3 août 2010

LA MONTAGNE CA VOUS GAGNE MAIS LE JURA C'EST PAS SUPER PLAT


Dans la nuit de dimanche à lundi j'ai tendu ma jambe et mon genou a fait un effroyable craquement.
Je n'ai pas eu mal mais le bruit m'a réveillée. Un bruit de branche morte que l'on brise d'un coup de talon....mystère.

Lundi nous reprenons la route pour 800 nouveaux kilomètres en direction de la station "Les Rousses" dont Jason Lamy est originaire.
C'était le départ d'une étape du tour de France cet année.

Après 2 000 kms en voiture en moins de 2 jours, j'ai le dos en vrac mais miraculeusement cette fois-ci mes jambes ne semblent pas fatiguées.

Nous marchons autour de notre appartement et je n'ai aucune douleur, je ne sens même plus mon tendon... Bizzare.

Mardi : Nous partons à la découverte du coin avec nos vélos. J'ai une trouille bleue car nous sommes en haut d'un col et nous allons devoir commencer par 2 kms de descente vertigineuse.
Je suis cramponnée sur mes freins, tellement que j'en ai mal aux mains pour le reste de la journée.

Ensuite vient un peu de plat où je retrouve mes sensations et puis des enchaînements de bosses et de descentes.
Nous faisons le tour du lac des Rousses et nous partons vers la frontière Suisse.

J'ai le souffle court, sûrement en raison du stress de la descente et mes pulses sont super hautes.
J'arrête de mouliner et recommence à prendre contrôle de ma respiration.

Après une 15ène de kilomètres voilà une belle ligne droite (enfin !) je me fais plaisir et pousse une bonne petite accélération à 45/47 kms/h pendant quelques minutes.

C'est super grisant, les vaches avec leur cloche autour du cou ne relèvent même pas la tête.
Elles sont trop habituées à voir des zozos sur des engins à roulettes (vélo, ski d'été).

Tout le long j'ai la chanson d'Heidi dans la tête. Je suis au beau milieu d'un village de montagne avec au loin les alpages et la forêt majestueuse. C'est magnifique et en plus il fait soleil.

C'est un pays idéal pour les sportifs. Il fait frais (18°C en journée) avec du soleil et les routes sont peu fréquentées en cette saison.

Pas besoin de se lever à l'aube ou de s'entraîner le soir car c'est toujours le temps idéal pour s'activer. D'ailleurs il vaut mieux s'activer car sinon, je dirais que ça caille sévère pour un mois d'août, ça caille même sévère pour un mois de mars.

En Suisse nous approchons d'un col (mon premier), Tugdual me parle pour me rassurer, il pense que je vais lâcher prise. Mais je monte tout doucement (12 kms/h), c'est dur mais ça passe.

En haut du col, je regarde mon compteur et m'aperçois que nous avons déjà fait 32 kms.
Je demande à Tugdual où il compte nous emmener.
En fait il veut faire le grand tour et il faut rajouter à ces 32 kms, encore 60 autres.

Alors là je m'insurge : "eh oh t'es pas fou, j'ai jamais dépassé 30 kms avec ce vélo et là d'un coup tu veux que je triple la distance ????"
Je me sens capable de rouler encore mais j'ai peur qu'un gros coup de flanche m'assaille et que je ne puisse pas rentrer.

Parce qu'en vélo ça vient comme ça, comme en cap, d'un coup. Sans prévenir, vous n'avez plus de jus et il faut un certain temps pour que ça revienne. Entre temps c'est la galère car impossible de marcher avec les chaussures auto-bloquantes, il n'y a donc pas d'autres choix que de continuer à pédaler.

En plus je ne sais pas m'alimenter en pédalant - donc je suis en autosuffisance depuis le début. Je veux bien être dure à la faim mais à un moment je ne vais plus avoir assez de sucre.
Et puis je ne suis pas sûre que mes épaules, mon cou et mon fondement vont tenir encore longtemps la position.

Je préfère jouer la prudence et lui demande de rebrousser chemin.

Nous rentrons vers Bois D'amont et nous voilà au pied du col qui monte chez nous.
2 kms qui démarrent cool sur 500 mètres puis ça s'accentue encore sur 700 mètres et les derniers mètres qui montent franchement d'un coup. Je suis lessivée.

Tugdual me prend en photo tout le long - il aime bien quand j'en bave comme une polonaise.
Moi, je me concentre sur l'arrivée et pédale de façon régulière....lente, voir même très lente, mais régulière.


Youpi le col est franchi, nous sommes à la maison.

Au total : 47,17 kms en 2h09 soit environ 21,5 kms/h de moyenne (suis contente, pensais avoir fait moins).

Le dernier col m'a bien entamée. j'arrive le visage creusé à la maison et le fameux coup de barre me cogne d'un coup. J'ai bien fait de jouer la prudence, car maintenant à la maison je n'ai plus rien d'autre à faire que de me doucher.

930 kcal de dépensées et une moyenne de 129 bpm (la lypolise est en marche et vaut mieux vu tout le bon fromage qu'on s'est empiffré)

L'après-midi j'ai une folle envie de tester à nouveau mon tendon. Nous partons pour un tour de cap. Je demande à Tugdual de bien vouloir démarrer par la côte plutôt que par la méga descente (j'ai comme un pressentiment que mes ischios ne vont pas être d'accord pour démarrer comme ça à froid par une bonne grosse descente).

Ah oui, Jura = pas de plat... Jura c'est On ou c'est Off, il n'y pas de juste milieu.
Jura c'est le Comté, le Morbier, le jambon de pays, la Truite, les lacs, les cols, des gens adorables, un accent indescriptible. Oui le Jura c'est un peu de tout ça mais c'est surtout, surtout beaucoup la montagne.

Je l'entends s'essouffler derrière moi (Tugdual pas la montagne). Il a du mal à démarrer comme ça par un petit col.
Moi je suis lente comme une éléphante obèse et j'ai l'impression que mes Brooks pèsent 3 kgs chacune et non quelques grammes.

Je teste aussi le porde-bidon de Raidlight (le RTT ça ne s'invente pas pour les vacances).

Au bout de 50 mètres Tugdual s'arrête. Il a mal au mollet...ça fait 3 jours que cette douleur l'empêche de courir. Il est triste et connaît à son tour les affres de la frustration capesque.

Cette envie de galoper inassouvies faute de jambe. Je lui dis que je le comprends "oh combien!".
Il me dit : "en plus maintenant je vais être aussi chiant que toi avec ce mollet"
Je me marre
Je lui dis "tu vois pourquoi j'étais si énervée" et lui "je ne suis pas énervé, je suis triste"
moi "ben oui au début tu es triste et si ça dure tu vas voir après t'es super mega énervé"

Aller hop il redescend et moi je continue à monter.

Le cadre est magnifique, c'est le paradis du coureur. D'ailleurs j'en croise plein.
ça manque un peu de plat à mon goût. Impossible d'avoir une allure constante.
j'y vais mollo dans les descentes et j'avoue : je marche dans quelques montées quand mes pulses explosent.

Depuis 2 mois, j'ai mis mon ego de côté concernant la cap. Je suis humble et très à l'écoute de mes sensations.

Au bout de 43 minutes j'aperçois des panneaux qui indiquent plein de petits villages, mais aucun n'indiquent le mien.

Je pensais faire une boucle mais la montagne en a décidé autrement.

je fais demi-tour et re-trottine en sens inverse.

Au bout d'une heure mes jambes sont en coton (le velo du matin et les bosses en cap se font sentir). Je me sens comme au 35ème kilomètre du marathon.

Mes jambes sont molles et j'ai une P***** de contracture au fessier, qui irradie jusque dans la hanche.
Il faut dire que c'est du côté où mon dos est en vrac. C'est aussi ce côté là que l'osteo avait remis en ordre.

Je pense que je me suis encore un peu tordue sur ce point et préfère encore une fois jouer la prudence.
Je viens tout juste de retrouver le plaisir de courir, et n'ai pas envie de jouer au feu.

1 h10 de course en montagne et aucune plainte de mon tendon. Je crois que mon genou s'est osteopathisé tout seul dans la nuit de dimanche à lundi.
En plus j'ai effectué le matin même un bon gros massage énergique dudit tendon avec du baume du tigre et mon stick que j'ai fait roulé super fort le long de ma cuisse.

Et quand je dis super fort, c'est super fort, d'ailleurs aujourd'hui ça me fait une douleur comme un bleu (un peu comme après les massages du kiné au printemps).

Tugdual affolé, voulait m'empêcher de le faire car il avait peur que je me blesse.
Moi, n'ayant rien à perdre et pour avoir lu plusieurs trucs sur ce genre de massage, j'y suis allée franco.
Quand j'en ai marre, j'en ai marre et là ben..... j'en avais marre.

Force est de croire que tout ça a porté ses fruits.

Cette journée marque le début d'un entraînement enfin digne de ce nom.

1 h 10 de cap et 23 minutes de marche

presque 4 heures de sport dans la journée -

Nota : je n'ai pas aimé le porte-bidon. 3 raisons principales
1- pas de scratch donc impossible de le mettre aux hanches. Et moi devoir me serrer le ventre en courant ça m'est tout bonnement insupportable (je gonfle, ça m'oppresse, ça me rend hystérique)
2- déjà sensible des lombaires, au bout d'une heure je n'en pouvais plus de trimbaler ce machin au creux des reins.
3- un gros bidon de 750 ml je n'ai pas l'habitude, ni à attraper, ni à tenir en courant.

Bref je préfère largement mes portes-bidons overstims (2 ou 4 gourdes) que je scratche autour de mes hanches à la cow-boy (Yipee). Et comme je ne fais pas d'ultra ni de raid, ça me va bien comme ça pour le moment.

CA C'EST LES VACANCES !!!!

Mercredi : repos et PPG (abdos, gainage, chaise, pompes, bascules du bassin et étirements) + ballades à pied sur les chemins de randonnée.

Jeudi : piscine et visite d'un super magasin à Annecy (EVO nous voilà!!!)

vendredi : peut-être Genève.

Samedi et Dimanche : Hasta la vista baby....

3 commentaires:

Kine a dit…

L'aspect "mal plat", c'est génial pour l'entrainement, les intervalles, etc etc... mais c'est aussi chiantique!
C'est comme ça, par chez nous, que veux-tu!
Heureuse de voir que tu vas mieux et que ton tendon a cessé de faire des siennes!
Bonne fin de séjour (je ne serai dans la région que depuis lundi prochain... tu seras déjà loin je crois...)

Virginie_l a dit…

En fait on ne sait pas combien de temps on reste (tout dépend du temps - si vraiment trop pluvieux ou froid, on rentre plus tôt et on repart un peu vers Bordeaux pour capter du soleil).

En revanche je vais faire quelques tours de lac pour avoir du plat, car hier mon tendon rotulien était un peu fatigué.

Mais pour l'instant, le Jura c'est le bonheur.

nathou a dit…

Si tu viens vers Bordeaux, c'est où??? dis le moi:))) Belle semaine, tu dois bien dormir!!!
Nathou