8 avr. 2013

FRAPPADINGUE 2013

Que du bonheur !!! (et le bonheur c'est bleu comme mes genoux)





L'idée de faire un truc de berzingue me tarabustait depuis un petit bout de temps et quand j'ai entendu parler de cette course ça m'a tout de suite fait "bzzzz tilt brrrrr bsss tilt tilt" dans la tête.

Ni une, ni deux, je convoque les JUST FOR FUN pour qu'on ne loupe pas l'inscription de celle de Bordeaux (1ère édition) car ce genre de course se rempli à la vitesse grand V.

Tout de suite Marie et Yannick répondent d'une seule voix, tout aussi excités que Tugdual et moi.

Laure, Estelle et Anne déclineront pour diverses raisons et problèmes d'agenda.

Tant pis, seulement 2 représentantes sur 5 girls mais nous tacherons de ne pas démériter et ne pas décevoir notre maillot rose barbie pouf.

Le matin du jour J, il fait un petit 5 degrés, on se les caille sévère et quand j'aperçois certains ateliers, je me dis qu'il faut être vraiment frappé du carafon pour participer.
La suite des évènements me confirmera tout ça....

12 kms et quelques (13 en fait) semés d'une trentaine d'obstacles, tous plus allumés les uns que les autres.
Nous partons par vagues de 200 compétiteurs (18 vagues au total) espacées de 10 minutes chacune.

Déjà le briefing nous met dans le ton : ceci n'est pas une course du chacun pour soi, mais une course où doit régner l'entraide (certains atelier sont infranchissables tout seul), la joie de vivre et la rigolade sont au rendez-vous.
Bref le chrono et la puce ne sont là que pour satisfaire certains entêtés et le but principal est de participer, et de terminer.

Du coup qu'est-ce que ça donne ? 25% de participation féminine !!!!
et 100% de regression totale : Plus de 3 000 gamins lâchés dans la nature qui ont pour mission de revenir le plus déglingué possible.

Bien sûr le déguisement est presque obligatoire et là je dois dire que j'ai été émerveillée par l'ingéniosité et la créativité de certains.

Nous aurons l'équipe des pompiers, des hommes de cro-magnons, des cat's eyes, des têtes de pine (avec leur fameuse position de l'érection - oui on fait pas dans la dentelle, on est là pour exulter sans fausse pudeur), des enfants du rock, les loustics de Kodak, les vickings, les invincibles, la bande des super héros et j'en passe.

Nous, on a foiré cette partie là parce qu'on s'y est pris au dernier moment. Mais Tugdual va vite trouver une astuce et décide de courir en nageur (un bonnet de bain, des lunettes de natation et un slip de bain) - je rappelle qu'il fait 5 degrés dehors et que l'eau ne doit pas excéder les 8-10 degrés.
Marie nous sort un tutu étoilé et un chouchou assorti, elle ressemble à une ballerine portugaise et Yannick s'habille d'une robe squelette à cagoule. Moi j'ai juste le tee-shirt just for fun, la couette haut perchée sur le crane et un maquillage glamour.

Nous commencerons par nous réchauffer avec un Harlem shake du feu de dieu filmé par un drone aérien (des fous je vous dis).


Puis dans le sas de départ chacun y va pour se faire remarquer et se réchauffer. Je me pique un petit délire avec les enfants du rock dans la zone de stockage sur un air d'ACDC, puis nous avançons sur le départ.
Un orchestre nous accompagne. Les crocodiles (3/4 de gueule / 1/4 de queue) et les bretons sont en nombre. Nous entamons une Ola basque. tous assis à la queue leu leu des gens se jettent à plat ventre et nous devons les faire passer à bout de bras au-dessus de nos têtes.

Puis nous partons enfin vers le 1er obstacle : des bottes de foin et un mur à passer....déjà je me ruine les 2 genoux en haut du mur de pierre.

Toute la course nous la ferons ensemble tous les 4 et je peux vous dire que je n'ai jamais autant ri de ma vie sur une course. J'ai l'impression d'avoir retrouver mes culottes courtes et mes couettes.

Marie qui squatte un des croco et moi
Au bout de 2 kms le premier "lac" à passer. des gens se jettent en hurlant et "rebondissent" hors de l'eau en criant de froid. Certains vont même nous gratifier de salto avant. Moi j'hésite, je me tâte, c'est froid cette affaire quand même. Et puis ni une, ni deux, je prends mon élan et je saute le plus loin possible à pieds joints. C'est glacial. un fil nous aide à rejoindre la rive et Tugdual (qui a nagé, forcément avec son équipement) et Yannick nous aide à nous hisser.

Yannick alias la Dead Line
Je suis pétrifié de froid et on court comme des dératés pour se réchauffer. En passant dans le village de Bourg, les ovations de la foules en délire sont incroyables.

Tugdual est très applaudit et admiré pour son courage et sa témérité face au froid. Le groupe des hommes de cro-magnons nous croisent en sens inverse et nous accompagne de leur cris de ralliement (un gros houhou bien grave à la mode chimpanzé) en hurlant "un autre torse nu !!!!"

Vite vite on arrive au 2ème atelier et là c'est le délire : descente en rappel pour atterrir dans 1 mètre de vase avec des filins pour se hisser sur l'autre rive. J'adopte la méthode de l'anguille, débranche le cerveau et me jette à plat ventre dans la bouillasse gelée. A l'aide des bras je glisse super rapidement sur le fil tendu comme un string. En haut des gars me chope la main pour me hisser. J'ai ramener au moins 3 kgs de vase dans mon pantalon et mon soutif.

Je me sens ultra-glamour recouverte de boue genre catcheuse, Tugdual n'hésite pas à me tapoter les joues de ses mains glaiseuses (et hop un masque à l'argile gratos).

hop on arrive sur le 3ème : une arche avec des fils électrifiés qui pendouillent. Il faut passer à travers.
Certains adoptent la technique du "je cours à fond en hurlant de douleur". Moi je vise et je passe entre les fils.

Ensuite des pneus qui forment un tunnel. Aucune manière n'est la bonne. ça fait un mal de chien à passer qu'on soit sur le dos ou sur le ventre.

et les ateliers vont s'enchainer comme ça jusqu'au bout.

Des bottes de foin de différentes hauteurs que je me ferais un malin plaisir à passer en rouler-bouler sauf que comme c'est pas toujours la même hauteur à chaque fois, j'en termine une en me vautrant lamentablement comme une bouse en contrebas et en me poilant.

Dans une fil d'attente sur un atelier j'apprendrais de nouvelles chansons paillardes encore inconnues au bataillons. Les crocodiles sont en liesse et nous gratifient de leur plus belles voix (il était question de félin femelle et de charcuterie - de lunette et de giclette, et après de faire des frères avec sa mère, bon bref c'était dégueulasse et totalement jouissif de hurler autant de cochonneries).

Un des ateliers les plus ludiques sera le passage d'un fleuve de terre glaise. Nous formons un tobogan humain assis entre les jambes les uns des autres, nous nous empilons et avançons au rythme de ceux de derrière qui viennent grossir le toboggan. Nous atterrissons dans un fleuve de plus d'un mètre de terre glaise (failli y laisser ma chaussure droite). Là c'est la guerre : ça se canarde de boule de glaise dans tous les coins.

Mais nous sommes loin de notre peine car ça fait seulement 5 kms de course.

Nous enchainerons des passages de tranchées à prendre en glissade sur les fesses pour atterrir dans 1 m d'eau froide et remonter à l'aide des autres sur l'autre rive plusieurs fois.

Couverts de boue, nous arrivons au 2ème lac, beaucoup plus profond celui-là. là certains hésitent à y retourner, ça caille et ça grelotte.
J'ai déjà laissé mon cerveau à la consigne et je me jette dans l'eau et attrape la corde. De l'eau jusqu'au cou, pas pied. le froid me saisi tant que j'ai l'impression que mes clavicules se fendent en deux.
Je hurle en courant : "j'ai froid, froid, froid aux clavicuuuuuuuuuules".

Nous ressortons de l'autre côté pour repartir 10 mètres plus loin replonger dans le même lac.

Puis arrive le tunnel de la mort. Une goulotte de béton qui ne laisse le passage que d'un participant à la fois. Nous naviguons dans le noir complet et total, les mains dans la boue, le nez dans les chaussures de celui de devant, je tate des trucs pas catholiques, l'imagination file à toute allure (et s'il y avait des rats ???).

Mais l'esprit guerrier ne nous quitte pas. De l'autre côté c'est reparti.
A nouveau des tubes à passer en rampant avec de l'eau jusqu'au menton - c'est moche le Vietnam, putain de guerre !

Moi je passe mon tour et attend l'équipe de l'autre côté - je commence à avoir du mal à me réchauffer.

J'entame une transe électrique digne des meilleures after-rave pour me réchauffer, rejointe rapidement par un vicking et par scoubidou. Nous formons un trio de choc qui s'agite comme des pantins désarticulés.

Marie choppe un coup de Grappa au tonneau d'un concurrent (celle-là, hein, j'vous jure) et c'est reparti comme en 14.

En haut de l'énorme côte que nous montons du plus vite possible pour nous réchauffer nous attends le ravito Red Bull. Déjà là certains s'emmitouflent dans les couvertures de survie et hésitent à repartir.
Moi je refuse la couverture parce que sinon le mental va flancher et je préfère courir à toute berzingue pour me réchauffer.

Je grelotte, avale une gorgée de breuvage (eurk) et une barre Granny pour repartir courir en faisant l'avion avec les mains. J'ai tellement froid que mon corps se rétrécit.

A une intersection nous croisons la bande des supers héros qui ravigote Super man : super mal en point. et Batman s'écrie en voyant Tudgual "SUPER SLIBARD!!!! il ne manquait plus que toi !!!".

Nous repartons à grandes foulées, à gorges déployées et en descente sur Bourg.

Encore plusieurs ateliers et enfin les marches qui montent et montent jusqu'au lavoir.
Là, surprise : de l'eau !!! Enfin ! me dis-je ça manquait nous commencions à sécher.

Je m'enfile prestement dans le goulot pour finir de l'autre côté en me rétamant à plat dos dans le lavoir. Marie voulant m'aider et moi en panique, je me revautre joyeusement la tête dans l'eau.

ça rigole et nous repartons, je suis pétrifier, une statue de glace.

Derniers hectomètres c'est le parcours du combattant. des filins enchevêtrés et électrifiés qu'il faut passer à plat ventre. Puis des obstacles de chevaux, des bottes de pailles, des fils de fer barbelés à passer aussi à plat ventre et des obstacles en V tout lisses infranchissables seul. Puis enfin des goulots et toboggans pour atterrir cul par dessus tête dans une flaque d'eau (ça je passe aussi mon tour parce que j'ai vraiment vraiment froid) et le filin final.

le mur de la citadelle à monter dans un cordage que les frappadingues d'en bas s'amusent à faire bouger dans tous les sens, ça file à moitié le mal de mer leur connerie.

En haut la récompense : la médaille de finisher.


Mort au combat :
La Go Pro noyée dans une tranchée : paix à son âme
Les lunettes de natation de Tug : paix à leurs âmes
Nos genoux et Nos coudes : paix à leurs âmes
Nos fesses aussi et notre sens commun : paix à leurs âmes



Applaudissements tout special à Yannick qui n'aura pas enlevé une seule fois sa cagoule de la mort !!!
A fond dans le personnage il était :-)

Le plus gros fou-rire : la descente TGV de Tugdual sur les fesses explosion dans la tranchée, passage cul par dessus tête au fond de l'eau. Je n'aurais qu'un mot : MAGNIFIQUE

Et je tiens à préciser que j'ai retrouver de la boue jusque dans ma queue de cheval !!!

6 commentaires:

Marie a dit…

un grand moment, j'ai adoré, et j'ai adoré lire ton compte-rendu qui retrace parfaitement ce gros délire!
Et pour la grappa, y'a pas que moi qui en ai eu, Yannick s'est greffé sur l'offre alors que le gars, il voulait m'en filer qu'à moi à la base! A c'ui là, on est pas ensemble pour rien lol
On en refait un l'an passé, avec un peu d'entraînement, quelques degrés de plus, un déguisement au top (ça y est, j'ai trouvé!!!) et plein d'autres copains pour partager ce moment + un pique nique à l'arrivée, ça va être une grande sortie!!!

Marie a dit…

au lieu de l'an passé, il faut bien sûr lire l'an prochain!! fatiguée la Marie lol!

Anne a dit…

Vous êtes des grands malades, mais c'est pour ça qu'on vous aime !!!

quasy a dit…

:))))))))))))
ca donne envie :)

Julie @semi-marathon a dit…

Excellent cette course !! Je ne connaissais pas, je me suis inscrite par contre, à Tough Mudder et j´ai peur des bleus !!!

Virginie_l a dit…

ça ressemble en effet, faut pas avoir peur, des bleus, t'en auras :-D