4 juin 2012

MESQUER POUR LA FETE DES MERES

Voilà le beau temps est revenu et avec lui l'envie de batifoler dans la nature.
L'année dernière je découvrais Mesquer et son triathlon. J'avais aimé ce petit coin sauvage à l'aire de transition champêtre.

Ni une, ni deux je me ré-inscris en 2012 mais cette fois pour du sérieux : le sprint !

Le jour J : je stresse (et je me trompe de cheville), j'oublie mon bonnet et mon sticker vélo dans la voiture. Je ne sais pas comment positionner mon vélo dans le rack, je fais ma blonde.





Sauf que....je déteste le sprint.
De tous les formats de triathlon c'est celui qui me déplait le plus.

et Cerise sur le ponpon du gâteau, y a de la vague et du vent et déjà que je n'étais pas fière, je sens mon sang se glacer dans mes veines.


NATATION - 750 mètres en mer 16°C - ça va c'est pas froid pour une fois

Je me place sur le bord extérieur gauche car le vent vient de là et qu'il va me pousser vers la droite.
Pas envie de faire des mètres supplémentaires pour rattraper la 1ère bouée.

Vouimai j'ai oublié qu'il ne faut pas se placer trop loin sous peine de se retrouver avec les boulets qui brassent et ne savent pas nager (comme moi, sauf que j'essaie de ne pas brasser quand même).

Je me retrouve dans la lessiveuse humaine. Pif un coup dans mes côtes, Paf des coups d'épaules.
Bing un paquet de mer qui me frappe en pleine gorge quand je veux reprendre mon souffle.
Je suis au milieu d'un tas de bourins qui nagent comme des enclumes et ont tout du catcheur, plus que du dauphin.

J'ai jamais autant avalé d'eau salée de ma vie.
Force est de constater que malgré ma motivation et mes efforts pour assécher la mer en la buvant, la tactique étant de découvrir un banc de sable pour courir,  je ne pourrais pas venir à bout de mon projet sans y laisser ma santé mentale déjà bien entamée.

Le contour de la première bouée est minable, tout le monde nage comme des clés à molettes (moi y compris). Je crawle polo faute de place pour m'allonger et je brasse à la bouée pour éviter les coups.

Bondi de bondlà ça me gave, je me décide enfin à mettre ma peur dans ma poche et je fonce tête baissée dans l'eau. Je pousse sur mes bras, Paf je me prends un coup de pied dans l'estomac et plaf un autre dans la foufoune (suis contente d'avoir une combine à cet instant).

Mais je ne lâche rien, je file un coup de talon dans la tronche d'un mec qui essaie de me couler.
J'enfonce la tête d'un autre et lui fais boire la tasse sans ménagement.
Je ne l'ai pas fait exprès mais aucun remord ne m'assaille, je dirais même que je jubile de rendre coup pour coup.

Bref, c'est le boxon, le ring. Me voilà enfin dégagée, belle ligne droite parallèle à la plage. J'essaie d'avancer plus vite et respire tous les 2 coups de bras à l'opposé des vagues.

2ème bouée, je la contourne et il ne reste plus qu'à remonter sur la 3ème près de la plage.
Je n'ai pas trop dévié de ma trajectoire mais c'est dur car là je suis face aux vagues et au vent.
Les bonnets devant moi  sont blancs comme les bouées qu'on voit à peine entre 2 murs d'eau.



Je vise tellement bien la dernière bouée que je m'emmêle dans la corde et commence à battre des jambes comme une damnée pour enfin arriver à la plage.

Je suis morte... le ventre rempli d'eau de mer, le souffle court.

Je marche pour reprendre mes esprits et m'extirpe à moitié de ma combine. J'en vois qui s'énervent et court comme des dératés. Ola, moi chui pas pressée hein, je marche, on finira bien tous par mourir un jour non ? Puis je trottine pour me réveiller.

J'avais prévu 16 min de natation, je sors à 16min10 - vu les conditions de mer et mon niveau je suis contente mais pas du tout satisfaite de ma natation.
Par contre j'ai réussi à gérer la panique et pour une aquaphobe qui ne savait pas nager il y a encore 2 ans, je me dis qu'il ne faut pas encore être trop exigeante.

Mais bon J'ai nagé comme une brêle, ce que Tugdual me confirmera à postériori. Bref va falloir que je me tape des séances en mer cet été pour être plus performante parce que la piscine ça a quand même des limites et là pendant le triathlon je me suis dit que 1 900 mètres c'était pas gagné.

Heureusement que je ne sais pas comment abandonner en natation (d'ailleurs je ne veux pas savoir comment on fait) parce que ça m'a quand même sérieusement traversé l'esprit au moment où j'ai bu la tasse pour la 32ème fois.

Transition 1 - bon faut remonter la plage, les marches..c'est assez long.

VELO - 20 kms
Je ne suis pas mécontente de revenir à des activités terrestres.
Par contre la mer dans mon bide joue gaiement avec mon estomac et je me sens quand même vachement vaseuse.

ça patouille devant : des mecs qui n'arrivent pas à enfiler leurs godasses et se mettent en plein milieu et font chier le peuple.
je passe avec précaution près d'eux en criant : attention !!! je compte sur la surprise générale et la peur de se faire bousculer pour me faufiler comme une anguille. Le temps qu'ils percutent qu'ils ne risquent rien, je suis passée sans encombre.

Hop j'espère pouvoir chopper un groupe pour drafter pépère. Mais que nenni. ça roule mal et surtout ça godille et ça roule pas droit.

Un mec devant prend un gel sans regarder et manque de faire tomber une fille en la frottant et lui donnant un coup d'épaule.

Puis vient une belle ligne avec un virage, l'allure s'accélère, je vais presque pouvoir accrocher un groupe.

Il faut dire que les "clés de douze" qui sont sortis bien après moi, essaient de rattraper leur piètre performance en natation en tartinant comme des porcs.
Et ils ne font pas dans la dentelle. Soit TU te pousses, soit ILS te poussent.

Vu les gros costauds, je me mets bien à droite et attend que le cyclone passe.

A l'approche du virage j'entends la fille hurler "MAIS NOOOOOOON" et plaf c'est le carambolage.
Un groupe lui a coupé la courbe en doublant sur la droite au moment où elle se penchait du même côté pour prendre le virage.

Je vois son corps voler à gauche et son vélo glisser à droite. Sa roue vient presque me percuter et me faire chuter mais j'arrive par réflexe à l'éviter de justesse.

J'entends encore son corps tomber lourdement sur le bas côté dans un chtong lugubre et les gens affolés crier et accourir vers elle.

Je ne regarde pas. Si je regarde, je vais m'effondrer et abandonner. Je file comme le vent, je veux échapper à ma peur et aux furibards qui continuent à coller les roues pour mieux vous passer dessus dans les virages.

La technique est bonne. Je remonte pas mal de paquets (après mettre fait doubler par une bonne
vingtaine de mecs).
vous avez vu les baraques derrière ? vous comprenez pourquoi je file aussi vite que je peux

Mais mon estomac refait des siennes et glougloute fort. Je crois que je vais gerber.
Je ralentis, pour respirer (à ben oui j'avais oublier en fait). Et tant pis je prends mon gel GU car là je suis à 18 kms/h et ça va pas être possible de terminer comme ça.

L'énergie revient et au bout de 15 kms, un énorme rot vient me libérer les entrailles.
D'un coup l'énorme boule de bowling qui pesait sur mon estomac disparait et j'ai l'impression que je peux voler. Je me sens dans une forme olympique ;-)

Je ne cherche même plus à drafter. Je ferais ma course seule et à fond en pédalant comme une gorette sous amphétamines.

Quel Pied !! ça se voit que je me marre là ?

1er tour, je déboule à 37 kms/h près de l'aire de transition. Le deuxième tour, il est pour moi c'est sûr.
Je file, et roule avec une joie non dissimulée.
Je double pas mal de filles et de gars qui les accompagnent. Je suis prise en chasse par un gros costaud qui veut profiter de mon aspiration pour me faire une queue de poisson dans le virage à 90°C.

Je regarde par dessus mon épaule et anticipe en freinant pour le laisser passer mais il est tellement colleé à ma roue qu'il est obligé de piler. Je relance en danseuse après le virage et le laisse sur place (non mais dis donc !).

Je suis surprise de voir mes jambes redoubler de puissance dans les petites bosses et avancer sans faiblir en se payant le culot de doubler quelques groupes.
ça ne chauffe pas, je ne sens rien c'est que du bonheur (mis à part le souffle qui me bloque un peu quand même).

Je finis derrière un mec qui roule à peu près à l'allure que je cible. Je me mets un peu derrière puis passe devant dans une bosse. Il me reprend après dans une ligne droite et nous sommes à 2 kms de l'arrivée.
Je baisse la voilure et me laisse couler derrière lui.

On a faillir louper l'intersection et se prendre un vol plané sur le dos d'âne mais il gère bien sa bécane et du coup moi aussi.

Arrivés sur la ligne de déchaussage. Il veut se le faire à la triathlète et s'emmêle les pinceaux en essayant de déchausser en pédalant. Moi je le fais à la Virginie (je déchausse à l'arrêt mais efficacement) et lui passe devant sans vergogne.

Allure moyenne de vélo : 31,6 kms/h (allure ciblée 30kms/h).

Transition 2 - je me ferais bien une petite pause goûter-dodo mais je vois Agnès qui file sans reprendre son souffle. Alors je ne me sens pas le droit de faiblir. Pff c'est chiant les sprints, on peut pas se reposer, se faire masser,  et taper le carton (c'est pas humain ni très convivial dis donc).

COURSE À PIED - 5 kms

Je pars un peu vite comme d'habitude car je suis dans le fun du vélo. Le souffle est là mais je constate à ma montre que l'allure est bien trop élevée pour que je puisse la maintenir sans accuser un gros coup de fatigue dans quelques minutes.

Pensez-vous ! je suis à 13 kms/h (mon seuil de quand j'ai bouffé du Guépard qui court pas longtemps).
je réduis pour être à 5min, puis 5min 15. Sur le bitume je récupère mais très vite nous voilà dans les
dunes et le sol meuble.


Alors là, je patouille, je m'épuise et l'allure tombe à 5min30.

Je me fais passer par tout ceux que j'ai doublé à vélo (déprime).

C'est pas tant le manque de puissance qui me fait défaut mais le manque de souffle (ça m'énerve prodigieusement).

Voilà les marches, pff, alors là tant pis, je marche (je marche dans les marches, bref je fais ma mamie asthmatique et cacochyme).

Les pulses redescendent et le souffle revient. Me voilà sur le front de mer, avec un vent à décorner tous les boeufs. Ils faut lutter pour avancer, pff j'en ai marreeeeeu.

Voilà le 1er tour terminé, j'entame le second et là miraculeusement comme à vélo, l'énergie revient.
Je me sens légère et ma foulée s'allonge. Putain ce que je suis bien !!!

Sur le bitume je remonte l'allure et maintenant il n'est plus temps d'en garder sous le pied.
Je cours,.... JE COURS !

Je double du monde, je me sens bien. Je remarche dans les marches car les autres sont loin derrière.
Ne reste plus que le front de mer (toujours autant de vent) et c'est l'arrivée.

Allure moyenne de la càp : 5'23 du km en négative split (allure ciblée 5'20 du km).
(vu les difficulté et mon peu d'engouement pour le trail, moi qui n'aime rien tant que le beau bitume bien dur, ça me semble honorable).

Je cours comme une dératée et j'arrive sous l'arche en 1h26.

ça y est c'est fait !!! fini le sprint !!




CONCLUSION
1- je n'aime pas le sprint c'est trop violent et je me sens mal tout du long.
2- le revêtement des routes est vraiment mauvais et il y a beaucoup de virages. Pour le vélo c'est hardos (d'ailleurs j'ai vu 3-4 pov z'homs qui réparaient sur le bas-côté, dont un avec de la mousse jusqu'aux yeux).
3- le drafting c'est nul.
Le triathlon est un sport individuel (à mon humble avis) et je trouve qu'il y en a peu qui savent vraiment bien drafter (moi y compris). Du coup c'est hyper dangereux. A chaque fois sur ce genre de course je vois d'énormes gamelles et du sang gicler.
Sans compter que cela change tout le profil de l'effort et qu'il y a aussi un facteur chance de pouvoir accrocher un bon groupe (et pis je suis pas une cycliste merdàlafin).

Donc L'année prochaine je veillerais à ne m'inscrire que sur des courses sans drafting.
Si Mesquer reste sous cette formule et bien tant pis.

Un grand merci à 
Nancy : ma copine de triathlon
avec qui je partage tellement de points communs
et qui rigolent à toutes mes vannes même les plus nulles
(mais qui nous tape des podiums à tour de bras, elle !
1ère Vétérante sur ce sprint entre autres)

Laurianne pour toutes les belles
photos de la course et pour son grand coeur
(une vraie de vraie championne)

Arnaud que j'ai enfin eu le privilège de rencontrer et
qui m'a encouragée et prise en photo aussi.

Sandie : dont la bonne humeur et
le dynamisme n'ont d'égaux que son regard pétillant
et son sourire espiègle (elle finit 2nd féminine au scratch, c'est du sérieux !)
Aux copains-copines du TCN qui n'oublient jamais de nous encourager chaleureusement en nous croisant.



Et à mon Tugdual (le seul, l'unique) qui pour la fête des mères, a garder nos enfants, pris des photos et fait des films et m'a permis de m'amuser (en plus c'était ses 39 ans ce 3 juin).











La semaine prochaine un autre sprint : Sablé sur Sarthe (mais sans drafting)
Parce que malgré tout, le sprint et bien ça fait prendre de la vitesse (mais ça fait maaaaal).
et après pour se reposer : du long du long du long.

Vivement Royan, 

9 commentaires:

Anne a dit…

YEAHHHHHHH !!! Bon, je me répète à chaque fois, mais je suis fan ... que tu es drole, que c'est vivant : t'es une barjot au bon sens du terme(lol) !!

Niveau sprint je pense comme toi, que c'est violent, et court ...

Et bravo à tes photographes, les photos sont tops !!

Bises

quasy a dit…

Quel Récit !!! Qq expressions fort sympathiques !
J'adore !
A pluche
Quasy

olipucci a dit…

Bravo à toi belle course et je me suis bien amusé à te lire! a+

Tati a dit…

Tu es superbe Virginie! Ta pêche fait très plaisir à lire! Tu n'es pas contente de ta performance en nage? A ta place je serais déjà noyée avec de telles vagues!

Anonyme a dit…

;-)
Sandie

bat a dit…

J'ai encore jamais fait de sprint et ça donne pas vraiment envie...

C'est du au sprint que les gars à vélo font nimportenawak ou c'est juste le drafting ?

Bravo pour ta course et surtout pour ton CR, tellement viviant, vraiment une plaisir à lire !

Virginie_l a dit…

je pense que c'est en raison du drafting, ils se croient tout permis.

Merci pour les encouragements les copains

Forrest a dit…

Non de dieu quand je lis tes CR j'ai l'impression d'être sur ton porte bagage lol!!
Un grand bravo à toi. J'aimerai bien pouvoir nagé comme toi un jour! (c'est pas gagné)

Anonyme a dit…

Merci pour tes CR.
Je me lance sur le même sprint ce week end, en espérant que tout se passe bien.
Merci encore.
Mons