7 juin 2010

UNE BLONDE QUI REFLECHIT

Mardi : 1 h 10 d'endurance - légère gêne au genou gauche qui va en s'accentuant au bout de 35-40 minutes
Mercredi : je boitille
Jeudi : sortie fractionnée : 30 min échauffement puis 5 lignes droites à fond puis 10 x 200 mètres à VMA.
Echauffement: légère gêne au genou gauche.
Lignes droites : gêne qui se transforme en douleur supportable
7 x 200 mètres : douleur de plus en plus insoutenable
0,5 x 200 mètres : stop de l'entraînement
ça sent la tendinite du TFL...

Vendredi : case osteo qui me remet la rotule et l'astragale dans le bon emplacement.
Il se demande si je n'ai pas eu un choc sur le genou tellement il est en vrac depuis la dernière fois qu'il m'a vue (ça remonte à 2 semaines et c'était pour l'autre genou).
Mes rotules ont tendance à la subluxation externe et la cap n'arrange rien.
Le marathon m'a pas mal amochée de ce côté là aussi.

Vendredi et samedi : je passe la journée à me lamenter, à me traîner en hurlant à la mort "POURQUOI MOI ????"

Bon ça fait deux semaines que je refuse l'évidence, que je me nourris d'espoir.
Mais il ne fait plus aucun doute que je souffre d'un syndrôme de l'essuie-glace (encore).

Je sais aussi que plus vite j'admets la blessure, plus vite je passe au stade de la résolution de guérir, plus vite je re-cours.

La cause de cette tendinite : de longues jambes et des genoux fragiles couplés à une foulée supinatrice.
Ajouté une pincée de plan marathon + un chouia de semi.
Saupoudrez d'un bon gros marathon et enfin cerises sur le gâteau : parsemez d'une belle paire de runnings à bout de souffle et vous obtiendrez la délicieuse recette de la parfaite petite inflammation du Tenseur du Fascia-Lata (côté gauche ce coup-ci pour pas faire de jaloux).

Samedi : j'ai cogité toute la nuit du vendredi. Si je veux continuer à courir il faut que je soulage mes genoux.
Il faut que je fasse moins de longue sorties et que j'affectionne le travail de qualité (fraction, fraction, fraction).
Tout doucement l'idée du velo se révèle à moi (c'est comme ça que j'ai guéris de mon TFL droit il y a 5 ans). C'est en vélo que j'assouvirais mon besoin de longues ballades de plus de 2 heures.

Je prie pour que mon tendon aime le velo, pour que mes cartilages ne soient pas atteints.
J'ai l'impression que mon corps me souffle les bonnes réponses.

Et puis incidemment l'idée de la natation fait son apparition. Mais là c'est "The" gros verrou à faire sauter.
En effet, le triathlon me turlupine depuis pas mal de temps.
Le vélo j'aime ça, mais ça à l'air hyper technique et compliqué et puis j'ai pas envie de passer pour une cruche avec tout l'attirail et pas savoir quoi en faire;
La natation, je suis légèrement phobique. Dès que je dois nager je perds mon souffle, je me fatigue comme une folle et mes pulses montent à 380 bpm au moins.

L'eau m'inquiète énormément. Il faut dire qu'on a failli me noyer petite en voulant m'apprendre à aimer l'eau et me mettant la tête dedans à plusieurs reprise avant même que je puisse reprendre mon souffle.
Depuis c'est le blocage : de l'eau dans mes sinus et c'est la panique totale.

Le vélo c'est une vieille histoire. A l'âge de 8 ans je faisais déjà 1h30 de danse le mercredi, je faisais de l'aéorobic le dimanche matin avec Véronique et Davina en attendant impatiemment mon papa qui s'entraînement assidument en cyclisme.
Une fois papa rentré, je lui sautait dessus, vélo en main pour qu'il m'emmène pédaler.
Au bout de 30 kms, je pleurais de voir le chemin du retour et voulais continuer encore.

Je me souviens que dans les belles bosses sur mon petite vélo sans vitesse, Papa voulait me pousser et je lui balançais des coups des pieds pour qu'il ne me touche pas et ne m'aide pas en lui hurlant "LAISSE MOI TRANQUILLE, je veux le faire toute seule".

Je me rappelle aussi, qu'il était mort de rire devant sa fille, rouge, en furie debout sur les pédales, le regard lançant des flammes pour venir à bout de la côte.

Mes parents vachement inquiets, se demandaient si tout ça était tout de même bon pour leur petite fille.
Il faut dire qu'entre temps, je passais ma vie à sauter à la corde et à jouer à l'elastique ; à tourner comme un hamster en cage sur mon velo autour de la maison (mon chien gambadant joyeusement au bout de ma roue avant) et le diner expédié (je ne mangeais pratiquement rien -1 oeuf - du pain - manger = pas intéressant, pas le temps - je pense toujours la même chose d'ailleurs) je filais dans ma chambre bosser mon grand écart.

Je leur ai foutu vraiment la trouille à 8 ans. Du coup fini les sorties dominicales en vélo et pour me persuader du bien fondé de cette décision, mes parents m'ont fait comprendre qu'une fille doit rester coquette, féminine, et....peu musclée.
Une femme pour eux se devait d'être cette chose inaccessible, évanescente, peu sportive, artiste, cultivée, gracieuse et réservée.

28 ans plus tard
: me voilà pas du tout évanescente, très peu réservée (je jure comme un charretier et j'affectionne tout particulièrement les blagues caca-prout) et surtout hyper-balèze (j'en vois qui rigole dans le fond, si si je suis balèze des mollets).
Pour le reste des adjectifs ce n'est pas à moi d'en décider, mais mon mari me trouve à son goût ;-)

Donc finalement le vélo c'est une belle revanche et puis surtout maintenant je sais qu'une jolie femme c'est avant tout une femme bien dans sa peau. Le reste n'est que littérature.

Alors : samedi j'ai fait 1 h 27 de VTC sur route - moitié du chemin en faux plats montants avec des bosses et l'autre moitié en sens inverse (30 kms au total)
et dimanche : le même parcours avec un arrêt d'1h15 à Harmony Studio pour faire bosser les abdos-fessiers (Merci Sophie, j'ai bien senti mes quadris et mes ischios) et la coordination ainsi que le cardio avec le step.

Et puis je n'ai plus du tout penser à ce fameux genou. Oh j'ai bien pleurniché un peu samedi de ne pouvoir courir avec le TCN au parc du Loiry.
Mais le vélo m'a bien calmée.

Je suis passée chez le vélociste de Vallet et suis tombée amoureuse de mon futur vélo (la commande est prévue mardi 8 juin)














et Dimanche j'ai fait sauter ce dernier fameux verrou. Je suis allée à la piscine avec la ferme intention d'en finir avec cette phobie qui me pourrit la vie depuis 29 ans.
Tugdual (mon époux...j'aime bien dire mon époux ça fait amoureux). Tugdual donc, m'a mise en confiance (en fait j'ai une confiance aveugle en lui...je sais je ne devrais pas mais on ne vit qu'une fois, alors il faut tout faire à fond). On a fait des exercices dans le fond de la piscine car j'étais essoufflée comme après un 400 mètres en mettant seulement la tête sous l'eau pendant 10 sec.


ça c'est moi dans la piscine



Et puis ensuite j'ai vu un peu la technique du crawl. Maintenant que j'arrive à contrôler un peu mieux ma phobie, je commence à prendre plaisir à nager.
ça me rappelle vraiment mes débuts en cap.
J'ai commencé par courir au bout de ma rue, puis de mon quartier et ensuite de ma ville et j'ai rallonger, rallonger et c'était bon.

Je pressens que la natation me fera le même effet; il faut dire que j'avais les mêmes à priori sur la cap il y a 5 ans (percluses de points de côté au bout de 50 mètres).
Je sais maintenant que je m'interdisais (pour ne pas décevoir mes parents) d'aimer le sport.

A presque 40 ans j'arrive enfin à suivre mes 3 leitmotivs préférés :
1- Quand on veut on peut
2- les seules barrières qui existent sont celles que nous nous mettons
3- ne jamais considérer NON comme une réponse définitive

Mon corps dit NON à la cap pour le moment. Ce n'est pas grave, bientôt il dira OUI.

Enfin, le doc du sport a enterriné définitivement mes ébauches de décision en me confirmant que mes rotules étaient fragiles (un peu d'eau actuellement dans le genou gauche) et qu'elles frottaient sur la tête du fémur attaquant le cartilage.
Ce que je leur fais subir depuis 1 an est trop intensif et si je veux durer, la solution du triathlon est une des meilleures.
Il m'a averti que l'ultra est super addictif (je ne le sais que trop et c'est pour cela que ça m'attire autant). Il m'a prévenue, m'a dit que je pourrais en faire mais que je risquais de toujours vouloir plus;

Je pense de mon côté qu'avec 3 sports à ma disposition, je saurais naviguer de l'un à l'autre pour me protéger et ne pas finir avec une chondropathie à 45 ans comme il me l'a prédit si je persiste dans les sorties cap de plus de 2 heures.

Voilà un nouveau beau challenge en vue :
1- apprendre à bien nager
2- me perfectionner en cyclisme

Et d'un coup, ma déprime de Tamaloute s'est envolée....

4 commentaires:

babou a dit…

Eh bien ! tu en as pris des bonnes résolutions... Je suis sure qu'en alternant tes trois sports, tu vas pouvoir assouvir ta frénésie de bouger et surtout tu vas ménager ton capital santé, ce qui est quand même primordial !
Quel beau vélo... moi qui n'aime pas trop ça, ça me ferait presque envie. Quand à la grimace du chat dans l'eau, je fais presque la même, moi aussi. Alors, le triathlon, c'est définitivement non pour moi, même si mon corp se rebelle aussi parfois !

Unknown a dit…

Je plussoie Babou!!!!
Grosse frustration intelligeamment réorientée dans le tri... tu m'impressionnes!
J'ai le même problème que toi avec l'eau (toujours trop froide) des piscines, combinée à la nage qui m'essouffle tant... Par contre, le VTC, j'adore!
Bonne continuation en tout cas!

Virginie_l a dit…

Merci les filles.
me challenger me plait beaucoup et si en plus je peux au passage me débarrasser de quelques phobies et faire du bien au moral et au physique : tant mieux.

J'ai bien compris en tout cas que pour continuer à courir longtemps, il faut que j'aménage mon entraînement selon mes capacités physiques et non mentales ;0)

Nathou a dit…

Bonne décision Virginie, de toute façon, tu n'as pas le choix, il faut te préserver. Et puis, il est drôlement beau ce vélo, ça motive!!! Avant de me remettre à la CAP, je faisais aussi beaucoup de vélo de route, il a presque 10 000 bornes! mais là, il fait un peu la moue dans le garage:(( Quant ç l'eau, je suis pire que toi!!! bon courage;))