16 avr. 2012

LES ORANGES PRESSEES ET LE DUATHLON DE ST JEAN DE MONTS

Il était une fois 4 filles toutes plus différentes les unes que les autres qui avaient décidé de monter une équipe D3 pour le duathlon international de St Jean de Monts.





L'une est une championne dont le palmarès ne cesse de fleurir
L'autre est prof de fitness, triathlète aux jambes véloces
La 3ème est toujours d'humeur joyeuse et manie le vélo avec puissance et dextérité
Enfin la dernière, ben la dernière...c'est OUAM

En ce dimanche venteux, froideux et ensoleilleux, les voilà toutes 4 revêtues de leur plus beaux atours (à savoir la tenue du club orange et noire) prêtent à en découdre avec, dans le désordre : le vent, les duathlètes, les triathlètes, les spectateurs (ah non pas les spectateurs, ils n'y sont pour rien) et le vent (c'est déjà dit mais bon, il était bien présent quand même).

Ah oui, j'allais oublié de dire : 3 sur 4 sont novices en duathlon. Pas un, que dalle, nada, zéro duathlon au compteur.
Autant dire que nous avons à faire là à une vraie dream team.

Dream Team qui décidât, quelques semaines auparavant de s'auto-intituler : "les Oranges Pressées".
Parce qu'elles savaient pertinemment qu'elles allaient faire du plus vite que leurs petits jambes fuselées pouvaient leur permettre et que surtout à la fin, elles n'auraient plus de jus du tout à exprimer.

Une tactique fut soigneusement élaborée pour parer à toute éventualité et surtout permettre de performer.

Mais cela était sans compter, les autres facteurs perturbants de la fête, à savoir :

Les prédisposition de chacune mais pas forcement pour la même discipline
Le vent du nord si fort qu'il a failli emporter la maison des 3 petits cochons
et l'émulation de la compétition qui vous prend aux tripes et vous propulse en dehors de vous-même.

Après une reconnaissance du parcours à vélo, où nous nous sommes tout de suite rendu-compte qu'un 35 kms/h était totalement utopique et quelques foulées haletantes à la recherche des toilettes les plus proches - toilettes qui cela dit en passant sont toujours bondées de monde et qui nous ont contraintes à nous soulager dans les bosquets.

Après l'apéro, donc, nous voici au briefing pré-course.
J'y suis interpelée par mon vélociste qui me donne quelques encouragements.

ça fait 2 jours que j'ai totalement coupé le sport et je peux vous dire que j'ai l'impression d'être une pile électrique qui aurait bouffé une boite de Guronzan.

Le départ de la première course à pied est donné.
Nous devons rester ensemble pour ce premier tiers.
Enfin les 3 novices, car notre championne galope déjà vers l'infini et au-delà.

Mais, malgré mon application à scotcher les semelles de mes copines, je dois vite me rendre à l'évidence  : 4 min du kilomètre c'est pour les costauds.
Au bout de 300  mètres je ralentis et prends mon allure seuil, histoire de ne pas trop décrocher, soit 5 min du km. Déjà avant la fin du 1er km, je ramasse ceux qui ont surestimé leur condition.
ça souffle, ça hoquète, ça suffoque autour de moi, ça râle, ça rouspète et ça me....ravit.

Même si on fait parti des derniers, c'est toujours fort agréable de remonter des gens et d'avoir l'impression de savoir maîtriser un peu son effort.

J'ai toujours Sandie et Nancy en visuel et je vois que Sandie galope toujours aussi vite. Je suis sûre qu'elle a la banane et qu'elle se sent pleinement à sa place. C'est évident, elle en a sous la semelle et je suis bien contente de ne pas la ralentir.

Nancy décroche un peu mais reste tout de même loin devant moi.

Le parcours est vallonné et ne laisse aucun répit à ses assaillants.

J'ai juste oublié de prendre mes gourdes et ma ceinture et maintenant j'ai l'impression d'avoir avalé tout le sable du dessert.
Au ravito de la mi-parcours, je marche le temps de boire et les spectateurs m'encouragent à ne rien lâcher.
M'enfin, je veux pas abandonner, j'ai juste super soif dans ma bouche, tellement que bientôt ma langue va rester coller à mon palais.

La première boucle se termine au bout de 25 bonnes minutes (5'03 du km pour mémère).

Je rentre sur le plateau quelques secondes après Nancy et sûrement quelques minutes après Sandie.
Elles m'attendent....je me dépêche d'enfiler casque, lunette et chaussures et pars rejoindre Sandie qui est déjà sortie (non sans avoir pris le soin de ranger mes godasses au passage, re-merci).

Nancy se fait siffler avant de franchir le plateau car elle a "coupé" et s'octroie un stop & go.
Stop & Go qui me laisse encore quelques secondes de répit avant le vélo.

Nous partons toutes 3 à l'assaut des 3 boucles hyper roulantes dans les marais.
1er tour, un gars nous accroche les roues et se protège du vent derrière nous.
Alors très rapidement, ça me gonfle, vu qu'il nous explique qu'il a zéro kilomètre au compteur et qu'il recommence tout juste à pédaler depuis la fin de l'hiver.

Je me mets donc à sa hauteur et lui demande de participer au relai (nanmého).

Nous essayons d'alterner régulièrement, mais le vent est un vrai frein et ça tape dans le dur.
Par contre, je sais qu'il n'est présent que sur la moitié du parcours, et qu'il faut donc réussir à tenir une certaine allure pour espérer récupérer le retard ensuite et faire moins d'une heure.

2ème partie, vent dans le dos ou pas de vent, c'est le panard.
J'entends le gars crier "aller HOP dans les roues", je le prends en chasse et plusieurs mètres plus loin, je m'aperçois que j'ai perdu la troupe et que j'ai suivi le mauvais mec qui roulait quant à lui à 40 kms/h

J'en profite pour ralentir et me reposer et les autres me rattrape.

Je sens que Sandie force comme une folle pour coller et je sens aussi que Nancy en a grave sous la pédale.

Fin du 1er tour - moyenne 29 kms/h

Sandie a décroché, Nancy arrive derrière moi. Que faire ?
Attendre et ne pas profiter de toute l'énergie débordante dont nous sommes emplies ou bien se ruiner les cuisses et finir comme 2 larves en càp rattrapées par Sandie ?

Le choix est vite fait. On part pour se ruiner les cuisses.

Nondedieu de bordel de merde ça va chier mon colonel !!!

Nous revoilà dans le vent, un coup Nancy devant, un coup moi.
Je m'aplatis comme une carpe sur mon guidon pour offrir le moins de résistance possible.
et vlatipa que des gars se collent derrière nos jolies roues et profitent de bien se reposer pendant qu'on fait tout le boulot.

De surcroit le peloton de tête nous double à 3 kms de l'arrivée et nous frôle tellement qu'on est à deux doigts d'aller au tas (alors que nous sommes sur une belle ligne droite).

Du coup, Nancy veut les coller pour leur apprendre les bonnes manières mais l'arbitre à moto la fout dehors (apparemment y a pas le droit).

Fin du 2nd tour - 30 kms/h de moyenne cumulée

Nancy me lâche un "m'énerve à pas prendre de relais les autres là"
moi : "oui dès qu'il est derrière tu coupes comme ça il est obligé de doubler"

On essaie la tactique mais que dalle, ça marche pas, l'autre ralenti et se laisse trainer.

On les entends discuter et dire qu'ils sont crâmés, qu'ils ne savent pas comment ils vont courir.

Nancy leur lance "ALLER GO GO, ON PREND LES RELAIS"

Les mecs passent devant mais chutent la moyenne à 25.

Et là je vois La Nancy qui se prend un coup de sang et part comme une balle de 12.
J'enquille direct derrière, j'veux pas la perdre en route.

Nous voilà à 40 à l'heure et ça tourne, tourne les jambes.
on grille quelques groupes qui ont juste le temps de tourner la tête pour apercevoir une furie blonde habillée avec les manchons de Madonna (Nancy) et une Fifi Brindacier, couettes au vent et regard appliqué (je vous laisse devinez qui c'est).

Bon ça y est on a descotché Tic et Tac et nous revoilà à nouveau toutes 2.

Je passe à côté de Nancy en dodelinant la tête et me marrant lui disant "tu peux pas t'empêcher hein !"

Ce qui est vraiment bizarre, c'est que les jambes répondent bien. Je me paie même le culot de pédaler dans certains virages (en compétition je n'ai peur de rien).

On finit la dernière boucle en papotant sur le dernier tour de càp qui nous attend et qui va nous claquer sévèrement la tronche.

Fin du dernier tour - 31 kms/h de moyenne cumulée (30,9 pour être précis) - on l'a fait !!! 58 min de vélo pour 30 bornes.

A la descente du vélo, je peux à peine marcher. ça fait tout bizarre, j'ai peur de tomber.
On enfile nos runnings de concert et marchons jusqu'au tapis (ça sert à rien de courir, y a bien assez à faire comme ça après).

et c'est parti. Dans ma tête je veux juste tenir mon allure marathon - allure qui sera celle de Royan.
Je veux savoir si après un vélo intense, ça passe.

Très rapidement je suis à 5min du km, puis 5'15, 5'20, 5'30 et 5'40.

Nancy me devance de quelques mètres. Je marche dans toutes les bosses, ma cuisse me tiraille un peu en côte et je ne veux pas jouer au feu. En plus j'ai vraiment l'impression d'avoir fait mon boulot et de faire du rab là.

Sur la deuxième moitié, et en haut d'une bosse je rejoins Nancy car j'entends des pleurnicheries.

Elle me dit que c'est un gars à côté qui ne peut plus respirer. ça tombe comme des mouches autour de nous (il y aura 8 abandons au total).

Nancy repart de plus belle dans la descente. Elle est increvable cette fille j'vous jure.

Moi j'attends mon cher bitume et la descente final face au vent.

Là je me lance, j'allonge les guiboles, je double 2-3 pauvres âmes, et j'aperçois Nancy à 300 mètres de l'arrivée qui à l'air en peine.

C'est jouable, on peut avoir notre arrivée main dans la main.

Tel un Forrest Gump qui perd ses attelles en courant, je déroule mes foulées au max et là rejoins.

Je l'attrape par le bras et commence à hurler "ALLER!!!!!! ALLER!!! ALLER!!!"

Bling, le méga sourire. On se marre, on galope, on sprinte et on fini les 200 derniers mètres d'une seule et même foulée, arrivées pile poil ensemble sur le tapis bleu.

allure moyenne sur la deuxième càp : 5'36 du km (les mémères sont ravies).

Conclusion  : le duathlon est un des trucs les plus durs que j'ai jamais fait.
Je suis vraiment conçue pour le long, pas pour le sprint.
Je finis en crise d'asthme mais ravie d'avoir réussi à tenir le choc.

1h54min17 sec au total
on se classe tout en bas du tableau mais on a fait de notre mieux :-)

Sandie nous rejoint quelques secondes plus tard (elle court vraiment très très vite)



1ère course à pied
http://connect.garmin.com/activity/168450469
Le départ à moins de 4 min du km m'a tuée :-)

transition 1 = 1min30

vélo
30,9 kms/h de moyenne (pour ne pas dire 31)

transition 2 = 1min 25

2ème course à pied
5min 36 du km = j'aurais jamais cru.




Pour info la championne fini 1ère féminine en 1h32 :-)

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi je dis, BRAVO LES CHAMPIONNES et vive les GONZESSES !!!!

Anne B

Anonyme a dit…

Carrément bravo les miss, super récit, super course!
Par contre, pour Saintes, merci d'évier le départ en 4'/km, parce que même si j'voulais, j'peux pas!!!!! Et y'a peux de chance que je tienne une cap en moins de 6'/km... Bon sang, j'vais prendre une sacré raclée....!!!
Marie C

Virginie_l a dit…

Les filles visaient la qualif pour la D3; les premiers 200 mètres ont même été faits à 3'36 (des foldingues je te dis) -
à Saintes c'est tout autre chose, on va le faire pour se marrer.
Si ça se change en duathlon à cause de la météo, on le fera cool Raoul.

Saintes c'est un entraînement dans mon agenda.
Je crains juste d'avoir trop froid pour réussir à nager et là vous aller me trainer comme un boulet

nat bernardin.supiot a dit…

Wouahou !! Quelle course !! quelle aventure !!
J'ai l'impression d'avoir senti le vent dans mes couettes et la morsure dans mes papattes ...!!
Chapeau bas les filles !!
Quel trio de winneuses !!

Anonyme a dit…

En relisant ton post Virginie, je revivais notre course!!!