13 déc. 2009

COUREUSE ASCENDANT SUPINATRICE




Aujourd'hui je prends la décision de sécher le cours de fitness de
10 h 30 avec comme objectif de courir un semi-marathon. Nous partons donc ultra-motivés pour 21,100 kilomètres. Il fait 4°C, mais le soleil est présent et le vent pas trop insistant, le temps idéal !

Nous avons déposé une des deux voitures près de la gare sud de Nantes et ce sera notre point de chute au bout du parcours.

Emmitouflés comme des esquimaux - écharpe, 3 couches de vêtements, bonnet polaire et gants, nous sommes fin prêts.

Pas de ravitaillement le long du parcours, donc nous préparons consciencieusement nos rations.
Tugdual aura son Kamel-back ainsi qu'une ceinture avec une gourde de soupe de poulet (que j'ai préparée moi-même dernièrement) et moi ma ceinture avec deux gourdes d'eau.

Au programme pour lui : des noix de cajoux salées, du bouillon de poulet (il s'agit de tester le salé pour éviter l'hyponatrémie dont il a subit les conséquences au marathon de La Rochelle) de l'eau aromatisée au pulco, une barre d'amande, une barre de pâte de fruits et des Jellys beans.
Pour moi : un sachet de Jellys beans, une banane et de l'eau.

Nous partons donc avec 2 kilos pour lui et 800 grs pour moi, de vrais professionnels de la course à pied. On est super impressionnants, et surtout mort de rire en nous voyant.

Il est tout de même midi et j'ai faim, je décide de me restaurer un peu avant de partir et j'engouffre vite fait 1/4 de baguette aux graines, 1 carré de chocolat, une poignée d'amandes, un morceau de mon gâteau d'anniversaire (qui ressemble à un vrai gâteau sport, je n'ai plus qu'à l'enrichir avec du miel et des écorces d'orange confites).
Je me dis stop, stop, il ne faut pas trop remplir mon estomac car sinon je vais le payer.

Le parcours est sympa et nous fait passer au départ de La Chapelle Heulin par St Julien de Concelles, le bout des ponts, remonter le long de la Loire vers le centre de Nantes.

du 1er au 8ème kilomètre, quelques côtes se succèdent mais ne désamorcent pas notre bonne humeur. Une bonne bosse nous ralentit, mais nous sommes encore bien frais et l'avalons en moins de rien. Nous discutons et ma FC est très bonne, une moyenne de 135 bpm et l'allure d'une gazelle. Aucun problème gastrique ni intestinal à l'horizon et ça c'est plutôt sympa.

Du 8ème au 12 ème kilomètres, nous sommes maintenant sur du plat et longeons la route, quand un automobiliste manifestement très pressé arrive en face de nous en nous klaxonnant comme un malade.
D'un seul homme et dans un geste harmonieusement gracieux, nous levons de concert nos majeurs tendus bien haut à l'encontre de ce malotru et de sa mine patibulaire (ou presque).

Je n'arrive pas à comprendre pourquoi certains automobilistes ont ce genre de réaction lorsqu'ils croisent des cyclistes, des randonneurs, des capeurs. Ils accélèrent près à nous rouler sur la figure, histoire de nous montrer qui est le maître du bitume.

bah, ce n'est pas grave et nous piquons un fou rire en repensant à cette scène et à notre réaction extrêmement synchrone.

Nous traversons les ponts de Thouaré et ça me colle illico-presto le vertige. Sur la passerelle réservée aux piétons la vue de la Loire en contrebas et son mouvement perpendiculaire au mien me fait tourner la tête. Je ne suis pas très fière et le vent vient me plaquer contre la rembarde. Vivement que j'arrive au bout de ces ponts et que je touche la terre ferme.

Je suis en pleine forme, mes jambes sont légères et cela fait déjà
12 kilomètres que nous cavalons.
Je n'ai pas vraiment regarder ma cadence, car je profite pleinement de ce parcours qui pour une fois que nous sommes tous les deux sans enfants, n'est pas sous le signe de la tempête et de la pluie cinglante.

Ouf nous voilà maintenant sur le chemin des bords de Loire (le Chemin de Halage) qui est un lieu privilégié pour les coureurs et sportifs de tout poil, ainsi que pour les marcheurs et les familles adeptes de la marche digestive.

Ce coin est vraiment sympa car il sinue le long de la rivière et est bordé d'arbres qui nous protègent bien du vent glacial. Je supporte encore très bien mes gants, mon bonnet, ma polaire et mon coupe vent, c'est dire à quel point il fait froid, même ma sueur ne reste pas chaude très longtemps. A peine évacuée, elle se glace et se fige presque sur ma peau.

J'ôte tout de même mon bonnet, car j'ai envie de me sentir un peu plus libre de mes mouvements. Cela fait maintenant 15/16 kilomètres et Tugdual s'est mué doucement en roi du silence. Je me dis, hmmm, il doit être fatigué pour ne pas parlé. J'ai envie de le charrier un peu, car moi je me sens bien, mais m'abstiens car je sais que dans quelques kilomètres ce sera à mon tour de me sentir mal.

Cela ne loupe pas et au 17/18ème kilomètre, je commence à flancher psychologiquement. Cela fait maintenant 3 kilomètres que j'espère apercevoir "Le Hangar", le lieu de rendez-vous de tous les skateurs de Nantes. Il faut dire aussi que j'ai stoppé par inadvertance mon GPS et à chaque fois que je le regarde pour me rassurer sur les kilomètres avalés, il est au même point (13,3 kms)- La fatigue aidant, je n'ai pas le réflexe de me dire qu'il est bloqué et pendant ces
3 kilomètres je m'use mentalement en me disant que décidément, le temps s'est arrêté, mais malheureusement pas mes douleurs aux jambes.

Maintenant, la gazelle que j'étais au début a laissé place à une hippopotame hors de l'eau.
je me sens lourde comme si je portais des enclumes à chaque pied. Tugdual est dans le même état. Mon tenseur du fascia-lata se rappelle douloureusement à mes souvenirs, ce fameux syndrome de l'essuie-glace est à nouveau bien présent et pour le moment j'ai l'impression que mes hanches et mes genoux jouent de la guitare avec lui.

La faute à ma foulée supinatrice, mais que voulez-vous, on n'efface pas 15 années "d'en-dehors" et démarche de danseuse pour une simple course à pied. En plus, j'ai lu dans "Jogging Magazine" que les pronateurs ont quant à eux des risques réels de rencontrer une périostite. Du coup je suis assez contente d'être une coureuse "ascendant supinatrice".

Après avoir bu tout du long, et manger tous mes Jellys, une petite pose pipi est nécessaire.
Tugdual en profite pour boulotter une barre de pâtes de fruits et nous faisons quelques étirements avant de repartir.
Nous n'avons pas stoppé le chrono, pour faire comme si nous étions en course et que nous nous étions arrêtés à un ravitaillement.

Ce genre d'entraînement est assez dur psychologiquement je trouve, car il n'y a personne devant vous, et aussi personne à vous encourager et encore personne pour vous ravitailler.

Mais nous reprenons notre bonhomme de chemin car nous sommes plus proche du but et comme dirait Alain Souchon "on avance, on avance, on avance, c'est une évidence, on n'a pas assez d'essence, pour faire la route dans l'autre sens, on avance..."

Voilà enfin ce foutu hangar, qui marque pour moi l'entrée dans la ville de Nantes, nous sommes tout proche du périphérique et du quartier de Doulon.

Tugdual a repris du poil de la bête et me file le reste de sa barre d'amandes, je la fais tomber à terre, mais j'ai trop faim et la ramasse quand même pour m'en empiffrer.

Nous courrons maintenant sur un revêtement que j'aime tout particulièrement, constituer de sable grossier qui amorti nos foulées. Les muscles de mes pieds me font mal, mes mollets sont tendus et j'ai toujours mal au fascia-lata.
mais la barre d'amandes m'a refilée le moral, je recommence à accélérer, le but est proche, le moral est bon et la douleur est gérable.

nous longeons toujours la Loire et le soleil au loin qui se reflète nous fait un clin d'oeil d'encouragement.

Je décide de me débarasser de ma grosse écharpe de laine et l'enroule autour du Kamel-back de Tugdual. Mais bon je suis fatiguée et nulle en noeud, et elle fini par tomber et nous imposer un ultime arrêt pour la ramasser. Je décide de la tenir à la main jusqu'au bout et de finir d'en découdre avec cet entraînement qui est devenu maintenant comme un défi personnel.

Je me dis qu'il ne reste plus que 2/3 kilomètres maintenant et ça me ravigote. Je pense à mon futur marathon et me dis que je ne suis pas au bout de mes péripéties. Dire qu'il faudra que j'enchaîne la même distance pour le terminer, je ne sais pas comment je vais faire.

Je sais d'ors et déjà qu'il me faudra faire des poses étirements pour soulager mes tendons.
Car cela m'a fait du bien et m'a permis de repartir de plus belle tout à l'heure au km 18.

Nous voilà en ville, je galope de plus belle, je me sens à nouveau légère, j'allonge les foulées, mes pieds se soulèvent sans difficulté. Moralement je m'étais programmé pour faire
25 kilomètres et le mental maintenant est revenu encore plus fort.

Je galope, je galope et j'aperçois du coin de mon oeil, Tugdual qui ralenti imperceptiblement, je regarde autour de moi, me demandant s'il n'y a pas un danger quelconque que je n'aurais pas vu, comme une voiture ou un cycliste. Mais en fait si Tugdual ralenti c'est que nous sommes déjà arrivés à notre voiture.

Je m'exclame, "ah ?on est déjà arrivés ??"
et oui : 23 kilomètres tout pile et la sensation d'avoir bien profité de ce bel entraînement.
Comme Le Colonel John "Hannibal" Smith de l'Agence tout risque : J'adore quand un plan se déroule sans accrocs ;-)

En rentrant j'ai quand même pris une douche de 10 min à 50°C et j'ai mis 2 heures à me réchauffer sous une énorme couette molletonnée.

Mais une bonne soupe Miso, quelques noix, des clémentines, des kiwis, un oeuf dur et du pain m'ont aidé à calmer cet estomac qui bizarrement s'est rappelé à moi en sortant de la douche.

Bilan séance :
distance : 23 kilomètres
FC moy : 145
FC max : 165
temps : 2 h 25
vitesse : 9,5 kms
arrêts : 2
1 334 kcal (wahou)
Les photos (prises avec mon google phone : pas top)


View 2009-12-13 Long Run in a larger map


Bilan semaine cap et fitness :
distance : 54 kms
temps : 7 heures
4 000 Kcal



2 commentaires:

gaellou a dit…

Tres sympa cette sortie "semi". Ca doit etre bien d'etre a deux en plus. Ici, chaque premier dimanche de juin, il y anune sortie off comme ca organisee par un club de runners. On fait de 14 a 34 miles tranquilles sans objectif de chrono. Je vais le faire en juin, j'espere courir entre 14 et 20 miles... Par contre, la, il y a des ravito le long et des navettes qui ramenent au point de depart au cas ou.

Virginie_l a dit…

ah oui ça doit être chouette, j'aimerais bien que ce genre de sorties se fassent aussi par chez nous. C'est ce que je préfère dans la course à pied, les longues sorties sans but précis.