min rapide, histoire de reprendre contact avec la vitesse en vu de l'échéance du samedi.
1ère fois 10 min : je tombe sur un troupeau d'ados accompagné de chiens sans laisse. Un husky s'approche de moi avec le poil hérissé et des grognements plein les dents. Là un des ados me dit ne vous inquiétez pas il est gentil. Moi bien sûr je ralentis et stoppe pour ne pas être prise pour une proie. Je m'appuie sur mon pied gauche pour pouvoir le cas échéant balancer un "mawashi coup de pied retourner dans la gueule du chien... et de l'ado si nécessaire".
Le chien vient me renifler le mollet et je le scrute au plus profond de ses yeux - non mais qui c'est le mâle dominant non de dieu !?

Une fois le bâtard mâté (le chien pas l'ado) je repars à fond.

Puis 1 min 30 de récup et je repars pour 10 minutes rapides. Là c'est un troupeau de matrones avec des mioches sans laisse qui me barre la route. Une petite sctroumphette de 2 ans atterrie pile dans mes jambes lorsque je suis en pleine course.
Je l'esquive d'un coup tout en la prenant par les épaules pour la remettre dans l'autre sens, c'est à dire face à son troupeau (elle s'égarait la pauvrette).

Mais voilà que mon genou grince de plus en plus. Je commence à avoir mal. Je décide de rentrer et d'abandonner la 3ème fraction.

Le lendemain je boite et c'est pas la joie. Mais bizarrement je ne suis pas plus inquiète que ça.
En fait ma jambe gauche est la plus puissante et la plus solide, donc je n'ai pas peur.
C'est de la jambe droite dont je méfie, car elle est mal bidouillée et la rotule n'est pas dans l'axe.
Mais la gauche, non ma foi, je lui fais confiance.

1 journée de repos et je n'ai plus mal.

Je décide de prendre mes chaussures neuves pour courir les 10 kms car je constate avec effroi que ma douleur provient sîrement d'une usure conséquente de mes runnings.

courir dans 10 cm d'eau tiède pendant des heures en Guadeloupe et faire un semi et un marathon avec la même paire a eu raison des amortis.

Je m'échauffe 4 kms très lentement pour faire monter un peu les pulses. Je fais plusieurs foulées bondissantes pour chauffer les psoas et quelques étirements pour me destresser.

Le genou va bien, je ressens juste une gêne. Hier il a fait crack quand je me suis assise et depuis je me sens un peu mieux.

C'est parti pour les 10 bornes. Nous sommes peu nombreux et démarrons en côte.
Je décide de courir à fond tout du long.
Je poursuis pendant 2 kms une nana qui participe aux 5 kms, puis je lâche prise car sinon mon coeur se disloque.






Je continue bon train et je n'arrive pas à respirer. Mon coeur, mes poumons, mon diaphragme jouent une partition de façon totalement anarchique, je sens que je me disloque.

Au bout de 3 kms, je trouve mon second souffle. Un chef d'orchestre a débarqué dans mon petit corps et tout le monde se met à jouer de concert. Ce chef d'orchestre ce sont mes abdos.
Ils ont mis tout le monde d'accord et les ceinture pour ne pas qu'ils jaillissent de ma gorge.

Un mec me double et il se met à 20 mètres devant moi. ça sera mon lièvre pour le reste de la course. Je le garde dans ma ligne de mire et décide de me laisser guider.

Je souffle, je suffoque, je tousse, je crache mes bronches mais je m'accroche.

Tugdual jaillit au détour du 5ème kilomètre. Excité comme une puce il m'indique que je suis la deuxième femme et que je peux monter sur le podium.
Zut : moi qui voulait me reposer et ralentir...
Bon, ben je ralentirai demain. ça sera sûrement le seul et unique podium de ma vie, il ne faut pas qu'il m'échappe pour une question de fainéantise.

7ème kilomètres et je gère. On a déjà pris pas mal de bosses depuis le début et ça m'a pas mal ralenti mais dès que la côte se termine je ré-accélère.

Je me suis déjà balancé 2 godets d'eau dans la tronche car je suis en surchauffe et comme je m'étais maquillée ce matin, je ressemble à Kung fu Panda.

8ème kilomètre mon lièvre donne des signes de faiblesse. C'est le moment d'attaquer...
J'augmente progressivement l'allure de mes foulées.
Tugdual se met à ma hauteur (le parcours fait des boucles) et me dit : "tu veux que je te suive sur les derniers kilomètres ?"
moi en mode "amibe" je n'ai qu'un neurone qui fonctionne et il me sert à ne pas crever. Donc je ne peux pas lui répondre mais j'accélère encore.
Au bout de 500 mètres, Tugdual : "bon ben tu vas trop vite pour moi ma petite chérie continue tu es toujours deuxième".





Je suis à environ 16 kms/h et d'un coup j'ai une fringale énorme.
Si vous vous souvenez de l'Alien dans MIB - celui habillé en peau d'Edgar - vous devinerez à peu près dans quel état d'esprit je suis.
JE VEUX SUCRE DANS EAU... ce leitmotiv ne me quittera pas jusque la fin.

Mon genou est tout engourdi mais ne me fait pas mal c'est déjà ça.

L'avant dernière bosse est sous mes pattes et me les casse bien ( les pattes pas les bubbles quoique) et à bout de souffle je ralentis.

Une péronnelle sortie de nulle part en profite pour me doubler la bougresse.
Ma tête veut la rattraper, mais mon souffle ne suit pas.

Le plat enfin et je sais qu'en tournant à gauche c'est l'arrivée. J'accélère à nouveau. Mais un type me fait signe de continuer tout droit.
Je passe à regret devant le raccourci et voit se profiler l'ultime bosse.

Cette bosse ruine tous mes espoirs de rattraper la gourgandine et me fait mal au moral.

Je me dis, tu ne laisses plus passer personne.

Après la bosse, une descente... Je passe la vitesse supérieure et j'accélère... plus que 500 mètres d'efforts à fournir.

Un type me fait signe qu'il reste 100 mètres. Je m'arrache la moelle épinière et fonce comme jamais (je fais du 18,7 kms/h)

J'arrive au bord de l'asphyxie mais bizarrement et contrairement aux semi et marathon je n'ai pas la tête qui tourne ni les jambes qui flageolent.

Je veux juste SUCRE DANS EAU... mais pas tout de suite sinon je vomis..

Après quelques minutes un type s'approche de moi et me dis :
"j'ai essayé de vous rattraper mais impossible, et vous étiez vachement régulière, comment faites-vous ?"



là j'ai fait une pose de 3 sec pour analyser la situation et vérifier :

1- qu'il m'adressait bien la parole
2- qu'il ne se foutait pas de ma G...

J'ai failli me rouler par terre de rires mais j'avais trop mal aux cuissots pour faire des galipettes dans l'herbe.

J'ai attendu sous la pluie pétrifiée de froid de pouvoir monter sur le podium.
Je m'attends à être annoncée en troisième position mais miracle : le speaker m'informe que je suis deuxième.

La nana qui m'a doublé n'est pas dans ma catégorie (une chance).

Je finis donc 2ème en sénior femme et 3ème féminine au scratch.

et vous savez quoi ?

Les deux gonzesses sur le podium, elles ont bouclé toutes les deux le marathon de Nantes cette année.
Et après on dira qu'une prépa marathon ne permet pas de faire des prouesses en vitesse...




Nota : au retour j'ai toujours le genou engourdi - pas bon signe

1 commentaire:

gaellou a dit…

Bravo Virginie ! Tu es lente, ah ah ah, laisse-moi rire ;)